vendredi, février 23

Les chinois se lancent dans le manioc à Madagascar

Des investisseurs chinois, représentés par la Société malagasy de la pêche (groupe Somapêche) implantée à Mahajanga, souhaitent se lancer dans la filière manioc. Pour cela, ils sont à la recherche de grandes superficies cultivables dans la région de Marambitsy, à Mitsinjo et ses environs.

Au cours d’une réunion publique, en juillet, le chef de la région, Saïd Ahamad Jaffar a demandé la pleine coopération de la population, afin de permettre le développement socio-économique de Boeny, selon L’Express de Madagascar.

En contrepartie de ces terres cultivables, Saïd Ahamad Jaffar négocie avec les chinois de la société Wisco à Soalala pour la réhabilitation du trajet Katsepy-Mitsinjo-Soalala, une fois la phase d’exploitation du minerai de fer effective. Cette route devrait redynamiser les activités économiques de la région.

La compagnie Somapêche, du groupe japonais Maruha, crée en 1996 la Société malgache de Pêcherie (Somaqua). En juillet 2009, le groupe Maruha vend la totalité de ses actions Somaqua (68%) au chinois « China National Fisheries Corporation », pour 6.3 millions de dollars.

Manioc, solution écologique et alimentaire

Premier pollueur au monde, la Chine développe depuis quelques années des alternatives à l’énergie fossile avec l’éolien et le solaire. Devenant d’ailleurs, le plus important investisseur dans ces deux secteurs.

maniocLe manioc, composé principalement d’amidon, peut être utilisé pour l’alcool, le bétail, l’alimentation et le biocarburant. Au début des années 1990, la Chine exportait son manioc, mais avec la hausse de la demande intérieure, le pays a dû, dès 1998, importer la racine pour répondre aux besoins. Pour pouvoir soutenir l’importation, la Chine diminue chaque année le tarif douanier pour les produits manioc.

En 2006, le gouvernement chinois axe sa politique sur le développement durable, il décide de développer l’utilisation de l’alcool éthylique, tiré de la biomasse, pour les carburants.

Le biocarburant produit à partir du manioc n’est pour l’heure pas concurrentiel avec l’essence habituelle, mais il peut l’être si l’État le subventionne et si le rendement des cultures de manioc est amélioré.

Une production chinoise croissante

En avril 2008, la région autonome Zhuang dans la province du Guangxi est devenue la 10ème localité a remplacé l’essence et le diesel par le biocarburant. Ainsi, 14 villes du Guangxi vendent du biocarburant et près de 350.000 véhicules motorisés et plus de 3 millions de motocycles ont leurs propres stations-service.

Les provinces du Jilin, du Liaoning et du Heilongjiang dans le nord-est de la Chine, les provinces du Henan et du Hebei (nord de la Chine), les provinces de l’Anhui, du Shandong et du Jiangsu (est) et la province du Hubei (centre) utilisent également du biocarburant.

Toutefois, le Guangxi est la première province autorisée par le gouvernement à commercialiser le biocarburant à base de manioc. La région est désormais capable de fournir 7,8 millions de tonnes de manioc par an, soit plus de 60% de la production totale chinoise.

En 2007, la ville de Beihai accueille pour le premier centre de production de biocarburant, l’usine est conçue pour produire 200 000 tonnes de biocarburant avec près de 1,5 million de tonnes de manioc. L’objectif de la Chine est de produire 10 millions de tonnes d’alcool d’ici 2020, afin de généraliser une essence à 5 ou 6% d’éthanol.

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