jeudi, avril 18

Coopération sino-africaine dans la nouvelle ère : un partenariat d’égaux

Par Yoro Diallo – La huitième conférence interministérielle du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC) a marqué cette année 2021, 21ème anniversaire de la fondation dudit Forum par sa mémorable huitième session tenue les 29 et 30 Novembre à Dakar, Sénégal.

La réunion a porté sur le thème : « Approfondir le partenariat sino-africain et promouvoir le développement durable pour bâtir une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique dans la nouvelle ère ».

Au même moment, le Bureau d’information du Conseil d’État de la République Populaire de Chine a publié un livre blanc sur la Coopération Sino-Africaine intitulé : « La Chine et l’Afrique dans la nouvelle ère: un partenariat d’égaux ».

Ce document résume le parcours élogieux des 21 ans du Forum et présente les perspectives de cet incomparable instrument de coopération Sud-Sud. Le livre blanc donne des réponses cinglantes aux allégations infondées sur la Coopération Sino-africaine, venant de pays occidentaux, notamment les USA et la France.

Les expériences passées et les objectifs similaires que la Chine et les pays Africains ont en partage rapprochent les deux parties depuis la « Conférence de Bandung » tenue en 1955. Suite à cette conférence, la première génération de dirigeants de la Chine nouvelle et d’Afrique ont jeté les bases de l’amitié Chine-Afrique, la championne des amitiés.

La Chine s’est engagée à intégrer son propre développement à celui de l’Afrique et les intérêts du peuple chinois à ceux des peuples africains. A l’entame de la nouvelle ère, le Président Xi Jinping a présenté les principes de la politique africaine de la Chine à savoir: sincérité, résultats concrets, amitié et bonne foi.

La Chine respecte scrupuleusement cinq lignes de conduite dans sa relation avec les pays Africains : « non-ingérence dans le choix des pays africains de leur voie de développement; non-ingérence dans les affaires intérieures des pays africains; non-imposition de sa volonté aux pays africains ; non conditionnalité politique à l’aide aux pays Africains ; non recherche de gains politiques égoïstes à travers l’investissement et la coopération financière avec l’Afrique ».

En 2015, le Sommet du Forum sur la Coopération Sino-africaine tenu à Johannesburg a décidé de construire un partenariat stratégique global Sino-africain. Lors du sommet de Beijing en 2018, la Chine et l’Afrique ont convenu de construire une Communauté de Destin Sino-africaine encore plus solide, caractérisée par une responsabilité commune, une coopération gagnant-gagnant, le bonheur pour tous, la prospérité culturelle, la sécurité commune et l’harmonie entre l’homme et la nature. Beijing 2018 a tracé la voie pour la Coopération Sino-africaine dans la nouvelle ère.

Les échanges de haut niveau jouent un rôle important dans le développement de cette coopération.  Dès  sa prise de fonction en 2013, en qualité de Président de la République Populaire de Chine Xi Jinping a effectué sa première visite officielle à l’étranger en Afrique. A ce jour, il s’est rendu neuf fois sur le continent. Au plan politique, la Chine et les pays africains entretiennent des échanges étroits entre les partis politiques, les organes législatifs et les organes consultatifs.

La coopération économique et commerciale entre les deux parties a rapidement progressé depuis la fondation du FOCAC. La Chine a aidé les pays africains à construire plus de 13.000 km de routes et de voies ferrées et plus de 80 installations électriques à grande échelle, financé plus de 130 installations médicales, 45 sites sportifs et plus de 170 écoles.

La Chine a formé plus de 160.000 personnes et réalisé de multiples projets importants, dont le Centre de Conférence de l’Union Africaine à Addis-Abeba. Depuis 2009, la Chine est devenu le plus grand partenaire commercial de l’Afrique. Ces dernières années, les importations chinoises de produits agricoles en provenance d’Afrique ont remarquablement augmenté faisant de la Chine la deuxième destination des exportations agricoles africaines.

Fin 2020, les investissements directs des entreprises chinoises en Afrique dépassaient 43 milliards de dollars. La Chine a créé plus de 3500 entreprises de divers types à travers le continent. Les entreprises privées chinoises sont devenues la principale force d’investissement en Afrique. Elles ont créé directement et indirectement des millions d’emplois.

La Chine a toujours exprimé sa volonté de partager son expérience et sa technologie dans le secteur du développement agricole avec l’Afrique. Depuis 2012, 7.456 stagiaires africains ont reçu une formation agricole en Chine. De nombreux projets, ont permis de former plus de 50.000 Africains et de construire 23 centres de démonstration agricole sur le continent.

La Chine a mis en place des mécanismes de coopération agricole avec 23 pays et organisations régionales africaines et signé environs 72 accords de coopération agricole bilatéraux et multilatéraux. Elle promeut l’industrialisation des pays africains, une condition préalable pour la réalisation du développement inclusif et durable et l’éradication de la pauvreté sur le continent.

