L’ambassadeur de Chine à l’Union africaine a qualifié d' »absurdité » le résultat d’une enquête menée par le journal français, Le Monde, selon laquelle Pékin a espionné, au moins de 2012 à 2017, le siège de l’Union africaine dans la capitale éthiopienne Addis Abeba.
Un bâtiment épié par les chinois
Dans l’article du quotidien français, l’immeuble de l’Union africaine, « don de la Chine aux amis de l’Afrique », a été offert en 2012. Entièrement équipé par les chinois, « les systèmes informatiques ont été livrés clé en main. Et les ingénieurs chinois ont volontairement laissé deux failles : des portes numériques dérobées (« backdoors ») qui donnent un accès discret à l’intégralité des échanges et des productions internes de l’organisation« .
Le Monde cite plusieurs sources au sein de l’institution, assurant que « tous les contenus sensibles ont pu être espionnés par la Chine. Une fuite de données spectaculaire, qui se serait étalée de janvier 2012 à janvier 2017« .
Lors du 29e sommet de l’UA, en juillet 2017, de nouvelles mesures de sécurité ont été allégées, des spécialistes et des experts en cyber-sécurité « ont inspecté les salles et débusqué des micros placés sous les bureaux et dans les murs ».
Certains hauts responsables ont expliqué à Le Monde que ces écoutes, si elles étaient vraies n’étaient pas importantes, car « eux au moins ne nous ont jamais colonisés, ont soutenu les luttes d’indépendance sur le continent et nous aident économiquement aujourd’hui ».
Toutefois, les chinois ne seraient pas les seuls à espionner le siège de l’Union africaine, le britanniques sont pointés du doigt. Un ex-fonctionnaire de l’Organisation de l’Unité africaine de 1963 à 2002, a expliqué à Le Monde, « ça arrange tout le monde que ce soit une passoire. On se laisse écouter et on ne dit rien! »
Beijing dément
« Je pense qu’il s’agit d’une histoire sensationnelle, mais elle est aussi complètement fausse et une absurdité« , a déclaré à l’Agence France Presse, l’ambassadeur chinois à l’UA, Kuang Weilin, en marge du sommet de l’organisation panafricaine.
Selon l’ambassadeur, l’article de Le Monde, va « endommager l’image du journal », mais pas la relation entre la Chine et l’Afrique. De leurs côtés, les responsables africains préfèrent mettre en avant l’importance de la relation « forte » et « stratégique » avec la Chine, premier partenaire de l’Afrique.
Les échanges commerciaux en 2016 ont atteint 149,2 milliards de dollars (122,3 mds €), et de nombreux dons et prêts à taux très bas ont été distribué sur le continent africain. « Il n’y a rien a espionner, je n’y crois pas », a notamment déclaré le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.
[…] La Chine accusée d’espionner l’Union Africaine […]