dimanche, mars 24

Un jeune militant pro-démocratie condamné à trois ans et demi de prison

Tony Chung avait déjà effectué plus d’un an de détention suite à son interpellation par des policiers en civil fin octobre 2020 à Hong Kong.

Ce jeune militant pro-démocratie de 20 ans a été condamné le 23 novembre à trois ans et demi de prison après avoir plaidé coupable de «sécession» en vertu de la drastique loi sur la sécurité nationale.

Tony Chung, 20 ans, est le plus jeune militant à être condamné au nom de cette législation, imposée en juin 2020 par Pékin. Début novembre, il a plaidé « coupable » du chef d’accusation de «sécession» et d’un autre de «blanchiment d’argent» tout en déclarant, avec provocation «n’avoir rien à se reprocher».

Lire aussi : Première inculpation en vertu de la loi sur la sécurité à Hong Kong

Tony Chung était à la tête d’une association étudiante, Student Localism, fondée en 2016. Son organisation réclamait l’indépendance de Hong Kong.

Pékin a imposé cette loi sur la sécurité nationale pour mettre fin aux immenses et souvent violentes manifestations qui ont secoué la ville en 2019. Student Localism avait été dissous quelques heures après l’entrée en vigueur de la loi.

Les autorités ont accusé Tony Chung d’avoir continué à faire fonctionner l’association avec l’aide de militants étrangers et d’avoir sollicité des dons via PayPal, ce qui constitue du blanchiment d’argent, pour la police hongkongaise.

Le parquet a affirmé que cette association a publié des milliers de messages sur les réseaux sociaux, appelant notamment à «se débarrasser du régime colonial communiste chinois» et à «construire une République de Hong Kong».

Certains messages ont été cités par les procureurs. Ils remonteraient à une période antérieure à l’entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale, alors que les autorités de Hong Kong avaient affirmé qu’elle ne serait pas rétroactive.

Stanley Cha a affirmé que l’intention criminelle de Tony Chung était «claire pour tous» sur les médias sociaux, dans les interviews, dans les stands de rue et dans les écoles.

Stanley Cha fait partie des magistrats choisis par le gouvernement pour juger les affaires relevant de la sécurité nationale.

Le jeune militant a déjà effectué plus d’un an de détention après avoir été interpellé fin octobre 2020 par des policiers en civil, non loin du consulat américain auprès duquel il souhaitait demander l’asile.

De nombreux militants pro-démocratie ont quitté la ville pour se réfugier à l’étranger depuis l’entrée en vigueur de cette loi controversée, qui laisse place à une large interprétation. Les militants, considérés comme des perturbateurs, peuvent être accusés de «subversion» et de «collusion avec les forces étrangères».

Plus de 150 personnes ont été arrêtées, dont la moitié environ ont été inculpées, au titre de cette loi. La libération sous caution est souvent refusée.

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