dimanche, mars 31

La station spatiale chinoise lance une charge utile pour mesurer le rayonnement cosmique

La station spatiale chinoise a lancé sa première charge utile expérimentale biologique du module laboratoire Mengtian, un appareil conçu pour mener des expériences biologiques lors de l’exposition à l’espace, selon le Centre national des sciences spatiales (NSCC) rattaché à l’Académie des sciences de Chine. Des tests ont déjà été réalisés, selon le Centre.

Ces expériences biologiques menées à l’extérieur du vaisseau, une première dans l’histoire aérospatiale de Chine, sont considérées par la communauté scientifique chinoise comme un événement majeur de l’étude et de la recherche dans les domaines de la radiobiologie et des sciences spatiales.

Pour les experts chinois, cités par l’agence de presse Xinhua, ce progrès est aussi le signe que la station spatiale chinoise, après être entrée dans sa phase de développement et d’application fin 2022, n’a eu de cesse d’exploiter le grand potentiel qu’elle présente pour les sciences spatiales, ouvrant ainsi la voie aux futures explorations spatiales chinoises.

L’appareil d’expérimentation en radiobiologie a été développé conjointement par le NSSC et l’Université maritime de Dalian. Il sera principalement utilisé pour étudier l’impact du rayonnement cosmique et de la microgravité sur des organismes modèles, mais également les dégâts et la protection relatifs au rayonnement, l’origine et l’évolution de la vie et les rayons cosmiques.

L’appareil possède 13 boîtes d’échantillons qui seront utilisées pour mener des expériences en orbite sur des graines de plantes, des micro-organismes et de petits animaux. Chaque boîte peut réguler sa température de façon indépendante, afin de l’adapter aux besoins des différents organismes. L’appareil mesurera entre autres le rayonnements macroscopique et microscopique sur les échantillons.

Les développeurs du NSSC ont déclaré que la recherche médicale permettra à l’appareil de jouer un rôle majeur dans l’amélioration des conditions de séjour prolongé en orbite pour les taïkonautes, mais aussi pour les missions d’alunage et les d’autres projets de vols habités.

Selon Pang Zhihao, un expert en exploration spatiale, l’absence d’atmosphère sur la lune est la raison pour laquelle le rayonnements cosmique aurait un fort impact sur les taïkonautes et leurs capsules d’atterrissage. « Ces expériences nous permettent de récolter des données importantes pour effectuer les préparatifs nécessaires et préserver la santé et la sécurité de nos astronautes », a déclaré Pang Zhihao.

D’après le NSSC, l’appareil est en bonne condition de marche et il répond à la demande de la recherche scientifique. L’appareil, qui est l’unique engin de ce type, poursuivra son activité expérimentale sur une durée de cinq ans.

Si l’espace semble vide, il est en fait un endroit brûlant, rempli de micrométéorites et doté d’un rayonnement ambiant extrêmement élevé dû aux rayons solaires non filtrés, ont expliqué les experts chinois. Selon les astronomes, il est possible de mener au sol des expériences sur les différents composants de l’exposition spatiale de façon isolée, mais il n’est possible de mesurer leur effet combiné qu’en orbite.

D’après Huang Zhicheng, expert en sciences et technologies aérospatiales, les expériences biologiques de la Chine sur l’exposition spatiale seront davantage axées sur les facteurs humains. Concrètement, elles contribueront en priorité à la recherche médicale permettant d’améliorer le bien-être des astronautes lors de longues expositions au rayonnement cosmique.

Huang Zhicheng a ajouté que « la Chine va acquérir ainsi une expérience précieuse pour la réalisation des missions d’alunage et même d’atterrissage sur Mars à l’avenir ». « C’est un processus de développement technologique essentiel pour garantir la bonne santé des taïkonautes, en particulier lors du long voyage de la Terre à Mars et en sens inverse », a-t-il expliqué.

Selon Huang Zhicheng, la station spatiale chinoise sert depuis sa création de plate-forme pour l’amélioration des technologies spatiales du pays, qui vont de la construction de vaisseaux spatiaux à l’approvisionnement énergétique en passant par les systèmes de survie. Pour le scientifique, « il est aujourd’hui temps que la station innove dans la conception et l’application de technologies plus complexes de l’industrie spatiale ».

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