
L’armée de l’air chinoise a déployé plusieurs avions, dont le J-10C, le KJ-500 et le YY-20, pour participer à un récent exercice conjoint avec son homologue égyptienne sur une base aérienne égyptienne, a annoncé le 8 mai le porte-parole du ministère chinois de la Défense nationale, Zhang Xiaogang.
Ce dernier a indiqué lors d’une conférence de presse que les deux forces aériennes avaient conduit leur premier exercice commun, baptisé « Aigles de la civilisation 2025 », du 17 avril au 4 mai. « C’est la première fois que la Chine envoyait des forces en Afrique pour un entraînement conjoint », a-t-il précisé.
Selon Zhang Xiaogang, « les exercices ont porté sur des sujets tels que la conquête de la supériorité aérienne, la neutralisation des défenses aériennes ennemies, les missions de recherche et sauvetage sur le champ de bataille, ainsi que des formations aériennes mixtes. Des discussions et des échanges ont également été menés concernant les méthodes d’entraînement, les tactiques de combat aérien et les techniques de ravitaillement en vol ».
Le porte-parole a indiqué que « cet exercice conjoint a permis d’améliorer les compétences techniques et tactiques des unités engagées, tout en renforçant les liens d’amitié, la confiance mutuelle et la coopération opérationnelle entre les deux armées ».
Il s’agit également d’un « test efficace des capacités de l’armée de l’air chinoise en matière de projection de force à longue distance, de déploiement rapide et d’opérations systémiques ».
Pour ce dernier, ces exercices constituent « un nouveau point de départ et une étape importante dans la coopération militaire entre les deux pays ».
Renforcement de la présence chinoise dans la région
Ces exercices militaires sino-égyptien sont un signe de l’affaiblissement de l’influence américaine dans la région. Car L’Egypte, l’un des principaux partenaires des États-Unis en matière de sécurité, a décidé d’engager des manœuvres avec la Chine, au moment où les Etats-Unis se replient de plus en plus sur eux-mêmes sous la présidence de Donald Trump, permettant à la Chine de renforcer ses liens en Afrique du Nord et d’investir des milliards dans des projets de sécurité.
« Alors que l’Égypte regarde au-delà de son partenariat traditionnel avec les États-Unis, une nouvelle ère de coopération s’ouvre dans le ciel du Caire », a déclaré une vidéo diffusée par la division internationale de la chaîne publique CCTV, tandis qu’un avion décolle dans la nuit.
De son côté, le Global Times, journal proche du gouvernement, a déclaré que les exercices « Aigles de la civilisation 2025 » avaient jeté les bases d’une coopération potentielle entre les armées des deux pays, à l’heure où l’Égypte tente de moderniser son équipement de combat, citant des experts.
Les analystes, cités par l’agence de presse Reuters, attestent que ces exercices de 18 jours aident également l’Égypte à s’affirmer comme une puissance régionale majeure parmi les pays arabes et l’Afrique du Nord, dans un contexte de turbulences régionales croissantes.
« C’est une excellente diplomatie publique pour (la Chine), en particulier au Moyen-Orient », a déclaré Eric Orlander, cofondateur du projet Chine-Sud global. « C’est ce qui lui permet d’attirer des clients pour vendre des drones, des missiles sol-air, des armes légères, des transports, etc. », selon lui.
Pour Eric Orlander, le remplacement des systèmes de chasseurs à réaction est très coûteux, Washington pourrait alors choisir de suspendre son soutien militaire financier au Caire si celui-ci augmentait ses achats de technologies à la Chine.
Mais les États-Unis – principal partenaire sécuritaire de l’Égypte, de ses voisins israéliens, de la Jordanie, de l’Arabie saoudite et des États du Golfe depuis la fin des années 1970 – ont procédé à d’importantes coupes budgétaires étrangères sous le premier mandat de Donald Trump, qui ont été durement ressenties dans toute la région.
L’Égypte tient à renouveler ses équipements, car le pays fait face çà trois défis majeurs : la guerre en Palestine les violences ethniques au Soudan au sud et l’instabilité politique en Libye à l’ouest.
De son côté, la Chine a depuis promis des milliards de dollars de nouveaux investissements pour des projets, tels que la construction d’usines de fabrication de satellites en Égypte, capables de produire des équipements de surveillance de qualité militaire.