vendredi, avril 26

Le découplage avec les États-Unis ramènerait la croissance de la Chine à 3,5%

Les tensions croissances entre la Chine et les États-Unis ont endommagé le commerce bilatéral, mais un découplage complet entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales serait encore plus dommageable pour les perspectives de croissance à long terme de la Chine.

Selon les économistes Tom Orlik et Bjorn van Roye, de l’agence Bloomberg, le taux de croissance potentiel de la Chine pourrait tomber à environ 3,5% en 2030, si l’un ou l’autre décidait de se dissocier.

Il s’agit d’une forte baisse par rapport à la prévision actuelle de 4,5%, qui suppose que les relations restent globalement inchangées. Le taux de croissance potentiel aux États-Unis serait lui de 1,4% en 2030 au lieu de la prévision actuelle de 1,6%, selon les estimations de la recherche.

Un découplage signifie la fin des flux commerciaux et technologiques qui dynamisent la croissance. Si ce scénario se met en place, la Chine devrait selon les experts de Bloomberg, être plus impacté que les Etats-Unis. Cela s’explique par le fait que la Chine tire davantage parti des échanges transfrontaliers d’idées et d’innovations.

Tom Orlik et Bjorn van Roye expliquent que la croissance de la productivité de la Chine ralentira en raison de l’arrêt du transfert de technologie, et les dépenses en capital pourraient également être plus faibles.

Cependant, les résultats ne seront pas catastrophiques car la Chine a considérablement réduit son écart technologique avec les économies avancées au cours des 20 dernières années, selon la note de Bloomberg.

«Si la Chine se déplaçait pour augmenter le financement national de la recherche et du développement, et élargissait ses liens avec d’autres économies avancées, elle pourrait espérer compenser une partie importante de la traînée», ont écrit les économistes.

D’après eux, la Chine semble déjà se préparer à moins de connexion avec l’économie mondiale. Ils expliquent que la nouvelle stratégie du président Xi Jinping positionne l’économie nationale comme le principal moteur de la croissance, cherchant à isoler la Chine d’un ralentissement de l’économie mondiale et d’une hostilité croissante.

« Bien que les détails doivent encore être étoffés, il est clair que la Chine souhaite davantage d’autonomie en matière de fabrication de pointe et d’innovation technologique », ont noté ces derniers.

Si les États-Unis coordonnaient ses principaux alliés, tels que le Japon, la Corée du Sud, l’Allemagne et la France, pour se découpler également de la Chine, les conséquences encore plus désastreuses.

Dans ce cas, le potentiel de croissance de la Chine pourrait tomber à 1,6% en 2030, et il serait alors plus difficile pour la Chine de compenser par des politiques compensatoires, selon les prévisions.

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