mardi, avril 23

La hausse de la mortalité dû au HIV inquiète

Le virus de l’immunodéficience humaine (HIV) reste une épidémie majeure en Chine. La prévalence totale du VIH chez les hommes est quatre fois plus élevée que chez les femmes dans le pays, a annoncé GlobalData, société de conseil et d’analyse de données.

Les recherches de GlobalData sur le VIH ont montré une augmentation constante du nombre de personnes vivant avec le VIH en Chine, passant d’environ 651 000 en 2005 à 850 000 en 2015.

Une étude publiée en juillet 2019 dans le journal PLOS One indique que les tendances de la mortalité par le VIH/Sida reflètent la tendance de la prévalence, montrant une augmentation dans le temps et un fossé entre les hommes et les femmes.

Kasey Fu, directeur de l’épidémiologie chez GlobalData, a expliqué que « l’écart entre hommes et femmes en matière d’épidémiologie du VIH est également important en termes de mortalité, le taux de mortalité du VIH / SIDA étant trois fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes. Les données suggèrent également que l’écart entre les sexes se creuse ».

La propension de l’épidémie chez les hommes en Chine est cohérent avec d’autres populations telles que l’Afrique du Sud et le Malawi, mais l’épidémiologie du VIH en Chine a une histoire et un profil uniques.

La Chine compte une population de cas de VIH en raison de transfusions de sang contaminées. En outre, en raison de la forte stigmatisation liée au fait d’être homosexuel et des normes culturelles strictes, la plupart des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) finissent souvent par se marier avec des femmes, a écrit GlobalData dans son communiqué.

Pour Kasey Fu, « compte tenu de ces circonstances, les femmes sont plus exposées au VIH que certaines populations. Cependant, plusieurs facteurs favorisent la transmission de la maladie et la survie des femmes par rapport aux hommes ».

Les auteurs de ce rapport suggèrent que l’écart croissant de la prévalence est dû à une augmentation des HSH de 1,5% en 2006 à 23,4% en 2018 et à une augmentation des comportements à risque.

En outre, l’espérance de vie moyenne des femmes est meilleure que celle des hommes. La faible mortalité chez les femmes séropositives peut également être attribuée à un meilleur pronostic de la maladie et à de meilleurs résultats thérapeutiques chez elles que chez les hommes.

Alors que la mortalité liée au VIH/Sida diminue dans le monde, la tendance à la hausse en Chine est préoccupante et mérite une action immédiate.

Kasey Fu a expliqué que « la situation du VIH en Chine a beaucoup évolué depuis l’époque où le VIH était transmis sans le savoir par le biais de transfusions sanguines massives. Cette transmission a été pratiquement réduite à zéro ».

« La Chine fait maintenant face à de nouveaux défis en matière de prévention et de traitement des maladies, où les hommes sont fortement désavantagés. La prévention du VIH/Sida est difficile car elle est enlisée dans les normes et les attentes sociales. Les programmes de santé publique doivent comprendre cela et cibler la population croissante du groupe le plus à risque d’infection par le VIH et de mortalité, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes« , ont noté la rapporteurs du GlobalData.