vendredi, mars 29

La Chine devrait infliger une amende record à Didi

La Chine devrait infliger une amende record à la société Didi, l’ »Uber chinois », dans le cadre de sa nouvelle politique sur les géants de la tech.  

La Chine réfléchit à des sanctions sans précédent à l’encontre de Didi, visé par une enquête après son entrée en Bourse à Wall Street, dont une amende record qui dépasserait celle infligée à Alibaba, a écrit l’agence d’information financière Bloomberg.

Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne fondé par Jack Ma, avait été condamné en avril à payer 2,3 milliards d’euros à l’Etat chinois pour entrave à la concurrence.

Didi, qui domine dans en Chine le marché de la réservation de voitures avec chauffeur (VTC), est lui visé par une enquête en lien avec sa collecte de données privées. L’application a d’ailleurs sur ordre des autorités, était bloquée. Les internautes ne pouvaient plus la télécharger dans les boutiques d’application. Cette mesure a été sans conséquence pour les utilisateurs de Didi, qui l’avaient déjà installée sur leur téléphone.

Régulateurs et enquêteurs de plusieurs ministères se sont rendus au siège de Didi pour passer en revue les questions de sécurité autour des données personnelles. Cette opération est la première pour son ampleur inédite.

Didi doit rendre des comptes à l’Administration chinoise du cyberespace (CAC), au ministère de la Sécurité publique, à celui des Ressources naturelles ainsi qu’aux régulateurs des transports, à l’antitrust et à l’administration fiscale.

Les difficultés rencontrées par Didi interviennent après la levée de 4,4 milliards dollars (3,7 milliards d’euros) par Didi lors de son entrée fin juin 2021 à la Bourse de New York. Une entrée en bourse qui n’a pas reçu l’aval de l’administration chinoise. En effet, cette dernière avait demandé à Didi d’attendre son entrée en bourse, ce que n’a pas respecté la société.

Les régulateurs chinois envisagent à présent de prendre des sanctions exemplaires à l’encontre de la start-up, a affirmé Bloomberg. Parmi les pistes envisagées, Didi pourrait faire face à la suspension de certaines de ses activités, l’arrivée dans son actionnariat d’un investisseur public, voire une amende.

D’après Bloomberg, cette amende pourrait être supérieure aux 2,3 milliards d’euros infligés à Alibaba. La Chine pourrait également ordonner le retrait pur et simple de Didi du Nasdaq. Pour l’instant, la Chine n’a donné aucune décision, selon l’agence.

La Chine a longtemps encouragé ses entreprises à se mondialiser, de nombreuses entreprises ont levé des fonds aux Etats-Unis pour se développer. Mais dans un contexte de tension croissante avec Washington, en particulier dans le domaine de la tech, la Chine redoute que des données cruciales accumulées par ses géants ne fuient à l’étranger. La Chine ne tient plus à alimenter les bourses américaines, préférant que ces entreprises lèvent des fonds sur les bourses chinoises.

Raisons pour lesquelles la Chine souhaite durcir les conditions de cotation à l’étranger pour ses entreprises, priées désormais d’être irréprochables en matière de cybersécurité.

Fondé en 2012 par Cheng Wei, un ancien cadre d’Alibaba, Didi est le leader incontesté du marché des VTC en Chine avec 90% de parts de marché, fort de 493 millions d’utilisateurs, de 15 millions de chauffeurs et d’une présence dans 15 pays, l’entreprise fait partie des champions de la tech chinoise.

D’ailleurs, Didi a chassé son rival américain Uber de Chine en 2016, au terme d’une guerre des prix impitoyable.

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