jeudi, février 29

Yoro Diallo présent à la 8ème session du forum Chine-Afrique des think-tanks

Le 7ème Sommet du Forum sur la Coopération Sino-africaine tenu à Pékin les 3 et 4 Septembre 2018 a hissé les relations Sino-africaines à un nouveau palier et dans une nouvelle ère.

Prof. Yoro DIALLO
Chercheur Principal / Directeur Exécutif du Centre d’Etudes Francophones
Directeur du Musée Africain
Institute of African Studies, Zhejiang Normal University, CHINA

Ce Sommet a été l’occasion pour la Chine et les pays africains de travailler ensemble sur le thème : « La Chine et l’Afrique : Construire ensemble une plus étroite Communauté de Destin par la Coopération gagnant-gagnant ».

A Pékin, la Chine a étroitement associé le Forum à « l’Initiative La Ceinture et La Route » ou « La nouvelle Route de la Soie » ( Belt and Road Initiative), au programme de développement durable des Nations Unies pour 2030, à l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et aux stratégies de développement national des pays africains.

Dans la perspective d’impulser la mise en œuvre des pertinentes résolutions dudit Sommet, d’une meilleure exploitation des ressources des Think Tanks Chinois et Africains, de présenter des initiatives pour bâtir « une plus étroite Communauté de Destin Chine-Afrique », la 8ème Edition du Forum Chine-Afrique des Think Tanks s’est déroulée du 26 au 27 août 2019 dans les locaux de « la Résidence d’Etat de Diaoyutai » à Pékin.

Organisée par l’Institut des Etudes Africaines de l’Université Normale de Zhejiang en collaboration avec l’Institut Chine-Afrique et l’Institut des Etudes Internationales de Chine, la Conférence a réunie d’éminents universitaires, chercheurs, hommes de médias Chinois et Africains et des membres du corps diplomatique africain à Pékin.

Pour mémoire, l’Institut des Études Africaines de l’Université Normale de Zhejiang est dirigé par le Professeur Liu Hongwu, un éminent africaniste, digne héritier de l’illustre explorateur Chinois Zheng He et grand visionnaire pour avoir décidé d’étudier dans le cadre d’une thèse de doctorat en Afrique à l’Université de Lagos au Nigeria et à Dar Es Salam en Tanzanie, à un moment où d’autres étaient attiré par les Etats Unis et l’Europe. Le Professeur Liu  Hongwu est l’initiateur et le chantre de l’ « l’Africanologie chinoise ».

« L’Africanologie est une étude interdisciplinaire complète axée sur les sciences humaines et les phénomènes naturels du continent africain, explorant le processus historique de la civilisation africaine ainsi que son économie politique et son développement social contemporains et constituant une base de recherche pour une dimension temporelle et spatiale spécifique. Une discipline émergente de recherche exhaustive et spécialisée sur les phénomènes naturels et humains dans cette région spatiale, le continent africain ».

Cette discipline ouvrira sans nul doute des voies nouvelles pour les universitaires chinois afin de connaitre davantage l’Afrique et mieux contribuer à l’essor des relations Sino-africaines. Le Thème de la Conférence qui a porté sur « la Mise en œuvre conjointe des résolutions du Sommet de Pékin du Forum sur la Coopération Sino-africaine » a offert aux 400 participants venus de 50 pays d’Afrique et de Chine, dans un environnement propice à la réflexion, un cadre idoine pour échanger et apporter des contributions significatives  à l’examen des trois principaux sujets au programme.

A savoir :

  • La Chine et l’Afrique : Construire ensemble une plus étroite Communauté de Destin Sino-africaine;
  • Faire rejoindre « l’Initiative Une Ceinture, Une Route » avec l’Agenda 2063 de l’Union Africaine;
  • Les Échanges et la Coopération Chine-Afrique des Think Tanks et médias et le renforcement de la voix au chapitre Sino-africaine.

Cette 8ème session du FCATT se tient à 5 semaines, jour pour jour de la commémoration du 70ème anniversaire de l’accession à l’indépendance et à la souveraineté internationale de la République Populaire de Chine. Le contexte nous commande de rendre un vibrant hommage aux 13 fondateurs du Parti Communiste Chinois en 1921 avec à leur tête Chairman Mao Zedong.

