vendredi, mai 3

Des géants chinois de la tech mis à l’amende

En 2021, Didi, le «Uber chinois» avait été condamné par le régulateur à une amende d’environ 1,2 milliard d’euros.

Le régulateur a condamné le 7 juillet en Chine à de lourdes amendes pour infractions les géants du numérique Tencent et Ant Group, ayant chacun un populaire système de paiement.

Les autorités ont mal que deux groupes privés, qui dominent largement en Chine les systèmes de paiement, puissent avoir un tel poids dans le système financier, et ne soient pas soumis à la réglementation bancaire.

Ant Group est le propriétaire d’Alipay, un système de paiement par téléphone incontournable en Chine, où l’argent liquide est désormais très peu utilisé. L’entreprise propose également des services financiers.

Son principal concurrent est WeChat Pay, détenu par le géant de l’internet et des jeux vidéo Tencent. Ant Group écope d’une amende de 7,1 milliards de yuans (environ 900 millions d’euros), a annoncé le régulateur.

La décision des autorités chinoises a été prise «au vu d’actes illégaux et réguliers commis par Ant Group (…) ces dernières années» notamment dans l’activité bancaire et la protection des consommateurs, écrit le régulateur.

«Nous respecterons la sanction», a annoncé Ant Group dans un communiqué. «Sous la direction des autorités de régulation financière, Ant Group a mené de manière proactive une rectification de ses activités» qui étaient problématiques, a ajouté l’entreprise.

Tencent devra payer près de 3 milliards de yuans (environ 379 millions d’euros) pour des infractions, a également annoncé le régulateur. «La plupart des problèmes en suspens dans les activités de finance [des entreprises du numérique] sont à présent rectifiés», a-t-il salué.

Ces dernières années, les mesures entreprises par le gouvernement a fait perdre à ce secteur dynamique des milliards de dollars de capitalisation boursière. Ant Group, qui était alors la propriété du géant de l’e-commerce Alibaba, avait été la première entreprise à subir la vindicte des autorités fin 2020.

Elles avaient stoppé à la dernière minute ce qui aurait dû devenir la plus grosse levée de fonds de l’histoire (34 milliards de dollars). Alibaba était visé par une enquête pour entrave à la concurrence, puis condamné à une lourde amende (2,3 milliards d’euros).

Ces mesures avaient marqué le début d’un brutal durcissement de la réglementation dans le secteur technologique, qui avait fortement pénalisé la rentabilité des géants du numérique.

Le gouvernement est intransigeant contre les entreprises du numérique, notamment concernant les questions de collecte et de protection des données personnelles, les pratiques anti-concurrentielles mais également les levées de fonds à l’étranger.

En 2021, Didi, le «Uber chinois» avait été condamné par le régulateur à une amende d’environ 1,2 milliard d’euros notamment pour des infractions en matière de données personnelles.

L’entreprise, géant de la réservation de voitures avec chauffeur, avait maintenu en 2021 une levée de fonds à New York, malgré les réticences des autorités chinoises dans un contexte de tensions géopolitiques avec les Etats-Unis. Cette obstination avait provoqué le mécontentement de Pékin, qui craignait notamment un transfert de données sensibles vers le sol américain.

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