La Chine fait du développement des infrastructures une priorité pour la revitalisation économique de l’Afrique. Les investissements chinois dans les projets d’infrastructure en Afrique ont atteint près de 200 milliards de dollars entre 2016 et 2020. En 2020, les projets mis en œuvre par des entreprises chinoises représentaient 31,4 % de tous les projets d’infrastructure sur le continent.

Depuis la création du FOCAC, les entreprises chinoises ont utilisé divers fonds pour aider les pays africains à construire et à moderniser plus de 10.000 km de voies ferrées, plus de 100.000 km de voies routières et d’autoroutes, près de 1000 ponts et 100 ports, et 66.000 km de transport et de distribution d’électricité. Elles ont permis de construire une capacité de production électrique de 120 millions de kW, un réseau fédérateur de communication de 150.000 km et un service réseau couvrant près de 700 millions de terminaux utilisateurs.

Dans le domaine de l’économie numérique, la Chine aide les pays africains à éliminer la fracture numérique. Au total, plus de 200.000 km de fibre optique ont été posés, donnant un accès Internet haut débit à 6 millions de foyers et desservant plus de 900 millions de personnes.

Dans le domaine de la coopération médicale et sanitaire, au cours des 60 dernières années, la Chine a envoyé plus de 23.000 membres d’équipes médicales en Afrique. Ces agents ont traité plus de 230 millions de patients.

Actuellement, près de 1000 agents médicaux chinois, travaillent dans 98 centres médicaux dans 45 pays africains. Les équipes médicales chinoises ont exécuté 34 programmes cliniques gratuits dans le cadre de « l’initiative Bright Ness Action », rétablissant la vue de près de 10.000 patients atteints de cataracte. La Chine appui les pays africains dans le renforcement de spécialités médicales et la formation de 20.000 personnels médicaux.

Des mécanismes de coopération par jumelage ont été établis entre 45 hôpitaux chinois et Africains dans 40 pays africains. Lors de l’éclatement de l’épidémie d’Ebola en 2014 en Sierra Leone, au Liberia et en Guinée, la Chine a fourni une assistance anti-Ebola rapide, pratique et complète pour une valeur totale de près de 750 millions de RMB.

Elle a envoyé plus de 1200 experts cliniques et de santé publique pour combattre Ebola aux côtés du personnel médical africains. Les travailleurs médicaux chinois ont formé plus de 13 000 agents médicaux africains.

Dans les domaines de l’éducation et des ressources humaines environs 61 Instituts Confucius et 48 salles de classe Confucius ont été réalisées à travers le continent. Depuis 2004, la Chine a envoyé près de 5.500 professeurs et volontaires chinois dans 48 pays africains.

La collaboration scientifique et technologique et le partage des connaissances s’intensifient ainsi que la coopération dans les secteurs culturel et touristique. Les deux parties ont signé des accords sur des programmes de coopération portant sur : « l’Année de la Chine, l’Année de la culture, le joyeux festival du printemps, les cultures chinoises et africaines en bref et insight on China ».

Fin 2020, 346 de ces programmes avaient été exécutés. Entre 2013 et 2020, des troupes artistiques chinoises ont effectué près de 140 visites en Afrique pour y tenir des représentations. De 2013 à nos jours des troupes artistiques de 28 pays africains ont été invitées à se produire en Chine.

Depuis 2016, la Chine a organisé des centaines de séminaires culturels auxquels près de 1500 africains ont participé. Dans les domaines de la presse, des médias, du cinéma et la télévision des  échanges universitaires et la coopération entre les think tanks Chinois et africains s’intensifient.

La paix et la sécurité figurent au cœur de la coopération Sino-africaine et font l’objet d’échanges soutenues entre les deux parties. En 2018, la Chine a organisé à l’Université de la défense à Beijing, le premier Forum Sino-africain sur la Défense et la Sécurité. J’ai eu l’honneur d’être parmi les conférenciers lors dudit Forum. Elle a co-organisé ou accueilli le dialogue sur la mise en œuvre de « l’Initiative Paix et Sécurité Chine-Afrique ».

Depuis le début de la participation de la Chine aux opérations de maintien de la paix de l’ONU en 1990, plus de 80% des soldats de la paix chinois ont été déployés en Afrique. Plus de 30.000 soldats de la paix chinois ont été envoyés en Afrique pour effectuer des tâches dans 17 zones de mission de maintien de la paix.

Actuellement plus de 1.800 casques bleus chinois effectuent des missions dans cinq régions d’Afrique: la République démocratique du Congo (RDC), la Libye, le Mali, le Sahara occidental et le Soudan du Sud. En 2019, les citoyens chinois ont effectué environs 607000 visites sur le continent, tandis que le nombre de visiteurs africains en Chine est évaluée près de 685.000.

