mardi, mars 26

L’UE et la Chine s’expliquent sur une relation difficile

L’Union européenne et la Chine ont eu une « franche explication » sur leurs divergences à propos de Hong Kong et de leurs relations commerciales, au cours d’un Sommet UE-Chine en visioconférence, le 22 juin.

Le Premier ministre Li Keqiang et le président Xi Jinping se sont entretenus avec le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

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Ces derniers ont exprimé à Xi Jinping et Li Keqiang leur « grave préoccupation » pour Hong Kong, où la Chine prévoit d’imposer une loi sur la sécurité nationale, faisant craindre une perte de cetaines libertés dans la région autonome après les manifestations de l’an dernier.

Pas de concession pour Hong Kong

Le responsable des affaires européennes au ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Lutong, a réagi aux déclarations européennes, assurant que « la législation sur la sécurité nationale à Hong Kong est une affaire interne à la Chine. Nous sommes opposés à toute ingérence étrangère dans cette affaire ».

Ce dernier a également qualifié d’« accusation sans fondement » les propos de Bruxelles évoquant la « détérioration de la situation des droits de l’Homme » en Chine.

Dans un communiqué, l’UE dit avoir soulevé spécifiquement les « détentions arbitraires » de l’éditeur suédois Gui Minhai, que la Chine considère de nationalité chinoise, et des deux Canadiens Michael Kovrig et Michael Spavor, arrêtés quelques jours après l’interpellation au Canada d’une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei.

Les Européens ont fait part de leur mécontentement face aux campagnes de désinformation et aux cyberattaques menées, selon eux, depuis la Chine. Ils ont enfin souligné leur déception face à l’absence d’avancées dans les négociations commerciales.

Assurer la coopération bilatérale entre les deux parties

De son côté, Xi JInping a indiqué que la Chine était « un partenaire, pas un adversaire » de l’Union européenne. Il a assuré qu’il n’y a pas de « conflit d’intérêts fondamentaux entre la Chine et l’Europe. La coopération est meilleure que la concurrence, et le consensus est bien plus important que le désaccord ».

Selon lui, « la Chine continuera d’approfondir la réforme et d’élargir l’ouverture, offrant à l’Europe un nouveau cycle d’opportunités de coopération et d’espace de développement », a cité Le Quotidien du peuple.

Les entretiens avec Li Keqiang puis avec Xi Jinping ont duré six heures. Le sommet s’est conclu sans déclaration commune. Pour le président du Conseil européen Charles Michel, « il est essentiel d’avoir un dialogue avec la Chine pour défendre nos valeurs, mais nous avons des points de désaccord sur des sujets essentiels ».

De son côté, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, a souligné que « la Chine est un partenaire commercial, un concurrent économique et un rival systémique », ajoutant que « tout cela démontre que notre relation n’est pas facile ».

Un accord toujours pas signé

Les deux parties espèrent signer avant la fin 2020 un accord négocié de longue date sur la protection des investissements. Ursula von der Leyen dit attendre « plus d’ambition de la part de la Chine pour conclure un tel accord pour la fin de l’année », ajoutant que « nous attendons des autorités chinoises des engagements sur les entreprises d’État et de la transparence sur les aides et les transferts de technologie forcés ».

« Sinon, nous sommes déterminés à jouer une autre carte, celle de la défense de nos intérêts », a averti la veille du sommet un haut responsable européen. Cependant, les chinois sont préoccupés par la nouvelle législation européenne sur les investissements étrangers et la prise de distance de l’UE à leur égard.

« La Chine s’ouvre résolument, et s’engage à créer un environnement commercial international axé sur le marché et fondé sur le droit pour les entreprises internationales », a déclaré le Premier ministre Li Keqiang dans un compte rendu du sommet par la télévision publique CCTV.

« Nous espérons que l’UE maintiendra également l’ouverture de ses marchés du commerce et des investissements, et assouplira ses restrictions à l’exportation vers la Chine », a-t-il ajouté. « L’Europe ne sera pas le champ de bataille des Etats-Unis et de la Chine », a affirmé dimanche le commissaire européen à l’Industrie Thierry Breton.

Ursula von der Leyen espère que les conditions seraient réunies pour conclure « avant la fin de l’année » cet accord sur la protection des investissements. « Si cela n’est pas possible, ce serait regrettable », a-t-elle conclu.

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