De 2017 à 2036, la Chine va allouer à la Guinée des prêts d’un total de 20 milliards de dollars (17,8 milliards d’euros) pour financer des projets d’infrastructures. En contrepartie de ces prêts, les autorités guinéennes devront mettre progressivement à disposition des compagnies chinoises ses ressources minières, qui recevront des permis miniers.
Interrogé par le site Guinee7, citant Kalenews, le Dr. Ousmane Kaba, économiste, député, et leader du PADES (Parti des Démocrates pour l’Espoir), a indiqué qu’il « faut dire premièrement en tant que professionnel de l’économie que c’est une bonne chose. C’est une bonne avancée dans la politique économique« .
Ce dernier a indiqué que lorsqu’il était aux affaires chinoises, comme conseiller du président Alpha Condé, « j’avais eu l’accord de toutes les autorités chinoises de faire une affaire de 23 milliards de dollars (20,47 mds €) à l’époque entre 2012-2013. Malheureusement, j’étais le seul qui croyais en ce moment. J’ai eu beaucoup d’obstructions et l’affaire n’a pas pu avancer mais, à l’époque la Chine avait besoin du fer, des minerais de fer que la Guinée avait« .
« Nous aurions pu avoir un accord beaucoup plus important avec des conditions beaucoup plus claires. La Chine nous avait demandé de leur donner les minerais de fer en contrepartie, elle est prête à avancer 23 milliards de dollars US sur un accord beaucoup plus précis. Malheureusement nous n’avions pas été écoutés à l’époque« .
« Et que s’est-il passé ? En désespoir de cause, la Chine a signé des contrats avec les autres pays tels que le Cameroun, la Sierra Leone etc. Et la Chine a sécurisé son approvisionnement. Donc, elle s’est retirée du marché du fer et le prix est tombé de 130 dollars (115,70 €) jusqu’à 40 dollars de dollars (35,60 €)« , a souligné l’économiste.
« Puisque le principal acheteur s’est retiré du marché. C’est comme ça que nous avons perdu la plus grande opportunité qui s’est présentée à la Guinée depuis son indépendance. Maintenant on signe le même accord à peu près le même paquet un peu plus bas« , a expliqué l’économiste.
« La contrepartie n’est pas précisée puisque la Chine n’a plus besoin de fer. D’ailleurs nous leur avons passé le fer gratuitement« , a souligné ce dernier, assurant que « ce qu’on avait refusé contre 23 milliards de dollars US on l’a fait gratuitement. Ça se pose en contrepartie de la bauxite et non du fer. Il y a trois entreprises qui sont impliquées pour trois projets« .
De plus, le Dr. Ousmane Kaba pointe du doigt cet accord cadre, qui « n’est pas quelque chose de précis. Il ne s’agit pas d’un financement mais, il s’agit d’une intention de financement. Les Chinois disent simplement, nous avons l’intention de vous donner 20 milliards de dollars sur 20 ans sur la base des projets précis qui ne sont pas encore là ».
Prenant l’exemple d’Abu Dhabi, où la Chine avait annoncé son intention d’investir 5 milliards de dollars (4,45 mds €). « Malheureusement ça ne s’est pas matérialisé. Ceci dit, c’est une bonne chose puisque les Chinois sont beaucoup plus actifs que les Arabes dans la recherche des matières premières » conclu l’économiste.
La Chine finance les infrastructures guinéennes contre concessions minières
