dimanche, avril 7

Huawei est devenu leader mondial des smartphones

Le géant chinois des télécommunications est désormais au sommet malgré les pressions des Etats-Unis contre Huawei. La société est devenue au deuxième trimestre le premier vendeur mondial de smartphones.

Le géant des télécoms est devenu le n°1 mondiale des smartphone, au moment où le fleuron de la Chine lutte contre Washington pour déployer dans le monde sa technologie 5G. Huawei se retrouve au centre de la rivalité sino-américaine, sur fond de guerre commerciale et technologique et de soupçons d’espionnage.

Huawei est considéré comme le leader mondial de la 5G, une nouvelle norme de technologies mobiles amenées à révolutionner l’internet. Son déploiement doit s’accélérer dans les années à venir.

Huawei est soupçonné par les Etats-Unis d’être de collusion avec les services de renseignement de la Chine et d’être un risque pour la cybersécurité des pays. Raisons pour lesquelles, Washington a multiplié ces derniers mois les pressions sur ses alliés (Londres, Paris, Canberra, Tokyo) pour qu’ils bannissent les équipements Huawei.

Dans ce contexte, la firme de Shenzhen (sud de la Chine) est parvenue à détrôner le sud-coréen Samsung pour devenir le premier vendeur mondial de smartphones au second trimestre, selon les données compilées par le bureau d’études Canalys.

Paradoxalement, la pandémie de Covid-19 a aidé Huawei à croitre, en pénalisant davantage son principal concurrent, Samsung. Ainsi, entre avril et juin, le groupe chinois a vendu 55,8 millions de téléphones (-5% sur un an) contre 53,7 millions pour Samsung (-30%).

« C’est un résultat remarquable que peu de gens auraient prédit il y a un an », a indiqué Ben Stanton, analyste de Canalys, y voyant l’effet du Covid-19. « Huawei a pleinement profité de la reprise économique en Chine pour relancer son activité dans le domaine des smartphones », alors que les principaux marchés de son concurrent Samsung (Brésil, Inde, Etats-Unis et Europe) restent fortement touchés par la pandémie, a indiqué ce dernier.

Huawei s’est félicité d’une « résilience exceptionnelle en ces temps difficiles ». Avec moins de 1% de part de marché en Chine, Samsung n’a pas pu profiter de la reprise de la Chine, où une multitude de concurrents locaux sont présents.

Cette avancée contrecarre les mesures engagées par l’administration Trump depuis un an et demi de l’administration Trump. Huawei est sur la liste noire américaine, pour l’empêcher d’acquérir des technologies « made in USA » indispensables à ses téléphones.

Privé du système d’exploitation Android de Google, Huawei est contraint d’accélérer le développement de son propre système, HarmonyOS, dévoilé en 2019. Concernant les puces, Huawei accélère la production de celles-ci via sa filiale HiSilicon.

Depuis plusieurs mois, Huawei fait face à une pression croissante des américains dans le secteur de la 5G. L’administration Trump met en exergue le passé militaire du fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, et son appartenance au Parti communiste chinois. De plus, Washington estime que l’entreprise possède une culture d’entreprise opaque, alimentant les soupçons d’influence de la Chine sur le groupe.

Washington accusé les services de renseignement chinois d’utiliser les équipements Huawei pour surveiller les communications et trafics de données d’un pays. Huawei dément ces accusations, mais l’argument américain commence à être entendu :

– Londres a annoncé à la mi-juillet sa décision d’expurger à terme son réseau 5G de tout équipement produit par Huawei pour raison de sécurité
– L’Australie et le Japon ont interdit Huawei sur leur sol.
– Singapour ne lui accorde qu’un rôle secondaire pour son futur réseau 5G, u profit des équipementiers Nokia et Ericsson.
– La France n’a pas interdit complètement Huawei mais les opérateurs utilisant déjà la marque devront avoir des autorisations d’exploitation limitées dans le temps.

« Dans ce contexte de méfiance grandissante, il sera difficile pour Huawei de rester numéro un sur le marché des smartphones », a estimé un autre analyste de Canalys, Mo Jia. Selon lui, certains marchés européens pourraient privilégier d’autres marques pour « réduire les risques ».

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