lundi, avril 22

L’un des principaux parti pro-démocratie de Hong Kong s’auto-dissout

Le Parti civique, l’une des formations les connue de la mouvance pro-démocratie à Hong Kong, a voté le 27 mai son auto-dissolution, car le parti est pas parvenu à se doter d’une direction après les mesures prisent par le gouvernement contre ses membres.

Surnommé «le parti des avocats», car nombre de ses fondateurs travaillaient dans le domaine juridique, le Parti civique avait été créé en 2006 pour promouvoir la démocratisation à Hong Kong.

Il était l’un des rares groupes d’opposition à subsister malgré la la loi sur la sécurité nationale imposée en 2020 par Pékin.

Le 27 mai, 30 des 31 membres de l’assemblée générale extraordinaire du parti ont voté la cessation volontaire d’activités, un processus qui prendra environ un mois. «Après toutes les procédures, le Parti civique disparaitra de la Terre», a déclaré son président Alan Leong, 65 ans, co-fondateur du parti. Ce dernier est une figure connue de la mouvance pro-démocratie à Hong Kong depuis la rétrocession du territoire à la Chine par la Grande-Bretagne en 1997.

En 2007, Alan Leong avait été le premier candidat – et le seul à ce jour – à se présenter au poste de chef de l’exécutif de Hong Kong sans l’autorisation de Pékin. Il avait perdu l’élection, mais son parti avait comment objectif de devenir une force «de gouvernement» et pas seulement d’opposition.

Muni d’une forte popularité, le Parti civique s’était classé en deuxième position au sein de l’opposition hongkongaise, gagnant six sièges en 2012 lors de l’élection du conseil législatif dont la moitié des membres ont été élus au suffrage direct pour la première fois depuis 1997.

«Nous avions nos yeux fixés sur le repère de la démocratie», a déclaré Alan Leong dans la lettre d’adieu à la ville publiée par son parti. «L’histoire connaît des cycles (…) Même si le Parti civique n’a pas accompli tout ce que nous avions prévu de faire, il y a un temps pour tout.»

Hong Kong, importante place financière, a connu en 2019 d’importantes manifestations pro-démocratie, parfois violentes. Une demi-douzaine de membres du Parti civique ont été inculpés pour y avoir participé et avoir entrepris de lever des fonds pour les manifestants.

Ils avaient également pris part à des élections primaires non officielles à l’intérieur du camp pro-démocratie. Ces élections avaient été considérées comme un risque pour la sécurité nationale, et quatre membres ont été inculpés de «conspiration en vue de subversion».

Fin 2021, le Parti civique avait perdu les cinq sièges qu’il détenait au conseil législatif et plus d’une trentaine dans les conseils de districts, après la mise en place par les autorités d’une vérification pour s’assurer que seuls les «patriotes» pouvaient se présenter.

Albert Lai, également un ancien membre fondateur du Parti civique, a déclaré que la formation dissoute «peut être considérée comme un symbole de la fin du mouvement démocratique natif de Hong Kong».

«Mais l’échec ne signifie pas que le mouvement ait été inutile», a ajouté ce dernier. «Beaucoup de gens se sont mobilisés et beaucoup de capital social a été amassé, ce qui peut utile pour le prochain chapitre à Hong Kong.»

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