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Afghanistan : la Chine dit respecter le choix du peuple afghan

La Chine a indiqué le 16 août qu’elle souhaitait des «relations amicales» avec les talibans, au lendemain de la prise de Kaboul par les insurgés.

La Chine «respecte les choix du peuple afghan et souhaite une transition en douceur pour la situation afghane», a affirmé lors d’un point presse, la porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying.

Cette dernière a indiqué que les talibans ont indiqué le 15 août que la guerre en Afghanistan était terminée et qu’ils allaient bientôt déclarer l’établissement de l’Émirat islamique d’Afghanistan, ainsi que prendre des mesures responsables pour assurer la sécurité des citoyens afghans. En réponse, Hua Chunying a indiqué que «la situation en Afghanistan a connu des changements majeurs et que la Chine respecte les souhaits et les choix du peuple afghan».

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De plus, «les talibans ont indiqué à plusieurs reprises leur espoir de développer de bonnes relations avec la Chine», a-t-elle relevé. Hue Chunying a par ailleurs précisé que l’ambassade de Chine à Kaboul «continue de fonctionner normalement».

La Chine a rapatrié début juillet 210 de ses ressortissants d’Afghanistan, et a appelé les nouvelles autorités à assurer la sécurité de ceux restés sur place.

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Ces dernières semaines, la Chine a qualifiée «d’irresponsable» le retrait américain d’Afghanistan, craignant une guerre civile chez son voisin, avec qui elle partage 76 km de frontière.

Face au risque à la tension en Afghanistan, la Chine a entamé dès septembre 2019 des discussions avec les talibans, dont une délégation avait été reçue à l’époque en Chine.

La dernière rencontre officielle dans le pays remonte à fin juillet. Le Mmollah Abdul Ghani Baradar s’était notamment entretenu avec le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi.

La Chine a aussi rallié en 2016 l’Afghanistan à son grand projet d’infrastructures, La Ceinture et la Route, initiée par le président chinois Xi Jinping. Mais faute de sécurité, les investissements chinois restent modestes, soit 4,4 millions de dollars en 2020, selon le ministère chinois du Commerce.

Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi a échangé le 16 août par téléphone avec le secrétaire d’État américain Antony Blinken concernant la situation en Afghanistan.

Selon l’agence de presse Xinhua, au cours de leur entretien téléphonique, Antony Blinken a remercié la Chine pour sa participation à la réunion organisée à Doha sur la question afghane, et a souligné que la situation en Afghanistan entrait actuellement dans une phase cruciale.

«Les talibans doivent annoncer une rupture nette avec l’extrémisme, opter pour une passation de pouvoir ordonnée, et établir un gouvernement inclusif», a déclaré le diplomate américain, tout en espérant que la Chine jouerait également un rôle de premier plan dans ce processus.

«Les Etats-Unis reconnaissent que l’avenir de l’Afghanistan doit être décidé par le peuple afghan», a affirmé Antony Blinken, appelant les talibans à assurer la sécurité de tous ceux qui souhaitent quitter le pays.

Selon une courte déclaration publié par le département des États américains, Antony Blinken a parlé avec Wang Yi de «la situation de sécurité et de nos efforts respectifs pour amener les citoyens américains et des RPC à la sécurité», en utilisant l’acronyme de la République populaire de Chine.

De son côté, Wang Yi a déclaré que la Chine était prête à davantage communiquer avec les Etats-Unis pour promouvoir une résolution en douceur de la question afghane, afin d’éviter une nouvelle guerre civile ou une catastrophe humanitaire en Afghanistan, mais aussi pour que le pays ne redevienne pas un refuge pour les groupes terroristes.

D’après l’agence de presse, Reuters, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré à son homologue Antony Blinken que le retrait hâtif des troupes américaines d’Afghanistan avait un « impact négatif sérieux », mais s’est engagé à travailler avec Washington pour promouvoir la stabilité dans le pays.

«La Chine espère que l’Afghanistan établira un système politique ouvert, inclusif et conforme à sa situation nationale», a-t-il ajouté.  Wang Yi a aussi expliqué à Antony Blinken que les faits sur le terrain en Afghanistan montrent qu’un modèle étranger ne pouvait être appliqué arbitrairement à un pays avec des conditions culturelles et historiques différentes.

«L’utilisation de moyens de force et militaires pour résoudre les problèmes ne les augmentera probablement. Les leçons de cela méritent une réflexion sérieuse», selon Wang Yi, cité par la chaîne CCTV.

«Les Etats-Unis ne peuvent d’un côté chercher activement à contenir et à supprimer la Chine et à endommager les droits et intérêts légitimes de la Chine, et de l’autre côté, espérer avoir une coopération avec la Chine», a souligné le ministre chinois.

Wang Yi a également critiqué les États-Unis pour avoir supprimé le Mouvement islamique de Turkestan oriental (ETIM) de sa liste de groupes terroristes, affirmant qu’il a montré des normes doubles américaines sur le contre-terrorisme.

La Chine s’inquiète de l’activité de l’ETIM en Afghanistan, et notamment son souhait de créer un État distinct dans la région de l’Ouest de la Chine de Xinjiang.

Le gouvernement américain assure que l’ETIM n’existe plus en tant qu’organisation formelle et est plutôt un vaste label utilisé par la Chine utilise pour opprimer une plusieurs groupes ethniques musulmans, dont les Ouïgours.

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