La 8ème réunion du Forum sur la Coopération Sino-africaine qui s’est tenu à Dakar au Sénégal les 29 et 30 Novembre 2021 a évalué la mise en œuvre des résultats du Sommet de Pékin de 2018 et établi un programme pour les étapes à venir.

Les deux parties ont discuté et adopté des mesures portant sur des domaines importants tels que la santé, l’investissement et le commerce, l’industrialisation, l’agriculture, le changement climatique et l’économie numérique.

La réunion de Dakar a permis à la Chine et à l’Afrique de calibrer les relations Sino-africaines. « La Déclaration de Dakar », le « Plan d’Action de Dakar-2022-2024-, « la Déclaration sur la lutte contre le changement climatique » mettent un accent inédit, élogieux sur la qualité de la Coopération Sino-africaine. Le Plan d’action de Dakar s’avère ambitieux et réaliste.

Les interviews post conférence des Ministres des Affaires étrangères ont traduit la satisfaction générale et le souhait des Africains de voir les décisions prises se réaliser. Le Président Sénégalais Macky Sall s’est félicité en ces termes : « C’est dans la difficulté que l’amitié trouve son test de grandeur ». Macky Sall a loué l’« appui constant de la Chine à nos efforts de riposte sanitaire et de relance économique ». 

Pour atteindre une relation plus équilibrée, le Président du Sénégal a exprimé le souhait partagé par les Africains: «Il nous faut accélérer le développement des capacités industrielles africaines afin que le continent facilite l’accès de ses produits au marché chinois. En outre, un meilleur accès des produits africains aux plateformes électroniques chinoises contribuerait à l’augmentation du volume de nos échanges commerciaux dans l’intérêt des deux parties.»

Dans son mémorable discours, le président Xi Jinping a répondu aux attentes de la partie africaine avec le pragmatisme qui le caractérise et l’ambition des propositions concrètes faites, affichant la fidélité du Dirigeant chinois a l’engagement initial de son pays.

Agréable surprise pour les Africains, Xi Jinping a annoncé une remarquable aide dans la vaccination contre la Covid-19« La Chine fournira à l’Afrique un milliard de doses de vaccins supplémentaires, dont 600 millions sous forme de dons et 400 millions sous d’autres formes comme la mise en place d’unités de production de vaccins et l’envoi en Afrique de 1.500 professionnels médicaux ». Par ailleurs la Ministre des Affaires étrangères du Sénégal a  demandé que « la Chine apporte son soutien dans la lutte contre l’insécurité au Sahel, où plusieurs pays sont déstabilisés par les activités des groupes djihadistes ».

A la veille de cette huitième réunion ministérielle nous avons observé des tournées du Secrétaire d’Etat des USA et du Ministre des Affaires étrangères de France en Afrique, au Sénégal. L’objectif principal de ces tournées s’inscrivait dans le cadre des campagnes contre la Chine et la Coopération Sino-africaine.

Ces campagnes qui ne datent pas d’aujourd’hui sont entrées dans une phase ascendante lors du sommet du G7 à Carbis Bay (Grande Bretagne) tenu du 11 au 13 juin 2021. Je rappelle que le G7 est ce club des démocraties dites libérales les plus riches : l’Allemagne, le Canada, la France l’Italie, le Japon, le Royaume-Uni et les USA.

Les pays du G7 s’en sont pris à la Chine et se sont mis d’accord pour mettre en œuvre des actions pour contrer « l’Initiative Nouvelles Routes de la Soie » en investissant environs 100 milliards de dollars par an dans les infrastructures dans les pays en développement en Afrique, en Asie et en Amérique latine. Initié par le Président Joe Biden, le projet est baptisé « Build Back Better World » ou « B3W ».

Ce projet vient compléter celui que Joe Biden propose pour renouveler et bâtir des infrastructures dans son propre pays. Lors de sa tournée à la mi-novembre en Afrique, au Sénégal  le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a « exhorté les Africains à avoir les yeux grands ouverts et à être prudents dans leurs relations avec la Chine ». Le Ministre des Affaires étrangères de France, Jean-Luc LeDrian, a mis en cause « le comportement de la Chine et de la Russie en Afrique ».

La Chine est accusée d’avoir entraîné les pays africains dans le piège de la dette. Les grands économistes neutres affirment « qu’aucun pays africain n’est tombé dans un piège de la dette  à cause de la coopération avec la Chine ».

Malgré les résultats incontestables affichés par les 21 ans de la coopération Sino-africaine, à la satisfaction des peuples Africains, des esprits mal intentionnés, notamment occidentaux osent aller à contrecourant de la vérité qui crève l’œil.

A ceux-ci nous disons qu’ils présentent la preuve de ce qu’ils ont apporté à l’Afrique durant les siècles passés. Qu’ils arrêtent de traiter les Africains comme de grands enfants. Les peuples Africains sont les seuls habilite à émettre des jugements sur leurs partenariats.

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