lundi, avril 15

La Chine pourrait participer à la révolution des énergies renouvelables en Afrique

« La Chine a une occasion unique de mener une révolution énergétique en Afrique, mais elle doit d’abord inverser près de deux décennies de négligence en matière d’investissements dans l’énergie verte », selon un rapport du Global Development Policy Center de l’université de Boston.

En effet, la Chine s’est principalement concentrée sur les combustibles fossiles plutôt que sur les énergies renouvelables dans ses investissements énergétiques en Afrique au cours des 20 dernières années.

Des investissements centrés sur les énergies fossiles

D’autant que depuis le début du siècle, la Chine est devenue la plus grande partenaire commercial du continent et a financé des projets d’infrastructure à grande échelle d’une valeur de plusieurs milliards de dollars. Ainsi, les investissements directs chinois en Afrique ont atteint 3,4 milliards de dollars en 2022, selon des données du ministère chinois du Commerce.

Le potentiel de l’Afrique en matière d’énergie verte est l’un des plus élevés au monde. Toutefois, les prêts et les investissements chinois ont jusqu’à présent relativement peu soutenu la transition énergétique du continent, selon un rapport du Global Development Policy Center de l’université de Boston et de l’African Economic Research Consortium.

Les prêts accordés par les deux principales institutions chinoises de financement du développement en faveur des énergies renouvelables, telles que le solaire et l’éolien, ne représentent que 2% de leurs 52 milliards de dollars de prêts énergétiques entre 2000 et 2022, alors que plus de 50% de ces prêts sont consacrés aux combustibles fossiles.

« Compte tenu des défis économiques actuels et des opportunités énergétiques futures, la Chine peut contribuer à l’accès à l’énergie et à la transition énergétique en Afrique par le biais du commerce, du financement et de l’IDE (investissement direct étranger) », ont indiqué les rapporteurs.

Selon eux, les institutions chinoises de financement du développement se sont concentrées sur les investissements dans l’extraction et l’exportation de matières premières vers la Chine et dans les projets d’électrification. Les prêts chinois se sont notamment concentrés sur un grand nombre des secteurs qui produisent le pétrole et les minerais qui reviennent en Chine.

Ainsi, près de huit projets hydroélectriques, financés par la Banque d’import-export de Chine (CHEXIM), représentant 26% de tous les prêts hydroélectriques, sont destinés à soutenir l’extraction de divers métaux.

« Bien que cette voie ait conduit à des revenus d’exportation pour les économies africaines, les pays africains ne bénéficient pas encore de tous les avantages des technologies d’énergie renouvelable », a souligné le rapport.

En 2022, les combustibles fossiles représentaient environ 75% de la production totale d’électricité en Afrique et environ 90% de la consommation d’énergie, selon le rapport.

La Chine contribue au développement vert de l’Afrique, selon Mao Ning

Interrogée sur ce rapport lors d’un point presse le 12 avril, la porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning, a indiqué que « le développement vert fait non seulement partie intégrante des huit initiatives majeures et des neuf programmes mis en œuvre par la Chine et l’Afrique dans le cadre des résultats du Forum sur la coopération sino-africaine (2021), il s’agit également d’un domaine important de la coopération de haute qualité entre la Chine et l’Afrique dans le cadre de l’Initiative ‘la Ceinture et la Route' ».

Cette dernière a indiqué que « la capacité installée des centrales photovoltaïques construites par des entreprises chinoises en Afrique s’élève à plus de 1,5 gigawatt ». Cette dernière a évoqué :

  • Maroc, les centrales thermo-solaires Noor II et III, construites par une entreprise chinoise, ont fourni de l’énergie propre à plus d’un million de foyers marocains et ont permis au pays de se défaire de sa dépendance de longue date à l’égard des importations d’électricité.
  • Afrique du Sud, le projet d’énergie éolienne De Aar, investi et construit par une entreprise chinoise, a fourni un approvisionnement régulier de 760 millions de kilowattheures d’électricité propre par an. Le projet a permis de répondre à la demande d’électricité de 300 000 ménages et de réduire les émissions de carbone de 619,9 milliers de tonnes.
  • Ouganda, la dernière unité de la centrale hydroélectrique de Karuma, construite par une entreprise chinoise, a été connectée au réseau et a commencé à produire de l’électricité depuis peu. Cette plus grande centrale hydroélectrique d’Ouganda augmentera la capacité installée du pays de près de 50 %, économisera 1,31 million de tonnes de charbon brut et réduira les émissions de carbone de 3,48 millions de tonnes par an, ce qui équivaut à la plantation de 1,5 million d’arbres.

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