mardi, mars 26

La croissance en Chine rebondit à 4,8% au premier trimestre 2022

La Chine a annoncé un rebond de sa croissance au premier trimestre, de +4,8% sur un an, malgré des «défis importants» pour l’économie. Ce chiffre apparait dans un contexte tendu, car le confinement de Shanghaï pénalise lourdement l’activité du pays.

Cette hausse était largement anticipée par un groupe d’analystes sondés par l’Agence France Presse, qui tablait sur un rebond toutefois plus modéré (4,3%). Au quatrième trimestre 2021, le produit intérieur brut (PIB) du pays avait progressé de 4% sur un an.

L’économie chinoise fait face «à des défis importants», a reconnu un haut responsable économique lors d’une conférence de presse. D’un trimestre à l’autre, la croissance du géant asiatique est en hausse de 1,3%, un rythme inférieur à celui de la période octobre-décembre (1,6%).

PÉKIN VEUT RESTER OPTIMISTE

L’économie chinoise a pris un bon départ au premier trimestre de 2022, malgré les défis posés par un environnement international de plus en plus complexe et les résurgences de cas de COVID-19 dans le pays, selon le Bureau d’Etat des statistiques (BES).

Le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a progressé de 4,8% sur un an pour atteindre 27.020 milliards de yuans (environ 4.240 milliards de dollars) au cours du premier trimestre de 2022, contre une croissance de 4% au quatrième trimestre 2021.

« L’économie a présenté une performance stable avec une reprise continue, alors que la Chine a équilibré le contrôle de l’épidémie et le développement économique et social », a annoncé Fu Linghui, porte-parole du BES, lors d’un point de presse.

Ce dernier a indiqué qu’après un fort rebond en 2021, « la Chine a connu des défis inattendus au début de cette année, dans le contexte d’une situation mondiale instable et de multiples foyers sporadiques de Covid-19 dans le pays. La pression économique à la baisse est en progression, et certains indicateurs majeurs ont rapporté des croissances plus faibles ».

« Cependant, les fondamentaux économiques à long terme restent sains, et l’élan continu de la reprise économique n’a pas changé », a indiqué Fu Linghui.

DES DIFFICULTÉS PERSISTANTES

Pourtant, la Chine, qui avait depuis deux ans largement maîtrisé le Covid-19, fait face depuis le mois de mars 2022 à sa pire flambée épidémique. Plusieurs dizaines de millions de chinois ont été confinés dans la métropole technologique de Shenzhen (sud), et le sont toujours dans le nord-est du pays ainsi qu’à Shanghai.

À rebours de bon nombre de pays qui optent pour une cohabitation avec le virus et lèvent les restrictions, la Chine continue à suivre une politique « zéro Covid ». Ces mesures pèsent sur les transports et les chaînes d’approvisionnement et ont entraîné la mise à l’arrêt de très nombreuses entreprises.

Ces difficultés sont venues s’ajouter à celles qui pesaient déjà ces derniers mois sur l’économie chinoise : consommation atone, durcissement réglementaire dans plusieurs secteurs comme l’immobilier et la technologie, et incertitudes liées à l’Ukraine.

En mars, les ventes de détail, principal indicateur des dépenses des ménages, ont reculé de 3,5% sur un an, soit leur plus forte baisse depuis avril 2020, lorsque la Chine commençait à peine à sortir de la première vague de l’épidémie.

Les confinements en mars ont «durement frappé» les dépenses de consommation, en particulier dans les commerces et restaurants, a souligné pour l’AFP l’analyste Rajiv Biswas, du cabinet IHS Markit (S&P Global).

Les conséquences du confinement à Shanghai en avril 2022 seront «importantes» sur la consommation, a assuré Rajiv Biswas, car ses habitants ont le revenu disponible le plus élevé de Chine.

De son côté, la production industrielle n’a augmenté que de 5% sur un an en mars 2022, contre 7,5% sur les deux premiers mois de l’année. De plus, l’investissement en capital fixe, sa croissance s’est tassée sur les trois premiers mois de l’année à 9,3% contre 12,2% à fin décembre 2021, selon le BES.

Le taux de chômage s’est accru à 5,8% en mars contre 5,5% en janvier et février 2022. Particulièrement surveillé par le pouvoir et calculé pour les seuls urbains, le taux de chômage avait atteint un record absolu de 6,2% en février 2020, au plus fort de l’épidémie, avant de refluer.

Pékin s’est fixé comme objectif une hausse du PIB «d’environ 5,5%» cette année, ce qui serait pour la Chine son rythme de croissance le plus faible depuis le début des années 1990, hormis l’année 2020 marquée par la première vague du Covid-19. Face à la conjoncture actuelle, cet objectif paraît aujourd’hui «inatteignable», a estimé dans une note de l’économiste Larry Hu, du gestionnaire d’actifs australien Macquarie.

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