dimanche, mars 24

La France dénonce la «détention massive» des Ouïgours

Jean-Yves Le Drian, ministre français des affaires étrangères, a réclamé le 21 juillet, que la Chine autorise l’accès d’observateurs indépendants internationaux dans la région semi-autonome du Xinjiang

La France «condamne avec beaucoup de fermeté» les pratiques de la Chine concernant les Ouïghours, selon Jean-Yves Le Drian. Paris prend ainsi position face à l’internement de membres de la minorité musulmane ouïghoure et turcophone en Chine.

Le ministre français a considéré cette pratique d’«inacceptable», réclamant que la Chine autorise l’accès d’observateurs indépendants internationaux au Xinjiang.

«La France regarde avec beaucoup d’attention l’ensemble des témoignages relayés par la presse et les organisations de défense des droits de l’homme», a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devant l’Assemblée nationale.

«Ce qui transparaît de l’ensemble des informations que nous avons ou lisons, ce sont des camps d’internement pour les Ouïgours, des détentions massives, des disparitions, du travail forcé, des stérilisations forcées, la destruction du patrimoine culturel ouïgour et, en particulier, des lieux de culte, la surveillance de la population et, plus globalement, tout le système répressif mis en place dans cette région», a-t-il poursuivi.

«Toutes ces pratiques sont inacceptables. Nous les condamnons avec beaucoup de fermeté» la Chine, ajouté Jean-Yves Le Drian, assurant que «dans l’immédiat, nous demandons que la Chine permette l’accès à des observateurs indépendants internationaux dans cette zone et qu’elle permette à la haute-commissaire aux droits de l’homme [de l’ONU] de visiter le Xinjiang en toute liberté».

Interrogé sur la radio France Info, le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire a, lui aussi, évoqué une pratique «révoltante et inacceptable, et [que] nous condamnons fermement». Cette question «doit évidemment faire partie de la discussion que nous avons avec nos partenaires chinois», a ajouté le ministre.

Les États-Unis ont annoncé avoir placé onze entreprises de Chine sur une liste noire, limitant leur accès à des technologies et produits américains, parce qu’elles participent à la persécution de la minorité ouïghour.

Pour Washington, ces onze entreprises «sont impliquées dans des violations des droits de l’homme liées à la mise en œuvre de la campagne de répression, d’incarcération de masse, de travail forcé, de collecte involontaire de données biométriques et d’analyses génétiques visant les minorités musulmanes de la région autonome ouïgoure du Xinjiang».

D’autres capitales occidentales, dont Londres, ainsi que des organisations de défense des droits humains, accuse la Chine d’avoir interné dans la région du Xinjiang au moins un million de musulmans.

La Chine dément ce chiffre et affirme qu’il s’agit de centres de formation professionnelle, destinés à aider la population à trouver un emploi afin de l’éloigner de la tentation de l’extrémisme islamiste.

De son côté, le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab a accusé la Chine de commettre des «atteintes graves, choquantes aux droits de l’Homme» à l’encontre de cette minorité musulmane turcophone.

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