dimanche, mars 24

Double 11 : la discrètion d’Alibaba

Les ventes réalisées durant le « Black Friday » aux Etats-Unis ne sont rien comparées à celles accumulées pendant la « fête des célibataires » en Chine.

La « Fête des célibataires » donne lieu tous les ans en Chine à une ruée des consommateurs sur internet, pour commander des millions de produits à prix réduit. Le géant du e-commerce Alibaba tire son épingle du jeu, comme chaque année. D’ailleurs, il contribue à attiser la fièvre acheteuse des chinois durant cette période-clé de l’année, entre le 1er et le 11 novembre.

Tous les secteurs sont concernés, de l’habillement à l’alimentation en passant par l’informatique. Cette opération annuelle de soldes a permis à Alibaba d’inscrire un nouveau record de ventes, avec pas moins de 74 milliards d’euros dépensés en une journée.

Cependant, la plateforme de vente à distance préfère minimiser l’importance de ce montant car la société doit encore faire face aux régulateurs qui depuis plusieurs mois enquête sur les pratiques monopolistiques d’Alibaba.

Alors qu’Alibaba a payé une sanction record, de 2,3 milliards d’euros pour abus de position dominante, la société n’aimerait pas raviver l’accusation de pratiques commerciales déloyales et de consumérisme malsain de la part des autorités.

Le montant des ventes de l’édition 2021 pour Alibaba, à 540,3 milliards de yuans (74 milliards d’euros) est supérieur d’environ 8,5% à celui de l’an passé. Toutefois « le montant des ventes n’est plus le seul indicateur de réussite », a indiqué Alibaba dans un communiqué.

« Aux débuts (de la Fête des célibataires), nous étions focalisés sur la croissance, de la même manière que des parents se focalisent sur la taille et la force de leur enfant », a souligné Chris Tung, directeur général du marketing d’Alibaba

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« Mais quand leur enfant devient un adolescent, les parents s’attachent à développer son sens des responsabilités, le rôle qu’il ou elle joue dans la société. C’est ce que nous faisons actuellement », a-t-il précisé.

Le groupe basé à Hangzhou (est de la Chine) organise généralement une grande opération médiatique, où un écran géant égrène en temps réel le montant des transactions effectuées sur ses plateformes. Or depuis 2020, Alibaba fait profil bas ainsi que son fondateur Jack Ma, qui a émit des critiques à l’égard des régulateurs, les accusant d’entraver le développement de son entreprise.

En retour, la plateforme était accusée d’interdire aux commerçants de vendre leurs produits sur des plateformes concurrentes ou d’utiliser des algorithmes pour inonder les consommateurs de recommandations d’achats.

Les autorités avaient alors imposé l’arrêt d’une gigantesque introduction en Bourse (34 milliards d’euros), d’Ant Group, le bras financier de l’entreprise, en raison des risques systémiques qu’une telle opération ferait peser sur le système financier chinois.

Le principal concurrent d’Alibaba, JD.com, a lui annoncé des ventes à hauteur de 271 milliards de yuans (37 milliards d’euros) — une forte hausse d’environ 28 % sur un an.

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