mardi, mars 5

Le commerce d’organes interdit par le Code civil

Le commerce des cellules, tissus, organes et restes humains, sous quelque forme que ce soit, est interdit par le Code civil chinois, qui est entré en vigueur le 1er janvier 2021.

Shi Hong, responsable de la Commission des affaires législatives du Comité permanent de l’APN, a souligné que les lois et les règlements de Chine, y compris le Code pénal et la réglementation sur la transplantation d’organes humains, stipulent strictement les obligations juridiques concernant les actes liés au trafic d’organes humains.

En ce qui concerne le don de corps et d’organes, le Code civil stipule que le conjoint, les enfants adultes ou les parents d’une personne décédée peuvent prendre conjointement une décision concernant le don d’organes et la fournir par écrit, sauf si la personne a exprimé son désaccord avant sa mort.

En novembre 2020, quatre hommes ont été arrêté car faisant partie d’un réseau de trafic d’organes, issus de victimes d’accidents.

Selon des médias de l’Anhui, le réseau de trafic comprenait quatre médecins, dont certains travaillaient dans le domaine de l’obtention d’organes dans les hôpitaux. Ils cibleraient les victimes d’accidents de voiture ou les patients souffrant d’hémorragie cérébrale à l’hôpital populaire du comté de Huaiyuan, dans l’Anhui.

Six autres personnes, dont plusieurs médecins, ont déjà été emprisonnés en Chine pour avoir prélevé illégalement des organes sur des victimes d’accidents. Les trafiquants faisaient croire aux familles des défunts qu’elles faisaient des dons d’organes officiels.

Par la suite, les organes étaient vendus à des particuliers ou à d’autres hôpitaux que les membres du réseau de trafiquants contactaient secrètement, selon les rapports de la police.

Ils ont finalement été découverts lorsque le fils d’une des victimes a commencé à avoir des soupçons. En effet, plusieurs mois après la mort de sa mère en 2018, Shi Xianglin a revérifié les documents que sa famille avait reçu lorsqu’elle avait accepté son don d’organes, et a constaté plusieurs anomalies, notamment des sections vierges dans les formulaires.

Ce dernier a ensuite découvert qu’aucune trace du don de sa mère n’était conservée ni par les autorités provinciales ni par le Centre administratif chinois des dons d’organes à Beijing. Shi Xianglin a déclaré à l’agence de presse locale, Dazhongwang, que lorsqu’il a interrogé un responsable à ce sujet, on lui a immédiatement proposé une grosse somme d’argent pour « garder le secret de sa mère ».

« C’est alors que j’ai eu la certitude qu’il se passait quelque chose de très étrange », a déclaré Shi Xianglin qui a rapidement alerté les autorités. Les six hommes du réseau de trafic d’organes ont été inculpés en juillet 2020 pour le crime de « destruction délibérée de cadavres ». Ils ont été condamnés à des peines de prison allant de 10 à 28 mois.

Avec plus 1,4 milliards d’habitants, la Chine est confrontée à une énorme pénurie d’organes et peine répondre à la demande par des dons publics.

Auparavant, la Chine a récolté les organes des prisonniers exécutés pour à la demande, une pratique qui a été vivement critiqué dans le monde entier. En 2015, la Chine met fin à cette politique, et compte désormais sur les dons publics pour alimenter sa banque d’organes nationale.

Le taux de dons en Chine a augmenté ces dernières années, mais reste bien inférieur à celui d’autres régions du monde : 4,4 dons par million de personnes, contre 49 en Espagne.

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