lundi, février 19

Chine-Maroc-Afrique, le nouveau triangle africain

Dans l’océan Indien, la Chine a fait le pari de faire de l’île Maurice sa plateforme financière vers l’Afrique, créant ainsi une coopération trilatérale. Désormais, le Maroc adopte cette posture dans le domaine économique.

« Les relations de partenariat entre le Maroc et la Chine, caractérisées par une évolution positive et une forte dynamique, sont appelées à se focaliser sur des projets triangulaires impliquant le triptyque Chine-Maroc-Afrique« , a estimé Fathallah Oualalou, ancien ministre marocain de l’Economie et des Finances.

Pour ce dernier, « le Maroc et la Chine sont appelés à travailler sur un certain nombre de projets triangulaires avec pour objectif d’aller vers des projets de développement économique dans les pays africains dans un esprit de partenariat triangulaire« .

Dans un entretien à l’agence de presse Xinhua, Fathallah Oualalou met en avat le rôle que peut jouer le Maroc au sein du continent africain dans le cadre de cette coopération triangulaire.

Pour lui, les relations bilatérales ne cessent d’évoluer et la coopération sino-marocaine est en train de prendre une ampleur sans précédent. En 1971, le Maroc a fermement soutenu le processus de restauration du siège de la Chine aux Nations Unies.

En 1975, la Chine a envoyé sa première équipe médicale au Maroc. En 2009, le premier Institut Confucius a officiellement été ouvert à l’Université Mohammed V. Enfin, en mai 2016, le roi Mohammed VI se rend en Chine pour une visite diplomatique.

D’après l’ambassadeur de Chine au Maroc, Li Li, depuis l’exemption de visa accordée aux citoyens chinois par le Maroc, le nombre de touristes chinois au Maroc est passé de 43.000 en 2016 à 120.000 en 2017 et devrait atteindre 200.000 en 2018.

Sur le plan économique, la Chine est le troisième partenaire commercial du Maroc. En 2017, le volume des échanges bilatéraux entre la Chine et le Maroc s’élevait à 3,83 milliards de dollars (3,4 mds €), soit une augmentation de 5,3% d’une année sur l’autre.

En 2017, le Maroc a adhéré à l’Initiative la Ceinture et la Route (ICR). L’année suivante, il y a eu la célébration du 60ème anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, une occasion de souligner que le Maroc était parmi les premiers pays à reconnaître la République populaire de Chine. Ces relations bilatérales se consolideront de plus avec l’année du Maroc en Chine prévue en 2020. « Donc, les choses avancent », a-t-il soutenu.

Interrogé sur l’Initiative La Ceinture et la Route, Fathallah Oualalou a estimé que « cette initiative est importante historiquement », car elle « nous concerne du fait qu’elle couvre les infrastructures, les routes ferroviaires et maritimes ».

Pour l’ancien ministre, l’adhésion du Maroc à cette initiative permettra d’établir des partenariats multilatéraux dans des secteurs économiques prometteurs. D’ailleurs dans son livre, « La Chine et nous… Répondre au second dépassement », il analyse le miracle accompli par la Chine en un tiers de siècle et ses perspectives.