mardi, mars 26

La Chine mènera la quatrième révolution industrielle d’ici 2035

Après que les États-Unis nous aient apporté la troisième révolution industrielle, appelée « la révolution numérique », le cabinet d’analyse GlobalData a noté que la Chine cherche maintenant à diriger la quatrième : « la révolution cyber-physique et alimentée par l’IA (AIoT) ».

Faute d’un meilleur nom, ce mouvement mettra en évidence non seulement un flou des frontières entre les mondes physique et numérique, mais aussi une fragmentation des «internets personnels» dans lesquels différents États-nations vont créer leur propre version sécurisée et surveillée d’Internet.

Michael Orme, consultant chez GlobalData, a expliqué que « la Chine se mobilise depuis 2016 pour dominer la révolution cyber-physique de l’AIoT, qui verra le jour d’ici 2030, voyant un monde multipolaire de la forme de ‘splinternets’. Au milieu se trouvera une puissante ‘zone chinoise’ autosuffisante, utilisant la technologie chinoise » (développée et fonctionnant selon les normes et protocoles technologiques chinois).

« Ni les États-Unis, ni personne d’autre, ne peuvent ou ne veulent égaler l’énorme investissement que la Chine a mit dans la création de l’infrastructure numérique, qui va fournir une AIoT la plus avancée et la plus omniprésente au monde : 1,3 billion de dollars entre 2019 et 2024 seulement », a expliqué l’analyste de GlobalData.

Ce dernier a indiqué que ces investissements ont donné quelques succès notables. Par exemple, la Chine est en tête des États-Unis et de l’Europe depuis plusieurs années dans le développement et le déploiement de communications sans fil à haut débit et a atteint la parité avec les États-Unis dans certains domaines clés de l’Intelligence Artificielle (IA).

GlobalData a également noté que la Chine considère les données comme le quatrième facteur de production. Il souligne que les algorithmes d’IA, qui seront intégrés partout, auront besoin de flux en direct constants de données de plus en plus riches provenant de tous les horizons.

Pour Michael Orme, « la Chine disposera de beaucoup plus de données lisibles par machine, ainsi que d’une plus grande diversité et profondeur de données que n’importe qui d’autre ». Cependant, la Chine a des défis à relever.

Daniel Clarke, analyste au sein de l’équipe de recherche thématique de GlobalData, a expliqué que « le siècle chinois a longtemps été considéré comme inévitable, mais la réalité est bien plus compliquée. Un ensemble de défis macroéconomiques font obstacle à la Chine ».

Selon lui, « le plus négligé est peut-être le taux de natalité du pays, qui est très probablement pire que ce qui est officiellement rapporté. Le Parti communiste chinois doit marcher sur la corde raide de la lutte contre le COVID-19 tout en veillant à ne pas plomber l’économie et à maintenir la fuite des capitaux au minimum ».

GlobalData a indiqué que la Chine est également confrontée au défi de recalibrer l’économie, loin d’être axée sur les investissements et les exportations, vers une économie axée sur la consommation.

Pour Daniel Clarke, « une évolution vers une économie axée sur la consommation implique de rééquilibrer le secteur immobilier, en veillant à ce qu’il fonctionne pour le peuple chinois, comme dans le programme de prospérité commun du président Xi. Renverser les marées macroéconomiques en faveur du public chinois est essentiel pour apaiser le mécontentement social croissant, comme nous l’avons vu avec le mouvement tan ping – mensonge à plat ».

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