mardi, mars 26

L’accord Chine-UE a échoué dans un contexte tendu

L’accord d’investissement entre la Chine et l’Union européenne est devenu un moyen de pression de la part du Parlement européen, qui envisage de refuser de soutenir l’accord si les sanctions sont toujours imposées aux élus européens.

Trois des quatre plus grands partis du Parlement européens ont déjà déclaré qu’ils ne pouvaient pas soutenir l’accord Chine/UE tant que les sanctions ne seraient pas levées, tandis que certaines factions du Parti populaire européen (PPE) – le plus grand parti d’Europe – demandent que leur soutien soit refusé.

L’accord Chine/UE doit être ratifié par le Parlement européen – un processus qui devrait débuter l’année prochaine – avant de pouvoir être signé. «En général, tant que nos élus sont sanctionnés par un État tiers, nous ne pouvons poursuivre aucun accord avec ledit État», a déclaré une source proche du dossier au South China Morning Post.

Le commissaire européen chargé du commerce, Valdis Dombrovskis, avait précédemment été cité par le Financial Times, disant que «le processus de ratification ne peut être séparé de la dynamique évolutive de la relation UE-Chine plus large».

Après l’annonce, le 22 mars, de sanctions à l’encontre de quatre hauts fonctionnaires chinois responsables de la répression de la minorité ouïghoure au Xinjiang, la réponse de la Chine a été rapide : dix Européens (eurodéputés et représentants de centres de recherche notamment) et quatre organisations ont été sanctionnés. Depuis, des deux côtés, les convocations d’ambassadeurs se multiplient.

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L’ambassadeur de l’Union européenne à Beijing, Nicolas Chapuis, a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, où le vice-ministre des Affaires étrangères, Qin Gang, lui a indiqué que «la Chine exhorte l’UE à reconnaître la gravité de son erreur, à la corriger et à mettre fin à la confrontation, afin de ne pas causer davantage de dommages aux relations sino-européennes».

Quelques heures plus tard, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi dénonçait les «mensonges» d’une «minorité de puissances occidentales» cherchant à s’«ingérer dans les affaires intérieures de la Chine».

En Europe, ce sont les ambassadeurs de Chine en France, en Belgique et en Allemagne qui ont été convoqués. En France, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a dénoncé des propos «inacceptables» du premier diplomate chinois en France, après que celui-ci s’en était pris sur Twitter au chercheur français Antoine Bondaz, en le qualifiant entre autres de «hyène folle» et de «petite frappe».

A Berlin, l’ambassadeur était convoqué en urgence pour demander l’annulation des sanctions qui frappent dix ressortissants européens. Suite à cela, Hua Chunying, la porte-parole de la diplomatie chinoise a attesté que «les voix de ces pays ne représentent pas l’opinion publique internationale», ajoutant que tous ces pays (Europe et Etats-Unis) ne représentaient «que» 11% de la population mondiale.

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