Il nous commande de rendre hommages aux héros de la longue marche, de la réunification et de l’âpre lutte de 28 longues années couronnée de succès le 1er octobre 1949. En rendant hommage à ces vaillants patriotes, il nous vient à l’esprit la déclaration visionnaire de Chairman Mao Zedong  en ces termes :« Une fois la destinée de la Chine, dans les mains du peuple, le peuple Chinois verra la Chine pareille au soleil levant, éclairer de ses rayons tout son territoire, asséchant rapidement les mares boueuses… Les blessures de la guerre seront guéries. Nous bâtirons, non seulement nominalement mais dans la réalité une République Populaire de Chine, entièrement nouvelle, forte et prospère… ».

Cette clairvoyante vision (je dirais prédiction) de Chairman Mao se réalise présentement grâce aux œuvres patriotiques du Parti Communiste Chinois dirigé par Xi Jinping depuis son élection comme Secrétaire général du Parti en 2012 et Président de la République Populaire de Chine en 2013.

Ce contexte nous commande aussi d’apporter notre contribution au rétablissement de la vérité historique, afin de répondre aux allégations mensongères sur les relations Sino-africaines. La vérité historique nous enseigne que les relations amicales entre la Chine et l’Afrique sont très anciennes.

Les premiers échanges entre l’empire du milieu et le berceau de l’humanité remontent au 10ème siècle, sous la dynastie Tang. Sous la dynastie Ming (1368-1644), des contacts ont été retrouvés entre la Chine et l’Afrique. Au 14ème siècle, plusieurs décennies avant l’arrivée des Européens, notamment du Portugais Vasco de Gama  en Afrique, l’explorateur Chinois Zheng He a dirigé sept expéditions maritimes (en Asie, dans le monde Arabo-persique) dont trois le long de la Côte Est de l’Afrique jusqu’au Mozambique et à Madagascar.

Ces expéditions ont permis d’établir des relations commerciales et diplomatiques entre la Chine et l’Afrique. Malgré des circonstances favorables, les Chinois n’ont jamais envisagé de s’installer dans les pays qu’ils ont découverts et d’y créer des colonies. Ils n’ont jamais eu l’intention d’imposer la culture chinoise. Au 19ème siècle, les contacts entre la Chine et l’Afrique ont été interrompus par la colonisation Européenne de la Chine d’une part et de l’Afrique d’autre part.

La création de la République Populaire de Chine en 1949 a ouvert de nouveaux horizons pour un rapprochement entre l’Afrique et la Chine. La Conférence du «Mouvement des Non-alignés» tenue à Bandung en Indonésie en 1955 donnera un nouveau départ aux nouvelles relations Sino-africaines.

Cette réunion de 29 pays d’Asie et d’Afrique a souligné « le besoin urgent d’encourager le développement économique de la Zone Afrique-Asie ». Dès lors la Chine et l’Afrique soutiendront davantage leur volonté de s’émanciper des puissances occidentales et de suivre leur propre voies.

En remémorant cette réalité historique, dans un contexte de changements profonds sur la scène internationale, les participants à la 8ème Session ont examiné dans l’enthousiasme et la cordialité les trois points inscrits à l’ordre du jour. Ils ont avancé des propositions pragmatiques, opérationnelles pour le renforcement de la coopération entre think tanks et médias Chinois et africains dans le but de la mise en œuvre des résolutions du 7ème Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération Sino-africaine, afin d’orienter les relations Sino-africaines vers de meilleurs qualités et de construire une plus étroite Communauté de destin Sino-africaine.

Ayant dirigé la délégation de mon pays au premier Forum Chine-Afrique des Think Tanks tenu  du 27 au 29 octobre 2011 à Hangzhou , alors Conseiller au Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale du Mali, je constate que si la Session de Hangzhou 2011 à été  celle de la fondation d’un instrument inédit de la Coopération Sino-africaine, la 8ème Session de Pékin 2019 aura été par le succès enregistré celle de la confirmation, préfigurant l’avenir radieux des relations Sino-africaines.