samedi, avril 13

Un ancien commandant de la marine devient ministre de la Défense en Chine

La Chine a nommé le 29 décembre l’ancien commandant de la marine, Dong Jun, au poste de ministre de la Défense du pays par le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale, ont rapporté les médias officiels.

Avant sa nomination, Dong Jun était commandant de la Marine populaire de libération. Sa nomination au poste de ministre de la Défense intervient après que la Chine a démis Li Shangfu de son poste en octobre dernier. La dernière apparition de Li Shangfu remonte à la fin août et aucune raison n’a jamais été donnée à son éviction après tout juste sept mois en poste.

Dong Jun, né en 1961, avait été promu en août 2021 commandant de la marine. Il était auparavant un vice responsable du commandement Sud de l’armée chinoise, qui comprend comme zone d’opération la mer de Chine méridionale, où Pékin a des litiges territoriaux avec des pays riverains.

Dong Jun ne figure sur aucune liste de sanctions américaines. Il est le premier ministre chinois de la Défense issu de la Marine. Il a servi dans toutes les principales unités de la marine de l’APL avant de devenir le commandant en chef de la marine chinoise en 2021, y compris la flotte de la mer du Nord – qui participe régulièrement à des exercices conjoints avec la marine russe, la flotte de la mer de l’Est, ainsi que l’armée du Sud.

Selon les médias chinois, Dong Jun a commandé les exercices navals conjoints de la Chine avec la Russie en 2016, alors qu’il était chef d’état-major adjoint de la marine. Le général a également commandé les exercices militaires conjoints de la Chine avec le Pakistan en 2020, alors qu’il était commandant adjoint du commandement de la région militaire du Sud.

La marine chinoise joue un rôle central dans l’expansion de l’influence chinoise de l’Armée Populaire de Libération sur la scène internationale au cours de ces dernières années. La nomination de Dong Jun intervient après la nomination du commandant du sous-marin Hu Zhongming comme nouveau commandant de la marine de l’APL.

De plus, la nomination en Chine d’un nouveau ministre de la Défense intervient après un remaniement à la tête de l’unité de l’armée chinoise chargée des missiles stratégiques, notamment nucléaires.

En juillet 2023, Pékin avait annoncé doter cette unité d’une nouvelle direction sans expliquer ce changement. Des médias avaient alors fait état d’une enquête pour corruption impliquant son ancien chef, qui n’avait pas été vu en public pendant des semaines.

Cette promotion est une surprise car de nombreux analystes occidentaux s’attendaient à ce que Liu Zhenli, général de 59 ans et chef d’état-major interarmées, devienne le nouveau ministre de la Défense. Il s’était notamment entretenu avec son homologue américain, le général Charles Q. Brun Jr., lors du premier appel de haut niveau depuis plus d’un an entre les hauts responsables des deux premières puissances mondiales.

D’ailleurs, le nouveau ministre va devoir renouer les liens avec l’État major américain, dont la glace a été brisée récemment lorsque le général Charles «CQ» Brown, président de l’état-major interarmées américain, s’est entretenu par téléphone avec son homologue chinois, le général Liu Zhenli.

Il s’agit du niveau de contact le plus élevé entre les armées de la Chine et des Etats-Unis. Celui-ci a été décrit par le ministère chinois de la Défense comme ayant apporté des résultats «positifs et constructifs».

D’autant que les ministres de la Défense des deux pays n’ont eu aucun contact ni appel téléphonique depuis le 11 novembre 2023, malgré les demandes répétées du Pentagone. Dans le cadre des efforts visant à apaiser les tensions, la Chine et les États-Unis ont convenu de rétablir les canaux de communication militaires.

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