dimanche, mars 24

Ndiaré Sémbène, une double appartenance sino-africaine par son intelligence sociale

De l’Institut Mercure du Groupe Sup De Co de Dakar au campus 老校区 de la Liaoning University de Shenyang, les camarades qui ont pratiqué l’homme attesteraient certainement son intelligence sociale. Celle-ci, grâce à une vaste culture acquise par les voyages, lui aura en effet permis d’avoir ses incursions çà et là pour « tirer son épingle du jeu« , comme il a coutume de dire.

Son quadriennat asiatique, à l’image de ses nombreux déplacements sur le continent et en occident a fait de lui un connaisseur et de la Chine et de l’Afrique. Quoi de plus logique dès lors que de rendre l’axe Port Gentil – Shanghai davantage dynamique dans un contexte d’austérité? La trouvaille – qui tient de son ingéniosité – caracole le groupe DPDHL avec des flux qui croissent de manière vertigineuse.

Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre d’années dit-on. Et SENEQUE de renchérir qu’il n’est point de bon vent pour qui ne sait où aller. Il faudrait dès lors se réjouir de voir une nouvelle jeunesse africaine, au destin continental, faire le choix de valoriser la mère patrie.

Du brain drain au brain gain, tout le mérite lui revient en cette période de tumultes où le continent, à la croisée des chemins, doit savoir choisir entre un vieux monde déclinant d’essence colonialiste et de nouveaux partenaires à l’image de la Chine qui ne traine pas cette odeur nauséabonde du bourreau de cinq siècles.

PRÉSENTEZ-VOUS A NOS LECTEURS S’IL VOUS PLAIT

Je m’appelle Ndiaré SÉMBÈNE. Je suis un jeune africain passionné d’entrepreneuriat et de culture. J’évolue dans le domaine du transport et de la logistique pour le groupe DPDHL au Gabon.

PARLEZ-NOUS DE VOTRE HISTOIRE AVEC LA CHINE

(Il se redresse!) Mon histoire avec la Chine a démarré en 2014. A l’époque, je venais de finir ma licence en administration des affaires et je me voyais poursuivre une carrière en finance. J’étais bien conscient qu’il me fallait parler couramment anglais pour tirer mon épingle du jeu. Et au-delà de l’anglais, j’avais bien compris qu’il me fallait parler une langue supplémentaire pour davantage rendre mon profil compétitif.

Ainsi, mon choix s’était porté sur le chinois. La raison était liée aux performances économiques de la Chine, connues de tous. Par ailleurs, au regard de sa situation comme de celles d’autres pays d’Asie d’il y a 50 – 60 ans – période durant laquelle ils étaient presqu’au même niveau que les pays africains – cela m’intéressait de voir comment ils s’y sont pris pour remonter cette pente économique. C’est de là que c’est parti et plus tard, j’eus la chance d’obtenir une bourse du gouvernement chinois pour y aller. Et quatre années après, me voilà diplômé en Master en finance.

DE NOS JOURS QUELS LIENS CONTINUEZ-VOUS D’AVOIR AVEC LA CHINE ?

Il me faut d’abord préciser que j’ai eu une intégration assez facile en Chine. En effet, j’eus à côtoyer beaucoup d’entrepreneurs et tisser d’excellentes relations qui m’ont amené à voir les contours et la richesse de la culture chinoise. J’ai pu hautement apprécier le culte du travail des chinois. Voilà autant de choses qui m’ont permis de de voyager à l’intérieur de la Chine et de connaître leur mentalité.

J’ai aussi eu la chance de participer à un programme de développement personnel qui s’appelle le « GYBP » à Yiwu qui était un programme de jeunes leaders et d’entrepreneurs. Toutes ces expériences m’ont donné cette envie de toujours garder une partie de la Chine en moi. Dans le domaine du transport et de la logistique, la Chine faisant partie des grands producteurs de ce monde, je suis très souvent amené à gérer des expéditions vers ou venant de la Chine. Pour le moment, c’est le lien que je partage avec la Chine.

QUEL REGARD JETEZ-VOUS SUR LA PRÉSENCE DE LA CHINE EN AFRIQUE CENTRALE ?

De manière globale, la présence de la Chine sur le continent est assez positive. Rien qu’en 2019, les investissements directs étrangers de la Chine représentaient environ 20% de la croissance économique de l’Afrique, ce qui est quand même important. Il est vrai qu’ils sont assez variés car on les retrouve dans les domaines de l’énergie, du BTP, de la pêche et autres.

A mon avis, la Chine est venue pour profiter au maximum des ressources dont regorge le continent, dans le but de les rentabiliser voire les optimiser. A notre niveau, nous devrions pouvoir profiter de cette opportunité. En résumé, la présence de la Chine en Afrique Centrale est un partenariat gagnant-gagnant. Une stabilité politique accompagnée d’une meilleure gouvernance permettra d’attirer davantage des investisseurs chinois.

QUELLE A ÉTÉ LA RÉSILIENCE DU GROUPE DPDHL FACE A LA PANDÉMIE DE COVID-19?

Le groupe DPDHL est un mastodonte en termes de transport et de logistique. Comme toutes les autres entreprises, on a dû faire face à ce Challenge. Notre sens de la responsabilité sociale nous a amené à mettre à temps des politiques de protection de nos employés tout en garantissant une certaine satisfaction clientèle.

Donc très tôt, l’entreprise s’est efforcée de mettre à la disposition des employés tous les moyens nécessaires pour les protéger face à cette pandémie en mettant en place des systèmes de travail pour leur permettre de respecter les mesures barrières. Tout de même, dans le but de garder cette satisfaction clientèle, on a mis en place des méthodes innovantes comme le Ubuntu Connect ou le Ubuntu Dragon qui sont des initiatives ayant permis de faire le pont entre l’Afrique et la Chine à une période où peu d’entreprises arrivaient à respecter leurs engagements dans le marché.

EST-CE A DIRE QUE LA PART DE MARCHE DE DPDHL SUR L’AXE CHINE-AFRIQUE N’A PAS ÉTÉ AFFECTÉE PAR LA PANDÉMIE ?

(Il hésite!) Je pense que globalement, il a été constaté une augmentation des volumes en sortie Chine et donc des parts de marché, grâce à la pandémie. D’ailleurs, il y a beaucoup d’entreprises qui étaient en sous-capacité. C’est là que le Groupe DPDHL a su tirer son épingle du jeu en créant cette opportunité d’avoir cette capacité de manière suffisante pour pérenniser les relations commerciales entre la Chine et l’Afrique.

VOTRE MOT DE LA FIN?

Nous avons la chance d’avoir l’un des continents les plus jeunes qui plus est doté d’un sol et d’un sous-sol extrêmement riches. Il est vrai que nous avions l’habitude d’aller vers d’autres horizons afin d’y chercher une vie meilleure. La réalité est qu’aujourd’hui, nous sommes l’opportunité. Nous représentons une possibilité de développement d’une économie fertile et nous avons le devoir de mettre en place les outils nécessaires à la floraison de notre continent.

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