
Prague et Taipei ont signé le 13 janvier un accord de partenariat, pied de nez contre Beijing, dont le jumelage avec la capitale tchèque a été abandonné en octobre 2019.
Cette décision devrait raviver un différend entre Beijing et Prague, malgré des efforts du président tchèque Milos Zeman, connu pour ses positions pro-chinoises et pro-russes. Or, le maire de Prague, Zdenek Hrib, membre du Parti pirate (anti-système), a annulé un accord de jumelage avec Beijing en octobre pour protester contre la politique d’« une seule Chine ».
Zdenek Hrib a salué le 13 janvier le nouveau jumelage avec Taipei comme « le plus bénéfique » pour les deux parties, citant « des valeurs démocratiques partagées, le respect des droits fondamentaux de l’homme et des libertés culturelles ».
« Prague a le choix de devenir ville soeur de villes du monde (qu’elle préfère) et je pense que Pékin devrait également laisser à Prague le droit de choisir », a déclaré le maire de Taipei, Ko Wen-je après la cérémonie, à l’Agence France Presse.
Dans une interview accordée au journal allemand Welt am Sonntag, le maire de Prague a qualifié la Chine de « partenaire peu fiable », ajoutant que la Chine était « pleine de ressentiment » et tentait d’influencer l’opinion publique tchèque, et qu’il ne pouvait pas signer un accord qui obligerait Prague à « dénoncer l’indépendance du Tibet et de Taïwan ».
La signature de cet accord intervient quelques jours seulement après la réélection de Tsai Ing-wen comme dirigeante de Taïwan, une victoire électorale considérée comme un rejet de la Chine.
Zdenek Hrib a accusé le gouvernement tchèque de « négliger » les idéaux de la révolution pacifique de velours de 1989, mettant fin à quatre décennies de pouvoir communiste dans l’ancienne Tchécoslovaquie, et de s’incliner devant la Chine.
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