mercredi, mars 27

Les talibans attendent les investissements de la Chine

L’investissement en Afghanistan devrait occuper une place importante dans l’ordre du jour de la prochaine réunion entre les ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Afghanistan.

La troisième réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Afghanistan – le Pakistan, l’Iran, la Russie, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan – se tiendra à Tunxi, dans la province d’Anhui, à l’est de la Chine, les 30 et 31 mars 2022.

La participation du ministre afghan des Affaires étrangères, Amir Khan Mouttaki, a été confirmée lors du déplacement de son homologue chinois, Wang Yi, à Kaboul. Il s’agit de la visite de plus haut niveau d’un responsable chinois depuis que les talibans ont pris le contrôle de l’Afghanistan au mois d’août dernier.

Lire aussi : Première visite à Kaboul du ministre chinois des Affaires étrangères à Kaboul

Le ministère des Affaires étrangères afghan a indiqué dans un communiqué publié à l’issue du voyage de Wang Yi que ce dernier et Mouttaki ont évoqué le développement des liens économiques et des investissements en Afghanistan.

La Chine pourrait devenir la première grande puissance à entreprendre des projets de grande envergure en Afghanistan, qui connaît une crise financière et humanitaire depuis le départ des forces étrangères dirigées par les États-Unis et la prise du pouvoir par les talibans.

«Les talibans attendent ardemment les investissements de la Chine dans les mines, notamment la mine de cuivre de Mes Aynak. Ils placent beaucoup d’espoir dans le soutien économique de la Chine à l’Afghanistan», a déclaré à Arab News, Hekmatullah Zaland, directeur exécutif du Centre d’études stratégiques et régionales de Kaboul.

La Chine n’a pas encore reconnu les talibans, mais Hekmatullah Zaland a indiqué que les espoirs qui entourent le prochain forum régional reposent également sur le soutien politique de Pékin.

«Les talibans recherchent également le soutien politique de la Chine au niveau international en tant que pays qui détient une influence sur les voisins de l’Afghanistan en particulier», a expliqué ce dernier.

L’analyste politique Abdelhai Qanit a expliqué à Arab News que l’attraction des investissements est l’une des principales priorités des autorités afghanes. «Ils chercheront à convaincre la Chine d’investir davantage en Afghanistan. La Chine a également cet objectif», a souligné ce dernier.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Wang Wenbin, a déclaré en début de semaine que, en accueillant la troisième réunion des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Afghanistan, «la Chine espère rassembler davantage de consensus sur la question afghane de la part des pays voisins» afin de stabiliser conjointement le pays.

Le porte-parole chinois a précisé que Pékin espère «travailler sur la partie afghane pour construire une structure politique ouverte et inclusive».

Le gouvernement taliban n’a pas encore de reconnaissance internationale et la prochaine réunion n’en apportera sans doute pas du côté chinois. «Du point de vue de la Chine, le temps de la reconnaissance n’est pas encore venu», a expliqué Torek Farhadi, ancien conseiller du gouvernement afghan, à Arab News.

«La Chine souhaite un gouvernement inclusif à Kaboul et voit la stabilité à long terme rendue possible de cette manière», selon lui.

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