mardi, mars 26

La Chine ne signe pas d’accord sur la sécurité avec les pays du Pacifique

Les pourparlers entre le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et les représentants de 10 nations du Pacifique n’ont pas abouti ce 30 mai à un accord portant sur la sécurité.

Pour certains experts, ce raté serait dû aux critiques et mises en garde des certains pays occidentaux sur le risque pour la région de tomber dans le giron de la Chine.

Un sommet virtuel sur une plus grande coopération diplomatique, économique et politique entre la Chine et les pays de la région du Pacifique sud semble avoir échoué, certains dirigeants ayant fait part de leur profonde inquiétude.

«Comme toujours, nous avons privilégié le consensus» et il devra être atteint pour signer tout «nouvel accord régional», a déclaré le co-organisateur et premier ministre fidjien Frank Bainimarama à l’issue de cette rencontre.

Wang Yi se trouve à Suva, la capitale des Fidji, dans le cadre d’une tournée de dix jours dans la région, au moment où Pékin et Washington se disputent leur influence dans cette région stratégique.

Avant sa tournée dans le Pacifique, Pékin a proposé un accord portant sur la manière dont la Chine pourrait entraîner leur police, les aider en matière de cybersécurité, mais aussi réaliser des cartographies des fonds marins sensibles et obtenir un meilleur accès à leurs ressources naturelles maritimes et terrestres.

La Chine a proposé des millions de dollars d’aide financière, la perspective d’un accord de libre-échange avec les îles Chine-Pacifique et l’accès au vaste marché chinois. Un contre-pied au fonds de 150 millions de dollars annoncé par le président américain Joe Biden lors de sa tournée en Asie-Pacifique le mois dernier.

Lire aussi : Pour contrer la Chine, Joe Biden promet une aide de 150 millions aux pays d’Asie du Sud-Est

Avant l’ouverture de la deuxième réunion des ministres des Affaires étrangères Chine-pays insulaires du Pacifique, le président chinois Xi Jinping a envoyé un message, affirmant que la Chine et les pays insulaires du Pacifique jouissent d’une amitié séculaire qui traverse les montagnes et les océans, selon l’agence de presse Xinhua.

« Ces dernières années, le partenariat stratégique global entre la Chine et les pays insulaires du Pacifique caractérisé par le respect mutuel et le développement commun a effectué des progrès réguliers et a abouti à des résultats fructueux, donnant un exemple de coopération Sud-Sud et de bénéfices mutuels« , a indiqué ce dernier.

Dans une lettre adressée à d’autres dirigeants de la région, le président des États fédérés de Micronésie, David Panuelo, a qualifié de «fallacieuse» cette proposition d’accord destinée à «assurer l’influence chinoise sur le gouvernement» et le «contrôle économique» des secteurs clés.

Ce dernier a écrit que « les problèmes se trouvent dans les détails, et les détails suggèrent que la Chine cherche à faire exactement ce que j’évoquais dans mon discours de septembre 2020 à l’Assemblée générale des Nations Unies : acquérir l’accès et le contrôle de notre région, avec pour résultat la fracture de la paix, de la sécurité et de la stabilité régionales, tout cela au nom de l’accomplissement précis de cette tâche« .

« La vision commune du développement cherche ensuite à assurer le contrôle chinois de la ‘sécurité traditionnelle et non traditionnelle’ de nos îles, notamment par la formation des forces de l’ordre, l’approvisionnement et les efforts conjoints d’application de la loi, qui peuvent être utilisés pour la protection des actifs et des citoyens chinois. Il suggère ‘une coopération sur la gouvernance des réseaux et la cybersécurité’ et ‘un accent égal sur le développement et la sécurité’ et qu’il y aura un développement économique et la protection de la sécurité nationale et des intérêts publics », a poursuivit ce dernier.

À l’issue de la réunion, qui s’est tenue à huis clos le 30 juin, Wang Yi n’a pas mentionné le document proposé. Il a cependant indiqué que les deux parties «continueraient à avoir des discussions et des consultations continues et approfondies afin de dégager un consensus plus large sur la coopération».

«La Chine publiera sa propre position», qui évoquera «nos propres positions et celles des pays insulaires du Pacifique», selon lui.

Le diplomate chinois Wang Yi a cependant annoncé que les 10 nations insulaires ont conclu des protocoles d’accord autour de l’Initiative La Ceinture et la Route, et a appelé à ne pas s’inquiéter des objectifs de la Chine.

De nombreux pays occidentaux sont très critiques vis-à-vis de la stratégie de la Chine dans la région, le département d’État américain a d’ailleurs mit en garde les nations du Pacifique contre ces « accords opaques et vagues » avec la Chine.

L’Australie et États-Unis ont instamment demandé à la Chine de cesser d’étendre son influence sur le plan sécuritaire dans la région. Les nations du Pacifique souhaitent tout de même maintenir de bonnes relations avec la Chine, de trouver un juste équilibre entre Pékin et Washington ou encore de s’en servir pour les faire jouer l’un contre l’autre.

De son côté, le Premier ministre fidjien a dénoncé ceux qui se livrent à une « course pour marquer des points géopolitiques ». « Cela ne signifie rien pour quiconque est menacé par la montée des eaux, qui a perdu son emploi en raison de la pandémie ou dont la famille est touchée par la hausse des prix des produits de première nécessité». La plupart des îles du Pacifique sont de faible altitude, ce qui les rend particulièrement vulnérables à la montée des eaux causée par le changement climatique », a indiqué ce dernier.

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