vendredi, avril 5

Les sanctions américaines condamnées au Xinjiang

Des responsables du Xinjiang condamnent les « sanctions » américaines, considérées comme des « actes hégémoniques » des Etats-Unis contre la Chine.

Quatre responsables de la région autonome ouïghoure du Xinjiang ont condamné « les prétendues sanctions » récemment imposées par les Etats-Unis, les qualifiant d' »actes hégémoniques flagrants ».

Un acte hégémonique inacceptable pour Chen Quanguo

Chen Quanguo, secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) au Xinjiang.

« Les affaires du Xinjiang sont purement des affaires intérieures de la Chine, et les forces extérieures, y compris les politiciens américains, n’ont pas le droit ou les qualifications nécessaires pour faire des remarques irresponsables sur le Xinjiang ou s’ingérer sans raison dans ces affaires », a déclaré Chen Quanguo, secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) au Xinjiang.

Ce dernier a indiqué que « les prétendues sanctions des Etats-Unis sont des actes hégémoniques flagrants, scandaleux et injustifiables, qui violent gravement le droit international et les normes fondamentales régissant les relations internationales, interfèrent gravement dans les affaires intérieures de la Chine et portent grièvement atteinte aux relations sino-américaines ».

Pour ce dernier, les « sanctions ne sont qu’une farce laide et des tours maladroits et dégoûtants des politiciens américains pour s’humilier ». Chen Quanguo, 64 ans, est depuis août 2016 le plus haut responsable politique du Xinjiang, longtemps frappé par de sanglants attentats attribués à des séparatistes ou des islamistes.

Le Xinjiang est peuplé de quelque 25 millions d’habitants, majoritairement musulmans — surtout des Ouïghours, qui parlent une langue turcique. La région fait l’objet depuis quelques années d’une reprise en main sécuritaire.

L’ingérence des Etats-Unis dénoncés

Urumqi, capitale de la région du Xinjiang

Lors d’un point presse, Chen Quanguo a rappelé qu’au cours de ces trois dernières années, aucun incident terroriste violent ne s’est produit au Xinjiang. Assurant que le niveau de vie des personnes de tous les groupes ethniques n’a cessé de s’améliorer.

« Aucune force ne peut interférer ou arrêter la stabilité, le développement et la prospérité du Xinjiang, ainsi que la solidarité des personnes de tous les groupes ethniques de la région pour avancer. Je suis plein de confiance dans un avenir meilleur pour le Xinjiang », a affirmé le dirigeant.

Pour Zhu Hailun, ancien secrétaire adjoint du parti au Xinjiang, « c’est une vieille ruse des Etats-Unis de s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres pays et de contenir leur développement sous couvert des droits de l’homme. Le but ultime est de servir leurs propres intérêts égoïstes ».

Un avis partagé par Wang Mingshan, directeur et secrétaire du Parti communiste du Bureau de la sécurité publique du Xinjiang. Ce dernier a indiqué que « ce que les Etats-Unis ont fait est ridicule et dérisoire. Les piètres performances des Etats-Unis en matière d’attaque, de diffamation et de rumeur sur les affaires liées au Xinjiang ne feront que faire mieux comprendre au monde l’hypocrisie et l’hégémonie des Etats-Unis ».

De son côté, l’ancien secrétaire du PCC au Xinjiang, Huo Liujun, a estimé que « les Etats-Unis sont le plus grand violateur des droits de l’homme au monde. Leurs accusations sans fondement contre le Xinjiang sont les plus gros mensonges du siècle ».

Les quatre premiers dirigeants à être sanctionnés par Washington

Les quatre hommes sont les premiers dirigeants chinois a avoir été sanctionné par les Etats-Unis. En effet, Washington les a accusé de graves violations des droits de l’homme contre la minorité musulmane ouïghoure au Xinjiang.

Les Ouïgours sont l’une des 56 ethnies recensées en Chine. Principalement musulmans turcophone, parlant pour la plupart une langue apparentée au turc, ils constituent un peu moins de la moitié des 25 millions de personnes vivant au Xinjiang.

Chen Quanguo, secrétaire du PCC, est le plus haut responsable chinois à avoir été mis sur liste noire par les États-Unis. Membre du Politburo du PCC, qui compte 25 membres, ce dernier possède un rang supérieur à celui du ministre des Affaires étrangères Wang Yi. Pour l’administration américaine, l’inscription sur la liste noire n’était «pas une blague».

D’ailleurs, le département du Trésor américain a déclaré que Chen Quanguo avait mis en œuvre «un programme complet de surveillance, de détention et d’endoctrinement dans le Xinjiang, ciblant les Ouïghours et d’autres minorités ethniques» par le biais du Bureau de la sécurité publique du Xinjiang.

«Les États-Unis appellent le monde à s’opposer aux actes du PCC contre ses propres communautés minoritaires au Xinjiang, y compris la détention arbitraire de masse, le travail forcé, la persécution religieuse et le contrôle forcé des naissances et la stérilisation», a déclaré à la presse un responsable de la Maison Blanche.

Les sanctions ont été imposées en vertu de la Global Magnitsky Act, une loi permettant au gouvernement américain de cibler les contrevenants aux droits humains dans le monde entier avec des gels sur tous les actifs américains, des interdictions de voyager aux États-Unis et des interdictions imposées aux Américains de faire des affaires avec eux.

Les américains devraient instaurer de nouvelles mesures

Pour le sénateur républicain Marco Rubio, qui a plaidé pour cette législation contre la Chine, a déclaré à l’agence de presse Reuters que cette décision était «attendue depuis longtemps» et que davantage de mesures étaient nécessaires.

«Pendant trop longtemps, les responsables chinois n’ont pas été tenus pour responsables des atrocités qui constituent probablement des crimes contre l’humanité», a déclaré Marco Rubio.

Renee Xia, directrice des défenseurs des droits de l’homme chinois, a salué les sanctions mais les a également décrites comme étant en retard. «Que le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et l’UE prennent des mesures similaires», a-t-elle écrit sur Twitter.

«J’espère que l’administrateur appliquera cette loi pour sanctionner les responsables chinois qui commettent des abus au Tibet, à Hong Kong ou sur le continent», a indiqué cette dernière. Omar Kanat, directeur du Projet ouïghour des droits de l’homme, a indiqué pour sa part que «ces actions individuelles contre les Ouïghours sont absolument odieuses et devraient également être traitées par le reste du monde».

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