mardi, mars 26

Pratiques anticoncurrentielles : la Chine avertit les sociétés internet

L’Administration d’État chinoise pour la régulation des marchés (SAMR) a averti plus d’une trentaine de sociétés internet contre l’utilisation de pratiques interdites, dont l’usage forcé de leur plate-forme, à l’instar d’Alibaba qui vient de recevoir une amende record.

La SAMR a déclaré s’être entretenue avec 34 entreprises dont Tencent, ByteDance et JD.com, afin de leur ordonner de procéder à des auto-inspections d’ici un mois.

Les régulateurs chinois ont donc exhorté les sociétés de plateformes Internet à rectifier globalement les problèmes dans les délais impartis et à établir un nouvel ordre dans l’économie des plateformes.

«Les sociétés de plateformes Internet ont été invitées à empêcher strictement l’expansion désordonnée du capital afin d’assurer la sécurité économique et sociale et à se prémunir contre la formation de monopoles afin de garantir une compétition loyale sur le marché», ont déclaré les régulateurs lors d’une réunion organisée par l’Administration d’Etat de contrôle du marché, le Bureau de la Commission centrale des affaires du cyberespace et l’Administration d’Etat des affaires fiscales.

Les sociétés jugées en infraction feront face à des « punitions sévères ». En effet, la Chine a fait d’Alibaba un exemple. L’administration a imposé au géant chinois de l’e-commerce une amende de 2,31 milliards d’euros, la plus forte amende antitrust jamais imposée en Chine. Dans son avertissement, la SAMR a exhorté les entreprises concernées à tenir compte du sort d’Alibaba.

Depuis plusieurs mois, la Chine tente de freiner les pratiques anticoncurrentielles dans l’économie numérique de Chine, un secteur florissant mais dopé par certains monopoles.

La Chine a donc a promulgué en février de nouvelles directives anti-monopole axées sur les sociétés de plateformes internet afin de les empêcher d’abuser d’une position dominante sur le marché.

Alibaba et son fondateur, Jack Ma, ont été particulièrement visés après que le milliardaire a critiqué la réglementation financière de la Chine. Au lendemain de ces critiques, l’introduction en Bourse de la filiale d’Alibaba, Ant Group, a été suspendue à Shanghai et à Hong Kong.

D’après l’agence de presse, Reuters, citant quatre sources proches du dossier, l’introduction en bourse aux Etats-Unis de la société chinoise Waterdrop Inc, soutenu financièrement par Tencent, a été retardée en raison de réserves émises par la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances (CBIRC) qui juge le modèle économique de la société trop risqué.

Waterdrop a démenti les rumeurs attestant que les régulateurs chinois s’opposaient à son projet d’introduction en Bourse et a indiqué que ses dirigeants étaient en communication régulière avec les régulateurs.

En décembre 2020,  l’Administration d’État pour la régulation des marchés a annoncé lundi avoir infligé trois amendes respectives de 500 000 yuans (68 805 euros) au géant du commerce électronique Alibaba Investment, au site de livres électroniques China Literature, financé par Tencent, et à la société logistique Shenzhen Hive Box Technology. Les trois entreprises ont été sanctionnées pour ne pas avoir demandé l’approbation nécessaire avant leurs opérations de rachat.

L’administration a indiqué dans un communiqué publié sur son site officiel que ces décisions ont été prises après des enquêtes portant sur trois cas acquisitions : l’achat de la société Intime Retail par Alibaba, le rachat par China Literature de l’ensemble des actions de New Classics Media et l’acquisition par Hive Box d’une filiale de la poste chinoise.

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