dimanche, février 25

La Normandie produit uniquement du lait pour la Chine

De la Normandie à la Bretagne en passant par la Loire, les usines de lait destinées au marché chinois se multiplient ces dernières années.

« La production laitière chinoise est très inférieure au marché: la production en Chine est à peu près équivalente à la production française avec une population vingt fois supérieure« , a expliqué à l’Agence France Presse, Christian Mazuray, directeur général de Synutra France, filiale d’un groupe chinois à l’origine de l’ouverture de trois usines de lait pour enfants en moins d’un an en France.

Hausse de la consommation de lait de vache en Chine

Alors que la consommation de lait diminue en Europe, elle est exponentielle en Chine depuis les années 2000, lorsque les chinois se sont mis à boire du lait de vache. Salvateur pour les producteurs de lait français, qui peuvent compter sur le marché chinois pour éviter la banqueroute.

La première usine de lait destinée en grande partie à la Chine a été ouverte chez Isigny-Sainte-Mère, en juin 2015. Une usine financée aux deux tiers par la coopérative et au tiers par H&H, selon la coopérative qui exporte dans 50 pays.

De son côté, Synutra a ouvert une usiné à Carhaix (Finistère) en septembre 2016 sur 16 hectares « la plus grande laiterie d’Europe », puis en juin 2017, sur 13 hectares, l’usine des Maîtres laitiers du Cotentin à Méautis (Manche). Candia va ouvrir une nouvelle usine à La Talaudière (Loire), pour expédier d’ici août ses briquettes.

Une aubaine pour les uns, méfiance pour les autres.

Gaëtan Moyroud, directeur de l’usine de La Talaudière, a estimé que la Chine n’atteindra jamais l’autosuffisance malgré la volonté du gouvernement chinois de restructurer la production.

Hausse des importations de lait en perspectives

Pour ce dernier, « les éleveurs qui ont du terrain disponible vont même pouvoir augmenter leur production » grâce aux nouvelles usines. Certains agriculteurs sont certes satisfait de pouvoir vendre leur lait « mais tout le monde se méfie de la Chine et ne veut pas en devenir dépendant, si jamais ils arrêtent », a affirmé une éleveuse, membre du conseil d’administration de la FDSEA, à l’AFP.

Malgré cela, le marché mondial du lait reste très compétitif. Leaders de l’industrie laitière chinoise Yili et Mengniu exportent principalement leur lait en Nouvelle Zélande et en Australie, plutôt qu’en Europe.

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