mardi, avril 23

Pour Wanshington, son désarmement nucléaire dépendra de la Chine

Tout engagement américain dans le désarmement nucléaire à l’avenir dépendra de la Chine, a indiqué un haut responsable de la Maison Blanche. « Nous serions prêts à respecter les contraintes et à participer à un régime de désarmement après 2026, mais une variable clé sera la nature de nos échanges avec la Chine d’ici là« , a-t-il dit, lors d’un entretien avec la presse.

Les États-Unis sont devenus plus attentifs à la «menace» chinoise depuis l’invasion russe en Ukraine, qui ne les a pas «distraits» de leur rivalité croissante avec Pékin, a affirmé le 2 juin le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

«Notre soutien à l’Ukraine n’a pas affaibli nos capacités à répondre à une menace potentielle venant de la Chine ou d’ailleurs – il les a renforcées», a-t-il dit lors d’un discours à Helsinki.

Antony Blinken a indiqué que «nous serions prêts à respecter les contraintes et à participer à un régime de désarmement après 2026, mais une variable clé sera la nature de nos échanges avec la Chine d’ici là».

Selon le haut responsable, qui a souhaité rester anonyme, les Etats-Unis ne perdent pas de vue la Russie, qui a suspendu sa participation au traité de désarmement nucléaire New Start, le dernier accord russo-américain, qui devait expirer en 2026.

Les Etats-Unis sont « ouverts » à un dialogue « sans conditions » avec Moscou sur la question de l’armement nucléaire, a assuré la source, attestant que les Américains cherchaient toujours à obtenir des Russes un « certain niveau de réciprocité ».

Pourtant, le département d’Etat américain a annoncé le 1er juin des « contre-mesures » en réaction à la décision russe de suspendre sa participation au traité. Les Etats-Unis vont donc restreindre le partage d’informations avec la Russie sur leur arsenal nucléaire.

Concernant le nucléaire, les Etats-Unis sont surtout concentrés sur la Chine, qui développe rapidement son arsenal, selon le haut responsable. « La taille de leur arsenal, la nature de leur force et d’autres évolutions de leur politique auront un impact sur notre propre posture à l’avenir », a-t-il souligné.

Selon lui, l’arsenal chinois aura des répercussions sur le positionnement de la Russie, lequel aura des conséquences sur celui de la France et de la Grande-Bretagne, a-t-il analysé: « tout est très connecté ».

Il a assuré que l’administration Biden, qui assume sa logique de rivalité avec la Chine, a fait part à Pékin de sa « volonté » et son « intérêt » pour des discussions concernant l’armement nucléaire.

Les relations sont très tendues entre les deux superpuissances, malgré les espoirs de « dégel » récemment émis par le président américain Joe Biden. La Chine a récemment décliné l’invitation des Etats-Unis à une rencontre entre les ministres de la Défense des deux pays. Mao Ning, porte-parole de la diplomatie chinoise, avait alors indiqué que Washngton connaissait les raisons de l’absence d’échange et de rencontre entre les dirigeants chinois et américain.

Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), la Chine compte un arsenal de 350 têtes nucléaires, loin derrière la Russie (4.477) et les Etats-Unis (3.708). Selon les estimations, la Chine pourrait en avoir 1.500 d’ici 2035, a assuré un rapport du ministère américain de la Défense paru en novembre.

Illustration : missiles nucléaires stratégiques intercontinentaux Dongfeng-41

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