lundi, avril 22

Les exportations chinoises vers la Russie explosent

Les exportations de la Chine ont connu un tassement en janvier-février 2022, progressant de 16,3% seulement sur un an, mais elles ont bondi de 41,5% vers la Russie. Ce chiffre traduit les fortes relations entre la Chine et la Russie.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a déclaré que « l’amitié entre les deux peuples est solide comme un roc et les perspectives de coopération future sont immenses ». Souhaitant conserver son partenariat avec Moscou, Pékin s’est abstenue de condamner l’intervention russe en Ukraine, se refusant même à parler « d’invasion ».

La Chine est prête à participer « le moment venu » à une médiation internationale pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Cependant, la Chine n’est toutefois pas prête à tout pour aider son voisin, car elle tient à préserver ses intérêts économiques et de ne pas s’attirer les foudres de l’Occident.

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Le ministre Wang Yi a assuré que la relation avec la Russie est « solide comme un roc », précisant que « les perspectives de coopération future sont immenses » entre les deux pays. Cependant, la position de la Chine vis-à-vis de la Russie, et souvent pointée du doigt par certains pays occidentaux, reste inchangée pour des raisons historiques, économiques et commerciales. 

PROGRESSION DES ECHANGES COMMERCIAU SINO-RUSSES 

D’ailleurs, ces liens se sont traduits par une hausse des exportations chinoises vers la Russie depuis le début de l’année 2022. Car si la Chine a connu un tassement de ses exportations en janvier-février 2022, elles grimpent fortement vers la Russie selon des chiffres publiés par les Douanes chinoises.

Vladimir Poutine et Xi Jinping

Sur les deux premiers mois de 2022, les ventes de la Chine vers son voisin russe ont bondi de 41,5% sur un an, sans que le détail des produits concernés ait été précisé. La Chine est le premier partenaire commercial de Moscou depuis 12 ans, selon le ministère chinois du Commerce.

La relation bilatérale est pourtant asymétrique, car la Russie n’est que le 18e partenaire commercial de Pékin, d’après Jie Yu, spécialiste de la Chine à la Chatham House, un institut basé à Londres qui suit les relations internationales.

Cependant, la Russie est l’un des rares pays à dégager un excédent commercial avec la Chine. En 2021, la Chine a réalisé chez son voisin pour 79,3 milliards de dollars d’achats, soit 3% des importations chinoises, selon la banque ANZ. Ses ventes en Russie représentaient 67,6 milliards de dollars, soit 2% seulement du total des exportations chinoises.

Les hydrocarbures et des matières premières comme le bois et les métaux représentent l’essentiel des achats chinois. La Russie fournit à la Chine 16% de son pétrole, avec en moyenne 1,59 million de barils livrés chaque jour l’an dernier, selon ANZ.

Le gaz naturel russe représente 5% de la consommation chinoise, mais la Chine augmente progressivement ses volumes. En javier 2022, Pékin et Moscou ont scellé un nouvel accord pour la fourniture de 10 milliards de m3 de gaz naturel à la Chine en provenance de l’Extrême-Orient russe. Les deux pays ont aussi plusieurs projets de gazoducs, dont le premier est entré en service en 2019.

De plus, la Russie est un « gros investisseur sur le marché obligataire chinois », selon ANZ, avec l’équivalent en yuans de quelque 140 milliards de dollars d’avoirs. A l’heure actuelle, 17% des échanges entre la Chine et la Russie sont réglés en yuans, a affirmé l’analyste Julian Evans-Pritchard, du cabinet Capital Economics à l’agence de presse, Reuters.

Cependant, avec les sanctions occidentales contre Moscou, « cela pourrait rapidement changer afin de maintenir la circulation des marchandises », a estimé ce dernier.

LA CHINE, PREMIER PARTENAIRE COMMERCIAL DE KIEV 

La Chine est également le premier partenaire commercial de l’Ukraine, mais ce pays ne représente que 0,3% des échanges de Pékin. L’Ukraine alimente la Chine en matières premières, notamment du minerai de fer.

Située sur le trajet des Nouvelles routes de la soie, l’ambitieux projet d’infrastructures lancé par Pékin sous l’impulsion de Xi Jinping, l’Ukraine participe à cette initiative depuis 2017.

Mais la position de la Chine face à la Russie pourrait pousser Kiev à être «moins encline à faire des affaires avec la Chine et à soutenir ses projets», a avertit le cabinet SinoInsider. Le projet des routes de la soie, qui traverse la Russie, pourrait être «fortement pénalisé» par les sanctions occidentales contre Moscou.

L’Ukraine exporte principalement vers la Chine de l’orge, de l’huile de tournesol et surtout du maïs. L’an dernier, 29% des importations chinoises de cette céréale provenaient d’Ukraine, selon les Douanes chinoises.

Fortement dépendante de l’Ukraine pour l’approvisionnement alimentaire, la Chine cherche aujourd’hui à diversifier ses sources d’approvisionnement, selon l’agence Bloomberg. D’ailleurs, le jour de l’invasion de l’Ukraine, la Chine a annoncé la levée de restrictions sur ses importations de blé russe. L’accord, connu depuis début février 2022, permet désormais des importations depuis toutes les régions russes, contre sept seulement précédemment.

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