mardi, avril 23

Hong Kong : une statue commémorant Tiananmen saisie par la police

La police de Hong Kong a saisi le 5 mai une «pièce à conviction» qui a été identifiée par les médias locaux comme une statue commémorant la répression meurtrière de la place Tiananmen en 1989, qui avait été démontée en 2021.

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Le département de la sécurité de Chine continentale a effectué des perquisitions le 5 mai, et saisi «une pièce à conviction liée à une affaire d’incitation à la subversion» à Yuen Long, un quartier de l’ex-colonie britannique où se trouve l’université de Hong Kong (HKU).

La «subversion» est l’une des catégories d’infractions introduites à Hong Kong en 2020 par la loi sur la sécurité nationale imposée par la Chine. cette accusation est passible d’une peine de prison à perpétuité.

La statue de huit mètres de haut, œuvre de l’artiste danois Jens Galschiot intitulée «Pillar of Shame» (Pilier de la honte), présentait des visages angoissés sur une tour torsadée. Elle a été exposée à l’Université de Hong Kong pendant plus de vingt ans.

Elle a été démontée en 2021, après les manifestations pro-démocratie, et ses pièces ont été stockées dans un conteneur de marchandises sur un terrain de l’université de Hong Kong. À la suite du retrait de la statue de la HKU en 2021, cinq autres universités de Hong Kong ont retiré les monuments commémorant Tiananmen qui se trouvaient sur leurs campus depuis des années.

Cette saisie survient à un mois du 4 juin, qui marquera le 34e anniversaire du mouvement de protestation prodémocratie de la place Tiananmen à Pékin. Des milliers de personnes commémoraient tous les ans à Hong Kong cet anniversaire avec une veillée dans le Victoria Park jusqu’en 2020, lorsqu’elle fut interdite par la police après d’importantes manifestations contre le gouvernement en place.

Les trois dirigeants de l’Alliance Hong Kong, à l’origine de l’organisation d’une veillée commémorative, sont actuellement dans l’attente d’un procès, accusés d’avoir incité à la subversion envers l’État.

«Ils ne peuvent pas utiliser cette sculpture comme une sorte de preuve contre le mouvement démocratique, car j’en suis le propriétaire et c’est moi qui ai pris l’initiative de l’installer à Hong Kong», a déclaré Jens Galschiot à l’Agence France Presse.

L’artiste danois, Jens Galschiot, a déclaré qu’il envisageait une action en justice pour faire valoir son droit de propriété sur le «Pilier de la honte». Il avait indiqué en 2022 qu’il avait essayé de faire sortir la statue de Hong Kong mais qu’aucune compagnie de logistique n’avait accepté de le faire.

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