dimanche, mars 31

La position de la Chine entre floue et rejet occidental

La Chine a publié le document «Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne», défendu par Pékin et décrié par les Occidentaux qui dénoncent l’absence de concertation de Pékin sur le sujet.

Lire aussi : « La position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne » (Texte intégral)

Outre l’absence de concertation, certains médias occidentaux ont souhaité savoir « pourquoi la Chine n’a-t-elle pas demandé à la Russie de retirer ses troupes dans ce document de position? ».

« Nous avons formulé et publié la position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne afin de présenter de manière exhaustive et systématique la position et les propositions fondamentales de la Chine« , a indiqué le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’un point presse, le 24 février.

Le document couvre 12 aspects : le respect de la souveraineté de tous les pays, l’abandon de la mentalité de guerre froide, le cessez-le-feu, la reprise des pourparlers de paix, la résolution de la crise humanitaire, la protection des civils et des prisonniers de guerre, la sécurité des centrales nucléaires, la réduction des risques stratégiques, la facilitation des exportations de céréales, l’arrêt des sanctions unilatérales, la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement et la promotion de la reconstruction d’après-guerre.

Concernant le retrait des troupes, Wang Wenbin n’a pas répondu directement, préférant rappelé que « la question ukrainienne s’inscrit dans un contexte historique complexe » et que « la Chine a toujours défendu une position objective et juste, encouragé activement les pourparlers de paix ».

Lors de ce point presse, le média russe, RIA Novosti, si « la Chine est-elle prête à fournir une plateforme de négociations entre la Russie et l’Ukraine? », car le document indique que la communauté internationale doit créer les conditions et fournir une plateforme pour la reprise des négociations.

« Nous avons toujours maintenu que tous les efforts en faveur d’un règlement pacifique de la crise doivent être encouragés et soutenus. La Chine espère (…) travailler avec la communauté internationale et jouer un rôle constructif dans le règlement politique de la crise ukrainienne », a répondu le porte-parole de la diplomatie chinoise. Ce dernier n’a pas confirmé, ni infirmé la demande.

En effet, la Chine tient à conserver une position neutre, afin d’éviter de s’aliéner les européens et membres de l’Otan, mais aussi son partenaire russe. Raisons pour lesquelles, l’agence de presse, Bloomberg, a demandé à la Chine quelles mesures prendra-t-elle pour travailler avec la communauté internationale, afin de résoudre la situation.

Wang Wenbin a répondu en réitérant les «quatre nécessités», «quatre points communs», «trois points de réflexion», présentés par le président chinois, Xi Jinping, « qui indiquent la bonne voie à suivre pour promouvoir le règlement politique de la crise ukrainienne ».

« La Chine a également proposé une initiative en six points sur la situation humanitaire en Ukraine. Aujourd’hui, nous avons publié le document de la position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne. Tout cela témoigne de l’engagement de la Chine à promouvoir les pourparlers de paix », a assuré Wang Wenbin.

Ce document est décrié par les Occidentaux. «Ce n’est pas un plan de paix, c’est une position où la Chine réaffirme les positions exprimées depuis le début», a estimé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

Afin d’être «crédible», ce document doit être «opérationnalisé» et les Chinois doivent se rendre à Kiev, a assuré le diplomate. De son côté, le chef de l’Otan, Jens Stolenberg, a estimé que la Chine n’avait pas «beaucoup de crédibilité» concernant l’Ukraine, notamment parce qu’elle «a signé quelques jours avant l’invasion un accord (…) sur un partenariat illimité avec la Russie».

«Il n’y a pas de mention d’un agresseur (dans ce texte), ce qui est un peu étrange parce que c’est clair qu’il y a un agresseur», a déploré Jorge Toledo, ambassadeur en Chine de l’Union européenne. «Notre message à la Chine», en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, « c’est qu’elle a une responsabilité particulière à assumer, pour s’assurer que les principes, les valeurs et les objectifs des Nations unies, notamment en matière de guerre et de paix, soient respectés », a-t-il poursuivi.

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