dimanche, mars 24

L’industrie de la K-pop freinée par les mesures en Chine

L’industrie de la K-pop se détourne de plus en plus du marché de la Chine, afin de réduire les risques posés par le durcissement de la réglementation en Chine à l’encontre des célébrités, y compris les stars coréenne.

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Weibo, la version chinoise de Twitter, a imposé une suspension de 30 jours à 21 comptes appartenant à des fan-clubs de groupes de K-pop, tels que BTS, NCT, Exo et Blackpink pour leur comportement jugé «irrationnel de chasse aux stars».

Weibo a aussi imposé une suspension de 60 jours au compte d’un fan club de Jimin, membre de BTS, après qu’il a été utilisé pour collecter des fonds, dans le but de décorer un avion de Jeju Air à l’effigie de la star pour célébrer son anniversaire le 13 octobre.

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Les experts de l’industrie de la K-pop ont déclaré que les mesures de la Chine à l’encontre du comportement «irrationnel» des fans pourraient nuire au secteur du divertissement sud-coréen à court terme. En effet, ces mesures vont réduire considérablement les revenus provenant des dépenses des fans chinois.

Ils ont cependant noté que les mesures de la Chine ne sont pas nouvelles et que les stars sud-coréennes ont pu profiter d’une large base de fans en Chine malgré les restrictions des autorités suite à la décision de Séoul en 2016 d’accueillir un système de défense antimissile américain.

De plus, l’industrie de la K-pop ne dépend plus autant du marché de la Chine qu’auparavant et s’est diversifiée à l’étranger ces dernières années, notamment vers les pays occidentaux, avec l’exemple du succès américain de BTS.

Selon les douanes sud-coréennes, la Chine était le deuxième marché le plus important après le Japon pour les ventes d’albums sud-coréens de 2017 à 2019, mais est tombée en 2020 à la troisième place derrière les Etats-Unis.

Les données ont également montré que les exportations d’albums sud-coréens étaient évaluées à 123 millions de dollars (110,7 €) de janvier à novembre 2020, la Chine représentant 16 millions de dollars (14,4 M€).

«Les ventes d’albums de K-pop ont fortement augmenté aux Etats-Unis et en Europe ces derniers temps, distançant l’Asie en termes de proportion des ventes», a déclaré Kim Jin-woo, analyste chez le site de classement musical Gaon, auprès de l’agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Les fans en Chine sont connus pour faire des achats groupés d’albums de K-pop. Or cette pratique pourrait être freinée par l’interdiction des dépenses jugées «irrationnelles» par les autorités chinoises.

D’ailleurs, la plus grande plateforme musicale chinoise, QQ Music, a récemment interdit les achats répétés d’un même album numérique ou d’un même single. Toutefois, les achats individuels restent autorisés.

Dans les domaines autres que la vente d’albums, comme les concerts ou les apparitions à la télévision chinoise et dans les publicités, il n’y a pratiquement pas de restrictions, car les stars de la K-pop sont sous le coup d’une interdiction depuis le différend diplomatique de 2016.

«A court terme, (la réglementation chinoise) pourrait réduire les exportations d’albums de K-pop de 1 à 2 millions d’unités, mais ses effets seront limités car les ventes d’albums physiques devraient dépasser les 50 millions d’unités dans le monde cette année», a déclaré Kim.

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