mercredi, février 28

Les États-Unis défendront militairement Taïwan contre une invasion chinoise

Le président américain Joe Biden, en visite à Tokyo, a multiplié ce 23 mai les mises en garde vis-à-vis de Pékin, avertissant que les Etats-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion de l’île par la Chine.

Pékin a réagi en appelant le président américain à «ne pas sous-estimer» sa «ferme détermination» à «protéger sa souveraineté».

JOE BIDEN MAINTIENT LA PRESSION SUR LA CHINE

Après une visite de trois jours en Corée du Sud, Joe Biden est au Japon. Les responsables américains considèrent le Japon et la Corée du sud comme les alliés indispensables du dispositif américain face à la montée en puissance de la Chine dans la région.

Lors d’une conférence de presse commune avec le premier ministre japonais Fumio Kishida, Joe Biden a prévenu que les Etats-Unis défendraient militairement Taïwan si Pékin envahissait l’île, jugeant que la Chine «flirte avec le danger».

«Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée (…) mais l’idée que (Taïwan) puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée», a-t-il ajouté.

Pékin a rapidement réagi en appelant le président américain à «ne pas sous-estimer» sa «ferme détermination» à «protéger sa souveraineté».

«Nous demandons instamment aux Etats-Unis (…) d’éviter d’envoyer de mauvais signaux aux forces indépendantistes» de Taïwan, a déclaré Wang Wenbin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Un responsable de la Maison Blanche a tenu à rassurer la Chine, en assurant que les commentaires de Joe Biden étaient conformes à la politique américaine sur Taïwan. «Notre politique n’a pas changé. Il a réitéré notre politique d’une seule Chine et notre engagement en faveur de la paix et de la stabilité de part et d’autre du détroit de Taïwan», a souligné ce responsable.

Uni face à Pékin, américains et japonais ont aussi réaffirmé leur «vision commune d’un Indo-Pacifique libre et ouvert» et se sont mis d’accord pour surveiller l’activité navale de la Chine dans la région.

Le président américain a également visé la Russie, déclarant que Moscou devait «payer un prix à long terme» pour sa «barbarie en Ukraine» en termes de sanctions imposées par les Etats-Unis et leurs alliés.

«Il ne s’agit pas seulement de l’Ukraine», a déclaré Joe Biden. Car si «les sanctions n’étaient pas maintenues (…) quel signal cela enverrait-il à la Chine sur le coût d’une tentative de prise de Taïwan par la force?».

Joe Biden cherchera à renforcer le leadership américain dans la région Asie-Pacifique en se joignant aux dirigeants de l’Australie, de l’Inde et du Japon pour un sommet d’une alliance informelle, le Quad.

Il s’agit d’une «occasion essentielle d’échanger des points de vue et de continuer à stimuler la coopération pratique dans la région indo-pacifique», a déclaré la Maison Blanche.

Lors de leur conférence de presse le premier ministre japonais Fumio Kishida et Joe Biden ont également dévoilé un nouveau partenariat économique en Asie-Pacifique regroupant au départ 13 pays, hormis la Chine.

Le Cadre économique pour l’Indo-Pacifique (Indo-Pacific Economic Framework, IPEF) qu’il est prévu d’instauré n’est pas un accord de libre-échange, mais il permet davantage d’intégration entre les pays membres dans quatre domaines essentiels: l’économie numérique, les chaînes d’approvisionnement, les énergies vertes et la lutte contre la corruption.

PÉKIN DÉNONCE L’ALLIANCE AMERICANO-ASIATIQUE

Pékin se sent délibérément exclu et l’a déjà vertement fait savoir, fustigeant dès dimanche de «petites cliques» destinées à «contenir la Chine».

« La Maison Blanche colporte sa soi-disant ‘stratégie indo-pacifique’ contre la Chine et intensifie sa campagne de pressions concernant le conflit Russie-Ukraine à l’occasion d’un sommet de deux jours à Washington avec les dirigeants de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) », a indiqué l’agence de presse, Xinhua.

« Toutefois, son espoir d’attirer les membres de l’ASEAN dans son camp va s’amenuiser, car les pays de l’ASEAN se sont déjà réveillés face à l’hégémonie, l’hypocrisie et l’égocentrisme caractéristiques de Washington », a assuré la dépêche de l’agence.

« Pratiquer la politique de la petite clique et forcer les autres à prendre parti – les vieux trucs de Washington pour obtenir des intérêts géopolitiques – va à l’encontre de la volonté de l’ASEAN de maintenir la paix et la stabilité régionales et de réaliser un développement économique durable », a écrit Xinhua.

Sous la mandature de Donald Trump à la Maison Blanche, les Etats-Unis s’étaient retirés en 2017 du Partenariat transpacifique (TPP), un vaste accord multilatéral de libre-échange qui a fait l’objet d’un nouveau traité en 2018 sans Washington.

Joe Biden a indiqué qu’il ne comptait pas relancer de grands accords de libre-échange, mais il a dit envisager de lever des barrières tarifaires pesant sur la Chine, soulignant qu’elles n’avaient pas été imposées par son administration.

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