mercredi, avril 17

Hong Huang, « nous allons résoudre nos problèmes »

Très populaire en Chine grâce à son blog, son magazine et son émission télé, Hong Huang fait partie de ces générations de femmes libérées, qui tentent d’orienter les jeunes femmes en détresse dans un pays conservateur.

Entre actualité, faits divers et de sexe, Hong Huang utilise la satyre pour donner son avis sur le couple, la politique et la vie quotidienne. Elle est considérée comme l’Oprah Winfrey et Anna Wintour. Depuis le début de 2012, elle a écrit une chronique hebdomadaire intitulée ChinaFile sur WWD sur le quotidien des femmes modernes.

La mère de Hung, Zhang Hanzhi, a travaillé comme traductrice et tutrice d’anglais pour Mao Zedong. Elle et son mari, Hong Junyan ont divorcé en 1973. Zhang a par la suite épousé Qiao Guanhua, ministre des Affaires étrangères de la République populaire de Chine dans les années 1970. La mère de Hong Huang a été accusé de collaboration avec la Bande des Quatre, et placé en résidence surveillée pendant deux ans. De son côté, Hong Huang a a divorcé  du réalisateur Chen Kaige.

Entre Pékin et Shanghai, Hong Huang jongle avec un emploi du temps de ministre : télévision, presse écrite, blog, famille … Cette femme de 46 ans, en paraît vingt de moins. Vitalité et charme, Hong Huang « rêve éveillée » comme elle le dit au magazine Elle.

A Shanghai, elle enregistre son émission télé, diffusée sur la chaîne chinoise ICS, et y reçoit les hommes et les femmes les plus influents du pays. Du président directeur général de la société DangDang (équivalent chinois de Amazon) aux agents de stars ou bien le premier transsexuel du pays.

Loin des paillettes du show-business ou des cercles d’influence chinois, elle recevait auparavant des stars tels que Oliver Stone ou Paul Smith au cours de repas organisés dans son loft pékinois. Aujourd’hui, elle vit une vie tranquille dans la maison de son enfance entre deux émissions et sa vie de famille.

Son blog fait partie du top 20 mondial des sites les plus consultés, plus de 200 000 personnes le lisent chaque jour, soit environ 65 millions d’individus depuis sa création. La plupart de ces notes parlent de sexe, de couple et de politique. Brisant les barrières conservatrices, elle touche tout le monde et tous les âges. Usant de la satyre pour faire passer son message, elle reçoit des mails enflammés de la part de parents et des milliers de confidences, chaque jour.

C’est dans l’un des quartiers huppés de Beijing, « 798« , que Hung Huang dirige son magazine, « iLook ». Sorte de « Wallpaper » comme elle le dit, composé de mode et de design destiné aux jeunes chinoises, qu’elle juge « très intelligentes et très sexy ».

Mot d’ordre de la rédaction : « interdiction de porter de la contrefaçon, de se laisser mourir de faim pour acheter du Vuitton, et, dans les soirées, obligation de faire honneur à nos hôtes ».

Lasse des allusions faite par les étrangers sur la situation des médias en Chine, elle se dit « fatiguée d’entendre : C’est comment la censure ? » et répond que « Ces vingt dernières années, dans mon domaine – les médias –, il y a eu des progrès. On est passé de trois chaînes télé officielles à plus de trente ».

« En mai (2008), lors du tremblement de terre, on a vu de vrais reportages sur les zones sinistrées, et la corruption locale était mise en cause dans l’effondrement de certains bâtiments. Il faut laisser le temps au temps…Faire confiance aux Chinois. Nous allons résoudre nos problèmes. Et puis, avec Internet, on est passé à l’ère du – Attrape-moi si tu peux-. Ce qui est assez drôle (pour nous, pas pour le gouvernement…)!« , a-t-elle ajouté.

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