mardi, avril 23

L’Organisation internationale du travail se dit «inquiétude» pour les minorités chinoises

Un groupe d’experts du droit du travail a exprimé sa «profonde inquiétude» face au traitement des minorités ethniques et religieuses en Chine, notamment au Xinjiang. Ils ont exhorté la Chine à changer ses méthodes selon le rapport de l’Organisation internationale du travail.

Ce comité formé de 20 experts indépendants chargés d’évaluer l’application des conventions de l’OIT exprime «sa profonde inquiétude au regard des orientations des politiques» répertoriées dans de nombreux documents officiels chinois, selon ce rapport annuel destiné à faire le point sur le respect des conventions de l’OIT pays par pays

Dans sa réponse détaillée jointe au rapport, la Chine a une rejeté en bloc les accusations, tout particulièrement de travail forcé portées par la Confédération syndicale internationale (CSI) dans le document, et pointés du doigt par de nombreuses publications d’ONG. Ce sont des accusations «fausses et motivées politiquement», a rétorqué le gouvernement chinois.

Selon des ONG de défense des droits humains, au moins un million de Ouïghours et membres d’autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont ou ont été incarcérés dans des camps dans cette région du nord-ouest de la Chine. La Chine affirme qu’il s’agit de centres de formation professionnelle destinés à les éloigner du terrorisme et du séparatisme.

Le comité d’experts exige de la Chine qu’elle «réoriente le mandat des centre de formation professionnelle et d’éducation» qui sont actuellement «des centres de rééducation politique basés sur des détentions administratives».

Il exhorte la Chine à faire en sorte que les activités de formation professionnelle et de placement «aident les minorités ethniques et religieuses (…) dans leur propre intérêt et en accord avec leurs aspirations, en tenant compte des besoins de la société».

Les experts ont aussi demandé à la Chine d’arrêter de faire porter «le poids de la déradicalisation sur les entreprises et les syndicats en les empêchant par là même de remplir leur rôle respectif (..)».

Pour en savoir plus sur le Xinjiang, cliquez ici (travailleuse du Xinjiang)

Le comité demande aussi à ce que la Chine l’informe de manière détaillée sur les mesures prises pour respecter leurs engagements internationaux en matière d’égalité de traitement «dans les centre de formation professionnelle du Xinjiang et les centres d’éducation» ou encore pour ce qui concerne «les Ouïghours et autres minorités ethniques quand ils cherchent à être employés en-dehors du Xinjiang».

Dans sa réponse, le gouvernement chinois affirme encore que «sous sa houlette, le Xinjiang a fait de grands progrès en termes de sauvegarde des droits humains et de développement».

Il ajoute «que tous les groupes ethniques choisissent volontairement l’emploi de leur choix» et accuse le CSI d’avoir «ignoré les progrès en matière de développement économique, de lutte contre la pauvreté, d’amélioration du niveau de vie et les efforts pour avoir un emploi décent au Xinjiang».

De leurs côtés, les États-Unis ont appelé la Chine à se conformer aux mesures demandées par un comité de l’Organisation internationale du travail (OIT) selon lesquelles la Chine devrait revoir, abroger et réviser les lois et pratiques de discrimination à l’emploi contre les minorités raciales et religieuses au Xinjiang.

La mission américaine auprès de l’ONU à Genève a déclaré que le Département d’État se félicitait du rapport du comité de l’OIT qui fait référence à des pratiques qui affectent particulièrement les Ouïghours, majoritairement musulmans, qui vivent au Xinjiang.

« Le Comité demande au gouvernement (chinois) de continuer à fournir des informations sur les mesures prises, et leurs résultats, pour promouvoir l’égalité des chances et de traitement pour les minorités ethniques et religieuses », a indique le rapport du Comité.

Le rapport cite des exemples de la manière dont la Chine pratique la discrimination et indique que Pékin devrait indiquer comment « les partenaires sociaux et les groupes concernés sont consultés lors de la conception et de la mise en œuvre de telles mesures ».

« Ce rapport, produit par la Commission d’experts pour l’application des conventions et recommandations de l’OIT, exprime sa profonde préoccupation concernant les politiques de la RPC (République populaire de Chine) et appelle le gouvernement de la RPC à prendre des mesures spécifiques pour éliminer la discrimination raciale et religieuse », a indiqué le communiqué américain.

Le département d’État a noté que le rapport appelle la Chine à « modifier les politiques nationales et régionales en utilisant des centres de formation et de réadaptation professionnelles pour la » rééducation politique « basée sur la détention administrative ».

Les États-Unis ont noté que la Chine avait adhéré à l’OIT en 1919 en tant que l’un des États fondateurs. « Les États-Unis appellent la RPC à prendre les mesures demandées par le comité d’experts », a souligné le communiqué.

Le texte réitère également l’appel des États-Unis à la Chine « pour qu’elle mette fin à son génocide et à ses crimes contre l’humanité perpétrés contre les Ouïghours à majorité musulmane et les membres d’autres groupes ethniques et religieux minoritaires du Xinjiang ».

Le communiqué a indiqué que les appels du comité font également référence « à son utilisation de ces groupes pour le travail forcé au Xinjiang et au-delà ».

Les États-Unis ont déclaré qu’ils cherchaient à travailler avec leurs partenaires et alliés internationaux « pour mettre fin au travail forcé et renforcer l’action internationale contre le génocide et les crimes contre l’humanité en cours au Xinjiang ».

Le département d’État a indiqué sur son site Internet : « Au cours des quatre dernières années, la République populaire de Chine a mené une campagne massive de détention et d’endoctrinement politique contre les Ouïghours, qui sont majoritairement musulmans, et les membres d’autres groupes ethniques et religieux minoritaires du Xinjiang. Région autonome ouïghoure (Xinjiang), une grande région de l’ouest de la Chine. »

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