vendredi, mars 22

Hong Kong : Projet de loi pour que les fonctionnaires puissent servir dans la Chine

Le 29 juin, le secrétaire à la Fonction publique du gouvernement de la région administrative spéciale (RAS) de Hong Kong, Patrick Nip, a appelé les fonctionnaires hongkongais à s’adapter au remaniement de la gouvernance locale.

Patrick Nip a dit s’être entretenu avec le Bureau des affaires de Hong Kong et de Macao, ainsi que la province de Guangdong, afin de mettre rapidement en œuvre un programme d’échange devant permettre aux fonctionnaires locaux d’occuper des postes temporaires en Chine continentale.

Conseil législatif de Hong Kong, appelé Legco

Patrick Nip a fait savoir que le gouvernement de Hong Kong avait communiqué avec les autorités de Chine continentale et que les arrangements détaillés de ce programme étaient encore en cours de discussion.

Lors d’une session précédente du Conseil législatif (LegCo), Patrick Nip a proposé de travailler avec les autorités de Chine continentale, afin de renforcer la formation des fonctionnaires de Hong Kong. Pour Patrick Nip, il est «nécessaire et urgent pour les responsables hongkongais de renforcer leurs capacités à gérer les situations difficiles».

«Certains fonctionnaires hongkongais se sont habitués aux traditions administratives héritées de l’ère coloniale, adhérant obstinément à la ‘justice procédurale’ et aux procédures bureaucratiques, mais manquant d’un jugement adapté dans un environnement politique complexe. Ils ont parfois une mauvaise compréhension du principe ‘Un pays, deux systèmes’»,  a expliqué Tian Feilong, membre de l’Association chinoises des études de Hong Kong et Macao.

«La prise de postes temporaires dans la partie continentale aiderait les fonctionnaires hongkongais à approfondir leur compréhension et leur reconnaissance de ce principe, de la Constitution et du système politique global de la Chine, afin de les rendre loyaux tout en renforçant leur capacité de gouvernance», a indiqué ce dernier.

D’après un responsable de Chine continentale, cité par l’agence de presse Xinhua, «Hong Kong et la Chine continentale continuent de travailler sur les détails de ce programme d’échange. Il ne donne toutefois pas de détails concernant ce programme».

Lors des mouvements de Hong Kong en 2019, des fonctionnaires ont pris part à ces manifestations anti-gouvernementales, voire à des émeutes, «ce qui a suscité des doutes auprès de la population sur la loyauté des officiels gouvernementaux», selon Patrick Nip.

La Chine a souvent pointé du doigt le parti pris des fonctionnaires de Hong Kong lors des mouvements de contestation, dénonçant leur déloyauté vis-à-vis du gouvernement hongkongais et chinois.

Depuis la mise en œuvre du principe des « patriotes gouvernant Hong Kong », tous les fonctionnaires ont dû prêter un serment d’allégeance au gouvernement de la RAS hongkongaise et à la Loi fondamentale.

Lire aussi : Le projet des « patriotes gouvernant Hong Kong » approuvé par les dirigeants chinois

Le 23 février, le gouvernement de Hong Kong a révélé qu’un projet de loi sur les membres de la fonction publique exigerait des conseillers de district qu’ils fassent le serment de protéger la Loi fondamentale et qu’ils prêtent allégeance envers Hong Kong.

Dans le cas contraire, ils seraient «disqualifiés» et n’auraient plus le droit de participer à des élections pendant cinq ans, a indiqué l’agence de presse, Xinhua.

«Ce programme d’échange aidera à cultiver la force fondamentale des patriotes qui gouvernent Hong Kong», a expliqué Tian Feilong. Selon lui, ces échanges devraient se faire dans les deux sens, ce qui signifie que les responsables de la partie continentale de la Chine pourraient avoir des opportunités équivalentes pour travailler temporairement à Hong Kong, afin de renforcer la compréhension mutuelle.

Ce projet de loi entre dans le cadre d’une réforme de la fonction publique à Hong Kong. Ainsi, le gouvernement de Hong Kong va recruter 10 000 fonctionnaires après le départ de 2 000 d’entre eux cette année, a déclaré le secrétaire à la Fonction publique Patrick Nip Tak-kuen lors de la réunion du Conseil législatif.

Ce dernier a souligné qu’un total de 8 500 fonctionnaires a quitté le gouvernement entre 2020 et 2021. Environ 72% d’entre eux ont pris leur retraite et un total de 1 863 ont démissionné, dont plus de la moitié ont démissionné pendant leur période de probation.

Les données ont marqué une augmentation d’environ 20% du taux de démission entre 2019 et 2020.  Pourtant, ces fonctionnaires démissionnaires n’occupent qu’environ 1,05 % de tous les fonctionnaires de la ville, maintenant le taux à un faible niveau, selon Patrick Nip.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *