vendredi, avril 12

Des experts ont accusé la Chine de formation professionnelle forcée au Tibet

En avril 2023, des experts de l’ONU ont accusé jeudi la Chine d’avoir obligé des centaines de milliers de Tibétains à suivre des programmes de «formation professionnelle» qui menacent l’identité tibétaine et pourraient conduire à du travail forcé.

«Des centaines de milliers de Tibétains auraient été ‘transférés’ de leur vie rurale traditionnelle vers des emplois peu qualifiés et mal rémunérés depuis 2015, dans le cadre d’un programme décrit comme étant volontaire. Mais, dans la pratique, leur participation aurait été contrainte», ont écrit ces experts dans un communiqué.

Question sur le consentement

Parmi ces experts figurent les rapporteurs sur les formes contemporaines d’esclavage, Tomoya Obokata, sur les questions relatives aux minorités, Fernand de Varennes, et sur le droit au développement, Saad Alfarargi. Ils sont mandatés par le Conseil des droits de l’Homme mais ne s’expriment pas au nom de l’Organisation des Nations Unies.

Les experts affirment que ces programmes de «transfert de main-d’œuvre» et de «formation professionnelle» au Tibet «menacent l’identité tibétaine» et «peuvent conduire à une situation de travail forcé».

«Les Tibétains sont transférés directement des centres de formation dans leur nouveau lieu de travail, sans que l’on sache s’ils consentent à ce nouvel emploi. Il n’existe aucun contrôle permettant de déterminer si les conditions de travail constituent du travail forcé», ont dénoncé les rapporteurs.

De nombreux tibétains en exil accusent la Chine de mesures répressives et de tortures et assurent qu’elle cherche à effacer leur culture. Selon les six rapporteurs, les centres de formation professionnelle pratiquent l’«endoctrinement culturel et politique dans un environnement militarisé». Les Tibétains y participant seraient ainsi sinisés.

Ils craignent que ces programmes ne soient conçus pour promouvoir «une nation d’une seule race et d’une seule ethnie» et considèrent qu’ils risquent d’appauvrir davantage les Tibétains.

«Le gouvernement chinois a l’obligation de démanteler ces idées et pratiques discriminatoires», ont indiqué les rapporteurs. «Les Tibétains sont détournés des moyens de subsistance durables pour lesquels ils avaient traditionnellement un avantage comparatif, tels que la production de laine et (la fabrication) de produits laitiers, pour occuper des emplois mal rémunérés et peu qualifiés dans l’industrie manufacturière et le BTP», selon eux.

En février, trois rapporteurs de l’ONU avaient accusé Pékin d’avoir séparé un million d’enfants tibétains de leurs familles en les plaçant dans des pensionnats afin de les assimiler à la culture majoritaire Han.

Les accusations d’experts de l’ONU «infondées», dénonce Pékin

La Chine a qualifié d’«infondées» les conclusions d’experts de l’ONU accusant Pékin d’avoir obligé des centaines de milliers de Tibétains à suivre des programmes de «formation professionnelle» qui pourraient conduire à du travail forcé.

Le Tibet «jouit d’une stabilité sociale, du développement économique, de l’unité ethnique, d’une harmonie religieuse et la population (y) vit et travaille en paix», a indiqué la Chine.

La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a indiqué qu' »à l’heure actuelle, la région autonome du Tibet jouit d’une stabilité sociale, d’un développement économique, d’une solidarité ethnique et d’une harmonie religieuse« .

« Les habitants y mènent une vie heureuse et des progrès historiques ont été réalisés dans le domaine des droits de l’homme. Les soi-disant ‘préoccupations’ des experts des procédures spéciales concernées sont totalement infondées. Nous demandons instamment aux experts de respecter les faits de base et les informations du gouvernement chinois qui font autorité, d’adhérer au Code de conduite pour les titulaires de mandat au titre des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme, de remplir leur mandat de manière juste et objective, et d’éviter d’être utilisés par des forces anti-chinoises ou de les aider« .

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