dimanche, mars 24

Pas de camp de détention de Ouïghours

Le gouvernement a démenti la détention dans des centres de rééducation d’un million de Ouïghours, ethnie majoritaire de la région musulmane du Xinjiang. Cette déclaration fait suite aux déclarations de Gay McDougall, membre du Comité des Nations Unies, qui a dénoncé la politique de la Chine envers la minorité ouïghoure.

A l’ouverture d’une session d’examen périodique de la situation des droits de l’homme en Chine à Genève, un comité d’experts des Nations Unies a dit disposer de nombreuses informations crédibles selon lesquelles un million d’Ouïghours étaient détenus dans « des camps d’internement géants placés sous le sceau du secret ».

Selon Gay McDougall, une membre du Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale, «au nom de la lutte contre l’extrémisme religieux et du maintien de la paix sociale, les autorités ont fait de la région autonome ouïghoure quelque chose qui ressemble à un immense camp d’internement. On estime que plus d’un million de personnes sont détenues dans de prétendus « camps anti-extrémistes » et deux millions d’autres dans de camps de « rééducation » où ils subissent un endoctrinement politique et religieux».

« La situation sécuritaire au Xinjiang a évité une grande tragédie »

Le Xinjiang regroupe plusieurs minorités ethniques, dont les Ouïghours. Peuple musulman et turcophone, les ouïghours font l’objet depuis des années d’une politique répressive de la part des autorités.

Ma Youqing, directeur du Département du travail du Front Uni, placé sous l’égide du PCC, a rapidement répondu, assurant qu’il n’y a «aucune politique visant une minorité ethnique en particulier. Nous ne limitons ni les droits ni la liberté de religion du peuple ouïghour».

Pour le quotidien conservateur, proche du pouvoir, le Global Times, «le redressement de la situation sécuritaire au Xinjiang a évité une grande tragédie et sauvé d’innombrables vies, grâce à la force de la loi chinoise et des pouvoirs du Parti communiste».

Le quotidien poursuit «le Xinjiang a été sauvé alors qu’il était au bord du chaos, évitant le sort d’une nouvelle Syrie ou d’une nouvelle Libye». Or pour l’éditorialiste du Global Times, «des politiciens et médias des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux ont intensément critiqué la gouvernance du Xinjiang, parlant de massives violations des droits de l’homme et qualifiant la région de prison à ciel ouvert», ajoutant que «leur objectif est de semer le trouble au Xinjiang, et de détruire la stabilité si péniblement accomplie dans la région».

Un universitaire appelle à cesser les jugements irréfléchis

Le gouvernement a expliqué de son côté que les autorités chinoises avaient réprimé les «crimes extrémistes et terroristes» au Xinjiang conformément à la loi, assurant ne visaient aucun groupe ethnique particulier, ni à menait une politique de «désislamisation» dans cette région de l’extrême ouest.

Interrogé par Sputnik News, le professeur Chang Ching, chercheur à la Société des études stratégiques (Society for Strategic Studies), a expliqué que les angles des médias mainstream «pourraient être très controversés». Il dénonce le manque de preuves dans le rapport onusien, notant que «les conclusions ne doivent pas être fondées uniquement sur des dépositions de bonne foi».

«Les Nations unies devraient redoubler d’efforts pour mener leur enquête avant qu’elles ne se heurtent à une conclusion prématurée qui humilie sa propre réputation», a assuré Chang Ching. Ce dernier a appelé les médias à «faire plus d’efforts pour identifier l’ensemble des faits avant de tirer des jugements irréfléchis», ajoutant qu’«il est indéniable que de nombreux médias et politiciens américains».

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