lundi, mars 25

Le Congrès d’un leader mondial

Au 19e Congrès, le PCC prépare le centenaire de sa création (1921), en approfondissant les conditions de son existence et les aléas de son développement. Au bilan de cette expérience unique, il inscrira dans la colonne positive les succès accomplis.

Sans hésiter, le tournant historique, politique et stratégique a eu lieu à Davos, au début de cette année. Cette ville de Suisse reçoit chaque année, le gratin de l’économie mondiale. Depuis 47 ans, les dirigeants politiques des pays riches affluent pour exposer leur points de vue. Souvent, pour raconter des futilités.

C’était la première fois que le forum accueillait un président chinois qui a profité du vide laissé par les Etats-Unis pour délivrer un discours fondateur qui marque le leadership de la Chine. Ce qui a fait dire à France Info : « A Davos, la Chine fait souffler le vent de l’histoire ».

Hasard du calendrier, la rencontre mondial de Davos a eu lieu le 17 janvier 2017 alors que le Président américain préparait son investiture le 20. Sans attendre son installation formelle, il avait déjà douché le monde économique avec ses propos sur le retour au protectionnisme résumé dans le slogan de campagne électoral « América first ».

Il veut ériger un mur à la frontière avec le Mexique pour contrer l’immigration. Il veut quitter le Traité de libre échange Asie-Pacifique. Il remet en cause les termes du Traité de Paris qui lui semble préjudiciable aux intérêts de son pays.

Les jours suivants, comme prévu, il signera plusieurs décrets pour détricoter le travail de son prédécesseur, Obama. Le monde observe, en direct, à la déchéance des Etats-Unis et du chef spirituel de l’Occident impérial.

Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, Xi Jinping, président de la Chine et Barack Obama, président des Etats-Unis

En effet, le mouvement historique a été enclenché au G20 de Hangzhou (4-5 septembre 2016) lorsque le Président chinois a annoncé qu’il signera le Traité de Paris sur le climat contraignant son homologue des Etats Unis à faire autant.

Sur la photo concrétisant leur engagement, les 2 grands entouraient le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, tout sourire. Par cette action décisive, la Chine a imposé au G20 sa vision de l’avenir, obligeant les autres participants à se positionner sur ce point essentiel.

L’Union européenne a ratifié le mois suivant. Dès lors, l’ONU pouvait fièrement retenir la date du 4 novembre comme acquise pour l’entrée en vigueur du Traité, soit un an après son adoption à la COP21, à Paris, en décembre 2015.

Tous les observateurs avaient alors comparé avec Kyoto qui a été ratifié au bout de 10 ans, suite à d’interminables conciliabules. En 2 mois seulement, l’initiative chinoise a impulsé la nouvelle priorité mondiale qui changera la face du monde.

Le forum mondial de Davos a servi de tribune pour délivrer la cohérence de l’action chinoise, et sa part de responsabilité dans la conduite des affaires du monde. Durant 30 minutes, le Président XI Jinping a parlé de la mondialisation et du libre-échange comme d’un « processus historique irréversible qui ne peut être tenue pour responsable de tous les maux de la Terre, du chômage et de la crise financière de 2008 ».

Selon lui, ces problèmes peuvent être traités par le dialogue et la coopération. Il souligne 3 faiblesses et ouvre des perspectives. L’insuffisance de croissance peut être traitée par l’innovation technologique. La carence de la gouvernance mondiale exige une plus grande participation de la Chine et des pays émergents. Face aux inégalités (1% de la population détient 99% de la richesse mondiale), il appelle a éradiquer la pauvreté.

Xi Jinping

En externe comme en interne, les communistes chinois reçoivent de nombreux visiteurs de tout bord politique et échangent leurs expériences. Actuellement ce qui intéresse beaucoup de responsables, c’est comment tout le parti est engagé dans la tâche immédiate de changer les conditions humaines et sociales de 10 millions de pauvres, par an et comment créer 13 millions d’emplois supplémentaires annuellement.

Il n’y a pas le temps pour des gesticulations médiatiques et de postures populistes. A contre courant de cette histoire, la pauvreté réapparaît dans les pays européens, en particulier chez les puissances, comme la Grande Bretagne, la France, l’Italie, l’Allemagne, le Portugal, etc., qui ont occupé la Chine durant plus d’un siècle et imposé à sa population des humiliations.

Preuve d’un tournant : l’ambassadeur de France en Chine, Jean-Maurice Ripert a déclaré lors d’un point de presse, ce week-end, « la France et l’Europe devraient inscrire leur coopération bilatérale avec la Chine dans le cadre qui aura été fixé par les autorités du pays au cours du 19e Congrès ». Le Congrès d’un leader mondial ne laisse pas indifférent.

Tribune de Ary Yée Chong Tchi Kan

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