mercredi, mars 27

La Chine se concentre sur les exportations dans un contexte de ralentissement économique

Le Premier ministre Li Keqiang aurait convaincu le président Xi Jinping de revoir la politique « zéro COVID » et de se concentrer sur la stimulation des exportations, d’après l’agence de presse, AA.

Après avoir présenté les mesures pour aider à stabiliser l’économie, le Premier ministre chinois Li Keqiang aurait demandé aux autorités locales d’intensifier leurs efforts pour stimuler les exportations.

La Chine connaît un ralentissement qui, selon les responsables, pourrait lui faire manquer son objectif de croissance annuelle de 5,5%.

Le Premier ministre Li Keqiang a alors exhorté les responsables gouvernementaux à « prendre des mesures pour développer les exportations », a rapporté le Kyodo News japonais, citant des sources anonymes.

Cette décision, si elle est appliquée, va remettre en question la politique de «double circulation» de la Chine, afin de soutenir la demande intérieure tout en essayant d’augmenter les exportations.

Normalement, le plan économique quinquennal de la Chine jusqu’en 2025 met l’accent sur l’augmentation de la consommation intérieure.

Cependant, la chute de la croissance économique intervient au moment de la politique «zéro-COVID» du président Xi Jinping. Cetet stratégie sanitaire conduit plusieurs villes, dont le centre financier de Shanghai, à être placées sous des mesures de confinement strict depuis mars alors que les infections explosaient.

La situation s’est maintenant apaisée, incitant à un retour progressif à la vie normale et à une levée contrôlée des restrictions virales. Einar Tangen, analyste chinois basé à Pékin, a salué le plan de Li Keqiang, affirmant que le Premier ministre était « pratique ».

« L’économie chinoise a besoin d’une secousse rapide pour relancer la consommation, avant de pouvoir se remettre sur les rails avec sa stratégie de double circulation », a déclaré ce dernier à l’agence Anadolu.

Lors d’une réunion du Conseil des Affaires d’Etat, le Cabinet du gouvernement chinois, Li Keqiang a reconnu que le pays était «confronté à des difficultés» dans sa politique de développement.

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« Le gouvernement est confronté à des difficultés de développement, dont certaines sont plus graves que celles de 2020, lorsque la pandémie de COVID-19 a frappé », a déclaré Li Keqiang alors qu’il cherchait des solutions auprès de hauts responsables.

Einar Tangen a lui estimé que les tarifs, les embargos technologiques, la logistique, l’inflation, la dette, le COVID-19 et la guerre en Ukraine « se sont combinés pour décimer les petites et moyennes entreprises chinoises, et donc l’emploi et le revenu disponible ».

LA POSITION DE LI KEQIANG OBSERVÉE

Parmi les 33 mesures que les responsables devaient identifier d’ici la fin du mois de mai, la Chine mettra en place une réduction d’impôt historique de 21 milliards de dollars et davantage d’obligations pour financer les dépenses d’infrastructure.

La création d’emplois est un autre domaine sur lequel Li a mis l’accent dans ses directives aux responsables, le taux de chômage chinois chez les personnes âgées de 16 à 24 ans ayant atteint un sommet historique de 18,2 %.

Le contexte actuel est tendu, d’un point de vue économique, mais aussi politique, car Xi Jinping est censé briguer un troisième mandat historique lors d’un sommet du Parti communiste chinois – qui s’est tenu deux fois en une décennie.

De plus, le rôle du Premier ministre Li Keqiang, dont le mandat se termine l’année prochaine, est à nouveau au centre de l’attention alors qu’il se charge de remettre la Chine sur la bonne voie pour son objectif ambitieux de dépasser l’économie américaine d’ici 2030.

Pour atteindre l’objectif, le cabinet de conseil britannique Center for Economics and Business Research a déclaré que la Chine devait maintenir la croissance du produit intérieur brut (PIB) à 5,7 % par an jusqu’en 2025, puis à 4,7 % par an jusqu’en 2030.

Avec un chiffre languissant à 4,8% sur la période janvier-mars, Pékin semble sur le point de manquer l’objectif de cette année.

Cette réalité économique intervient au momement où Xi Jinping a dévoilé son initiative de « prospérité commune » l’année dernière. Selon lui, cette initiative « augmenterait les revenus des groupes à faible revenu, favoriserait l’équité, rendrait le développement régional plus équilibré et mettrait l’accent sur une croissance centrée sur les personnes ».

Cependant, au milieu du ralentissement économique, la Chine a annoncé qu’elle « suspendrait la pleine promotion de la politique de « prospérité commune » pour le moment ».

XI JINPING EN ACCORD AVEC LI KEQIANG

Des sources anonymes ont déclaré au journal Kyodo News que Li Keqiang avait fait savoir à Xi Jinping qu' »il est difficile de stimuler la demande intérieure dans le cadre de la politique zéro-COVID et que la Chine devrait mettre en œuvre des mesures pour augmenter les exportations vers d’autres pays, dont les économies se remettent du choc du coronavirus ».

« Xi a accepté la proposition de Li », selon Kyodo News. Après le hochement de tête du président lors de leur réunion, Li Keqiang a ordonné aux responsables du gouvernement local « d’interdire aux entreprises de suspendre les opérations dans leurs usines ».

Les responsables au niveau du gouvernement local ont « déjà commencé à augmenter les remboursements de taxes sur les exportations », selon les médias.

« Pour relancer l’économie, la Chine doit rapidement augmenter les emplois et le revenu disponible », a déclaré Einar Tangen, soulignant que « cela ne signifie pas que la Chine s’éloigne de manière majeure d’une économie basée sur la consommation ».

Pour ce dernier, de « bonnes opportunités » existent pour les exportations chinoises au cours des prochaines années. « La Chine est le plus grand fournisseur de biens intermédiaires au monde. Compte tenu du ralentissement mondial… La base manufacturière à faible coût et la logistique efficace de la Chine continueront d’être demandées, alors que les revenus réels baissent, en raison des pénuries alimentaires et de l’inflation« , a-t-il expliqué.

« La combinaison d’une faible nouvelle concurrence, d’arriérés et de tarifs logistiques favorables augmentera les prix et les bénéfices des produits chinois, permettant aux entreprises de maintenir leur position concurrentielle sur le marché tout en augmentant les salaires. »​​​​​​​

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