mardi, avril 23

Chine, Etats-Unis et UE signent une première déclaration mondiale sur les risques de l’IA

Durant deux jours, dirigeants politiques, experts de l’IA et géants de la tech se sont réunis à l’initiative du Royaume-Uni, afin de débattre des risques de l’Intelligence Artificielle (IA). L’UE et les 28 pays se sont mis d’accord sur le besoin urgent de comprendre et gérer collectivement les risques potentiels de l’IA.

La Chine, les Etats-Unis, l’UE et une vingtaine de pays ont signé le 1er novembre au Royaume-Uni la déclaration de Bletchley, visant à assurer un développement « sûr » de l’intelligence artificielle (IA).

Comprendre cette technologie

L’Union européenne et les 28 pays se sont réunis à Bletchley Park, au nord de Londres, pour assuster au premier sommet international consacré à cette technologie à l’essor fulgurant. Ils se sont mis d’accord sur « le besoin urgent de comprendre et gérer collectivement les risques potentiels » de l’IA à travers « un nouvel effort mondial, visant à garantir que l’IA est développée et déployée de manière sûre et responsable ».

« Cette déclaration historique marque le début d’un nouvel effort mondial visant à renforcer la confiance du public dans l’IA en veillant à ce qu’elle soit sûre », a déclaré le Premier ministre britannique Rishi Sunak sur X (ex-Twitter).

Face au potentiel des modèles les plus avancés, la déclaration de Bletchley « montre que pour la première fois, le monde se réunit pour identifier le problème et mettre en avant ses opportunités » a souligné la ministre britannique de la Technologie Michelle Donelan à l’Agence France Presse.

Cette réunion « n’a pas pour objectif de poser les bases d’une législation mondiale, elle doit servir à tracer une voie à suivre », a-t-elle précisé. D’ailleurs, deux sommets internationaux sur l’IA auront lieu en Corée du Sud puis en France, a-t-elle ajouté depuis l’emblématique centre de décryptage des codes de la Seconde guerre mondiale, où Alan Turing a « craqué » celui de la machine Enigma utilisée par les nazis.

Les IA génératives, qui parviennent à produire texte, sons ou images sur simple requête en une poignée de secondes, ont fait des progrès exponentiels ces dernières années et les prochaines générations de ces modèles feront leur apparition d’ici l’été.

Ces technologies suscitent d’immenses espoirs pour la médecine ou l’éducation, mais pourraient aussi déstabiliser les sociétés. En elles pourraient fabriquer des armes ou échapper au contrôle des humains, a averti le gouvernement britannique.

A quelques mois d’élections cruciales comme la présidentielle américaine ou les législatives britanniques, l’IA générative fait craindre un déferlement de faux contenus en ligne, avec des montages perfectionnés (« deepfake« ) de plus en plus crédibles.

La Chine souhaite plus de coopération en matière de sécurité de l’IA

La délégation chinoise présente au Sommet sur la sécurité de l’intelligence artificielle a appelé aux échanges et à la coopération entre pays sur toutes les questions liées à la sécurité et à la gouvernance internationale de l’IA.

A tête de cette délégation, Wu Zhaohui, vice-ministre chinois des Sciences et de la Technologie, a fait la promotion de l’Initiative pour la gouvernance mondiale de l’IA lancée par la Chine lors du 3e Forum de la Ceinture et la Route pour la coopération internationale, qui s’est tenu à Beijing le 18 octobre.

Il a souligné que le sommet constituait « une importante plateforme de dialogue » et offrait de nombreuses opportunités d’échange et de coopération sur les questions de sécurité et de gouvernance internationale de l’IA.

« La gouvernance de l’IA a une incidence sur le sort de l’humanité tout entière et est en conséquence une tâche incombant à tous les pays du monde », a affirmé le vice-ministre chinois.

La Chine a souligné lors du sommet que tous les pays du monde, tout en développant l’IA, devaient activement défendre le principe d’une IA au service des personnes, développer l’IA à des fins bienveillantes, renforcer la gestion et le contrôle des risques technologiques, et encourager toutes les pays à coopérer et à gouverner ensemble sur des bases de respect, d’égalité et de bénéfices mutuels.

Wu Zhaohui a également exhorté toutes les pays « à accroître la représentation des pays en développement dans la gouvernance mondiale de l’IA, et à continuer activement à combler les déficits en matière de renseignement et de capacités de gouvernance ».

Dans un contexte de multiples défis à la paix et au développement mondial, tous les pays doivent défendre une sécurité commune, coopérative et durable pour le monde, a indiqué la délégation chinoise.

Cette dernière a également demandé à tous les pays présents d’adhérer à des principes communs consistant à attacher une importance égale au développement et à la sécurité, à construire un consensus par le dialogue et la coopération, à mettre en place un mécanisme de gouvernance ouvert, juste et efficace et à promouvoir conjointement un développement sain et sûr de l’IA au niveau mondial.

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