mardi, avril 23

Un diplomate américaine ne fait « pas confiance » à la Chine sur Taïwan

Le prochain ambassadeur à Pékin, le diplomate Nicholas Burns, a estimé qu’il ne fallait « pas faire confiance » à la Chine sur Taïwan, et recommandé de vendre davantage d’armement à l’île pour renforcer ses défenses.

Nicholas Burns a fait part de son opinion devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, qui doit confirmer sa nomination. Il a entre autres dénoncé les récentes incursions chinoises dans la zone d’identification de défense aérienne taïwanaise, les qualifiant de « répréhensibles ».

Évoquant la situation de Taïwan, il a déclaré qu’« il est certain que nous ne pouvons pas faire confiance aux Chinois sur cette question ». « Notre responsabilité est de faire de Taïwan un adversaire coriace », en continuant à lui fournir des armements pour renforcer ses défenses, a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis reconnaissent depuis 1979 la République populaire de Chine, mais le Congrès américain impose parallèlement de fournir des armes à son allié Taïwan pour son autodéfense.

Taiwan possède son propre gouvernement depuis la victoire du PCC lors de la guerre civile, l’opposant au Kuomintang, en 1949. Non considéré comme un pays par la communauté internationale, Pékin considère ce territoire comme une de ses provinces et assure de sa volonté de recourir à la force au cas où l’île proclamerait formellement son indépendance.

Le président chinois Xi Jinping a cependant réaffirmé récemment sa volonté de parvenir à une réunification « pacifique ».

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Nicholas Burns, diplomate accompli, a occupé des fonctions de responsabilité sous plusieurs administrations, aussi bien républicaines que démocrates. Il a eu des mots très durs vis-à-vis de la Chine, qu’il a accusé d’avoir « été un agresseur contre l’Inde le long de leur frontière himalayenne, contre le Vietnam, les Philippines et d’autres en mer de Chine méridionale, contre le Japon en mer de Chine orientale ».

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« Pékin a lancé une campagne d’intimidation contre l’Australie, et même récemment contre la Lituanie », qui a accepté l’ouverture sur son sol d’un bureau de représentation des autorités taïwanaises, a-t-il ajouté.

« Le génocide de la République populaire de Chine dans le Xinjiang, ses violences au Tibet, sa répression de l’autonomie et des libertés à Hong Kong et son harcèlement de Taïwan sont injustes et doivent cesser ».

Toutefois, ce dernier a souligné que la puissance de la Chine ne devait pas être surestimée. « Nous ne devrions pas exagérer leurs atouts ni sous-estimer ceux des Etats-Unis », a-t-il noté. « Ce dont nous avons besoin, c’est d’avoir confiance en nous. » La Chine a « très peu d’amis » et « pas de réels alliés », a-t-il conclu.

Face à cette déclaration, David E. Sanger, correspondant à la Maison Blanche pour le New York Times dans le domaine de la sécurité nationale, a indiqué que « l’ancienne Guerre froide n’est pas une bonne façon de définir ce qui se passe actuellement entre la Chine et les Etats-Unis, et les deux parties devraient coopérer sur le climat et d’autres questions ».

Dans un article, ce dernier a écrit que « les gouvernements qui se plongent dans un état d’esprit de Guerre froide peuvent amplifier chaque conflit », ajoutant qu’« ils peuvent passer à côté d’opportunités de coopération. »

Il existe des liens profonds entre les deux économies, a écrit David Sanger. Par exemple, même en dépit de la pandémie et des menaces de « découplage« , la Chine est le plus grand fournisseur de biens aux Etats-Unis, a-t-il noté.

« Il est erroné de penser que nous pouvons découpler complètement notre économie de la Chine sans coûts économiques énormes », a déclaré l’écrivain citant Joseph S. Nye, un politologue américain.

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