mardi, avril 2

Pékin répond aux accusations d’entrave aux droits humains sur son sol

A l’occasion d’une conférence de presse, le journal The Paper a évoqué la Journée des droits de l’homme du 10 décembre, indiquant qu’« une poignée de pays occidentaux ont fait part de leurs inquiétudes concernant la situation des droits humains en Chine ».

LA CHINE ACCUSÉE DE GÉNOCIDE PAR UNE ORGANISATION LONDONIENNE

Un jour avant la Journée des droits de l’homme, un groupe d’avocats et d’experts des droits humains réunis à Londres a conclu, jeudi 9 décembre, que la façon dont la Chine traite les Ouïgours relève du génocide.

Après des mois d’enquête, ce rapport de 63 pages met en évidence qu’il n’y avait aucune preuve de massacre de la minorité musulmane ouïgoure dans la région du Xinjiang.

Cependant, ils assurent que des «éléments d’un génocide intentionnel» étaient pourtant «établis», sur la base des termes définis par la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l’Organisation des Nations unies (ONU)

Ce rapport a déclenché la colère de Pékin, qui dénonce «une farce politique» fondée sur de «faux témoignages».

Les neuf membres du «Tribunal ouïgour» ont écouté de nombreux témoignages et examiné les preuves apportées par des chercheurs indépendants et des associations sur le traitement qui est infligé aux Ouïgours par l’Etat chinois.

Ce tribunal n’a pas d’autorité judiciaire et est dénoncé par Pékin comme n’ayant «aucune légitimité». Pourtant, les membres du tribunal ont indiqué que le «Chine a commis un génocide en imposant des mesures de prévention des naissances destinées à détruire une partie importante des Ouïgours du Xinjiang».

Ils estiment que le président chinois, Xi Jinping, et d’autres hauts cadres en «portent la responsabilité première». Les neuf membres ont estimé que la Chine est responsable «au-delà de tout doute raisonnable» de «crimes contre l’humanité», citant des «emprisonnements, actes de tortures, viols, violences sexuelles, stérilisations forcées et autres actes inhumains».

Selon des organisations de défense des droits humains, au moins un million de Ouïgours et d’autres minorités turcophones, principalement musulmanes, sont incarcérés dans des camps au Xinjiang. Outre la stérilisation forcée des femmes, la Chine est accusée d’imposer le travail forcé.

Lire aussi : Le « Tribunal ouïghour » britannique entend plusieurs témoignages

Pékin conteste et affirme qu’il s’agit de centres de formation professionnelle destinés à les éloigner du terrorisme et du séparatisme, après de nombreux attentats meurtriers commis contre des civils par des Ouïgours.

«Le prétendu ‘verdict final’ de cette machine à fabriquer des mensonges est une farce politique», a réagi dans un communiqué le ministère des affaires étrangères chinois, accusant «des forces antichinoises en Occident» d’avoir «payé des menteurs, fait courir des rumeurs et présenté de faux témoignages» comme «outil politique pour salir la Chine».

Les Etats-Unis ont imposé des sanctions contre deux dirigeants chinois accusés de «violations graves des droits humains» à l’encontre des Ouïgours. Erken Tuniyaz, président de la région autonome du Xinjiang (nord-ouest), et son prédécesseur Shohrat Zakir, sont visés pour la détention de «plus d’un million d’Ouïghours et de membres d’autres minorités ethniques majoritairement musulmanes», a annoncé le ministère du Trésor américain.

Les neuf experts réunis à Londres estiment que leur rapport constitue «la première démonstration publique fondée sur des preuves» d’une telle pratique. Le «Tribunal ouïgour» n’est affilié à aucun gouvernement et la Chine a refusé toute participation. Pékin a en revanche pris des sanctions contre l’organisation et son président, Geoffrey Nice.

LE PEUPLE SEUL JUGE DE LA SITUATION DES DROITS HUMAINS

Pour le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, « les droits de l’homme pour tous sont un grand rêve de la société humaine et un objectif commun que tous les pays ont constamment poursuivi. Qui est le mieux placé pour juger de la situation des droits humains d’un pays, et qui devrait évaluer la cause des droits humains d’un pays ? ».

« La seule réponse est le peuple du pays. Pour dire si un modèle de protection des droits humains fonctionne, il faut vérifier s’il répond aux intérêts du peuple. Pour dire si la situation des droits humains d’un pays est bonne ou non, il faut voir si elle peut améliorer le sentiment de satisfaction, de bonheur et de sécurité du peuple. Le droit de l’homme le plus fondamental est le droit à une vie heureuse », a indiqué ce dernier.

« La Chine attache une grande importance à la promotion et à la protection des droits de l’homme. Les cent ans du Parti communiste chinois (PCC) ont été un voyage de lutte pour les droits humains, de respect, de protection et de développement des droits humains ».

Ce dernier a cité la lutte contre la pauvreté qui permis à près de 1,4 milliard d’habitants de « mener une vie décente et confortable ». Wang Wenbin a mit en avant l’espérance de vie moyenne qui est passée de 35 ans à 77 ans, ainsi que l’accès à une assurance maladie de base, par plus de 1,3 milliard de chinois.

Ensuite, le porte-parole a souligné que la Chine est classée parmi les dix pays en bonne voie pour la santé des femmes et des enfants par l’OMS, et a mis en place les plus grands systèmes d’éducation, de protection sociale, de soins médicaux et d’institutions démocratiques au niveau communautaire.

« La Chine reste déterminée à promouvoir le développement des droits de l’homme dans le monde. Nous défendons la paix, le développement, l’équité, la justice, la démocratie et la liberté, qui sont toutes des valeurs communes de l’humanité, et faisons entendre la voix de la Chine en mettant en avant les propositions de la Chine et en apportant notre contribution à l’amélioration de la gouvernance mondiale des droits humains », a expliqué Wang Wenbin lors d’une conférence de presse.

« Les droits de l’homme de la Chine seront protégés à un niveau supérieur et la Chine apportera de nouvelles contributions plus importantes au développement des droits de l’homme internationaux », selon le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères.

« Il n’y a pas de voie unique pour le développement des droits humains. En matière de droits de l’homme, il n’y a pas de ‘pays sur une colline’ qui soit supérieur aux autres. Et aucun pays n’a le droit d’être un ‘juge des droits de l’homme’, encore moins de s’ingérer dans les affaires intérieures des autres tout en brandissant le bâton des droits de l’homme ».

« La Chine n’acceptera jamais un ‘donneur de leçons en matière de droits de l’homme’. Certains pays occidentaux critiquent à la moindre occasion et avec condescendance la situation des droits de l’homme dans d’autres pays, tout en fermant les yeux sur les actes consistant à mépriser la vie humaine dans leur réponse à la COVID-19, ainsi que sur leur propre racisme systémique et leur discrimination raciale dans le passé et à l’heure actuelle », a souligné Wang Wenbin.

Selon lui, « ils utilisent la protection des droits humains comme prétexte pour l’intimidation, les sanctions et la belligérance, ce qui est une pratique typique du ‘deux poids deux mesures’ et un sabotage des droits humains internationaux ».

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