jeudi, avril 11

Centenaire du Mouvement Travail-Études

Le 17 mars 1919, 99 étudiants chinois sont partis du port de Shanghai pour la France, marquant le début du Mouvement travail-études en France.

100 ans plus tard, un symposium a été organisé le 29 mars pour rendre hommage à « ces pionniers qui se sont lancés après leurs études dans la sauvegarde de leur nation en danger », a écrit l’agence de presse, Xinhua.

Entre 1912 et 1927, le mouvement Travail-Études a aidé de nombreux jeunes à venir étudier en France. Créé par Li Shizeng, philanthrope et admirateur de la culture française, il avait lui-même étudié à l’école agricole du Chesnoy, à Montargis.

Plus de 1.600 étudiants se sont rendus en France et ont participé au Mouvement travail-études initié par Cai Yuanpei et Li Shizeng. Parmi ces jeunes figuraient les anciens dirigeants Zhou Enlai, Deng Xiaoping, Chen Yi et Nie Rongzhen.

Ainsi que les grands peintres Xu Beihong et Lin Fengmian, et le célèbre scientifique Qian Sanqiang. Le symposium s’est déroulé dans les murs de l’Association des universitaires de retour de l’Occident, qui avait également hébergé à l’époque le siège du Mouvement travail-études en France, tout près de la Cité interdite.

« Ce mouvement a permis à ces jeunes chinois, notamment ceux qui étaient issus de familles défavorisées, d’adopter une vision croisée sino-occidentale et internationale« , a souligné Chen Zhu, directeur de l’association des universitaires. « Ils ont noué leur destin personnel au destin national, et se sont dévoués dans la grande cause de la sauvegarde de la patrie, en créant des entreprises industrielles, développant l’éducation, et les sciences et technologies, après leur retour en Chine », a-t-il rappelé.

Chen Zhu, également vice-président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale, a fait ses études en France dans les années 1980. Pour lui, « le mouvement s’inscrit comme un chapitre incontournable dans l’amitié sino-française. L’histoire n’est pas interrompue« , a-t-il constaté.

Pour ce dernier, « il faut toujours garder dans son coeur l’aide des amis français, qui ont transféré de nombreuses technologies avancées, dont la technologie nucléaire civile et la ligne d’assemblage d’A320 d’Airbus, à la Chine lors de l’ouverture du pays ».

De son côté, Duanmu Mei, présidente d’honneur de la Société chinoise des études de l’histoire de la France (relevant de l’Académie des Sciences sociales de Chine), a estimé que « Cai Yuanpei et Li Shizeng avaient une grande vision de la France, qui était le centre de la culture européenne de l’époque et avait donné naissance au Siècle des Lumières. La France est le pays de Jean-Jacques Rousseau et de Montestquieu ».

Présent à l’évènement, Jean-Yves Coquelin, conseiller adjoint de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France en Chine, a indiqué que chaque année, 10.000 nouveaux étudiants chinois choisissaient la France, devenu 3ème pays d’accueil des élèves internationaux. Ce dernier a souligné que le nombre permanent des étudiants chinois en France était d’environ 40 000.