mardi, mars 26

La Chine se rallie au point de vue de Moscou sur l’Ukraine

La Chine a apporté ce 27 janvier son soutien aux «préoccupations raisonnables» de Moscou vis-à-vis de l’Ukraine, où les États-Unis disent redouter une possible attaque russe d’ici mi-février.

Proche de la Russie, la Chine n’avait jusqu’à présent prit aucune position dans la crise entre Moscou et les Occidentaux, qui accusent le président Vladimir Poutine d’avoir massé 100.000 soldats aux portes de l’Ukraine.

Mais à huit jours de l’ouverture des Jeux olympiques d’hiver de Pékin, qui s’accompagnent traditionnellement d’une «trêve» dans les conflits mondiaux, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, s’est entretenu par téléphone avec son homologue américain Antony Blinken au sujet de l’Ukraine.

«Les préoccupations légitimes de la Russie en matière de sécurité devraient être prises au sérieux et traitées», lui a déclaré Wang Yi, selon un communiqué diffusé par son ministère.

Une prise de position qui survient au lendemain du rejet formel par les États-Unis et l’OTAN de la principale requête de Moscou: s’engager à refuser une adhésion de l’Ukraine à l’Alliance atlantique.

Sans nommer l’OTAN, le ministre chinois a fait valoir que «la sécurité d’un pays ne devait pas se faire au détriment de la sécurité des autres, et que la sécurité régionale ne devait pas être garantie par le renforcement, voire l’expansion, des blocs militaires».

«La Chine soutiendra tout effort conforme à la direction et à l’esprit des accords. Nous appelons toutes les parties au calme, à s’abstenir d’accroître les tensions et monter la crise en épingle», a déclaré Wang Yi.

Le ministre chinois a également déclaré que pour faire face aux tensions en Ukraine, il est nécessaire de revenir aux accords de Minsk de 2015 approuvés par le Conseil de sécurité de l’ONU.

« Au XXIe siècle, toutes les parties devraient abandonner complètement la mentalité de la Guerre froide et former un mécanisme européen de sécurité équilibré, efficace et durable par le biais de négociations », a-t-il déclaré.

Ce dernier a aussi reprit la position de Moscou qui accuse l’Occident «d’hystérie» à propos de l’Ukraine et dément tout projet d’invasion de ce pays. Selon le département d’État, Antony Blinken a souligné «les risques mondiaux pour la sécurité et l’économie que poserait une nouvelle agression russe contre l’Ukraine».

Washington reste convaincu du risque d’attaque russe contre Kiev. «Tout indique» que Vladimir Poutine «va faire usage de la force militaire à un moment donné, peut-être entre maintenant et mi-février», a déclaré la vice-secrétaire d’État américaine Wendy Sherman.

Cette dernière a indiqué que l’ouverture des Jeux olympiques de Pékin le 4 février pourrait influer «sur son calendrier», afin d’éviter d’offenser le président chinois Xi Jinping au cours de cet événement majeur pour la Chine.

Le 24 janvier, Pékin ne s’est attardé sur des informations de la presse américaine selon lesquelles Xi Jinping aurait demandé à Vladimir Poutine de ne pas envahir l’Ukraine pendant les JO.

Lors de son entretien avec Antony Blinken, le ministre Wang Yi a d’ailleurs appelé Washington à cesser de «perturber» les Jeux d’hiver. Les États-Unis comme d’autres pays ont annoncé un «boycott diplomatique» pour dénoncer les violations des droits de l’Homme en Chine. Ils enverront bien leurs athlètes mais pas de hauts responsables pour représenter leur pays.

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